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LES DEUX BABYLONES.pdf

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis Illustré de 61 gravures Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist
Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis
Illustré de 61 gravures
Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

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33<br />

étant, en Orient, le symbole bien connu de la force ou de la puissance, Kronos le cornu était, suivant ce<br />

système mystique, le synonyme de l'épithète accordée par l'Écriture à Nemrod, savoir Gheber, le puissant,<br />

(Genèse X, 8), "il commença à être puissant sur la terre". Le nom de Kronos, comme le sait fort bien le lecteur<br />

au courant des classiques, est appliqué à Saturne en tant que père des dieux. Nous avons déjà parlé d'un autre<br />

père des dieux, Cush, dans son caractère de Bel, celui qui confond, ou Hephaïstos, celui qui disperse au loin,<br />

et il est facile de comprendre comment, lorsqu'on se mit à diviniser les mortels et en particulier le puissant<br />

fils de Cush, le père, si l'on considère surtout la part qu'il semble avoir prise à la formation de tout ce système<br />

idolâtre, a dû aussi être divinisé sous les traits de père du "Puissant", et de tous les immortels qui lui ont<br />

succédé. Mais nous verrons en réalité, dans le cours de nos recherches, que Nemrod était le père des dieux,<br />

parce que c'est le premier mortel qui ait été divinisé; et que, par conséquent, il s'accorde parfaitement avec<br />

ce fait historique que Kronos, celui qui a une corne, ou le puissant, est connu sous ce titre dans le Panthéon<br />

classique.<br />

Le sens de ce nom de Kronos, celui qui a une corne, appliqué à Nemrod, explique<br />

clairement l'origine de ce symbole extraordinaire, qu'on voit si souvent dans les<br />

sculptures de Ninive, le gigantesque homme-taureau avec des cornes, représentant les<br />

grandes divinités d'Assyrie. Le même mot qui signifiait un taureau, signifiait aussi un<br />

gouverneur ou un prince 57 . Aussi le taureau porteur de cornes signifiait-il le prince<br />

puissant, c'est-à-dire le premier des hommes puissants qui, sous le nom de Guèbres, Gabri<br />

ou Cabiri, occupèrent dans l'antiquité une si grande place, et auxquels les anciens rois<br />

divinisés d'Assyrie faisaient remonter leur puissance et leur noblesse. Ceci explique<br />

pourquoi le Bacchus des Grecs était représenté avec des cornes et pourquoi on l'invoquait<br />

souvent sous cette épithète, "aux cornes de taureau", pour désigner par là ses grands titres<br />

de gloire 58 . Dans des temps relativement modernes, Togrul Begh, le chef des Turcs<br />

Seldjoucides qui venaient des bords de l'Euphrate, était aussi représenté (fig. 9) avec trois<br />

cornes sortant de la tête comme emblème de sa souveraineté.<br />

Fig. 9<br />

Fig. 10<br />

Ceci aussi explique admirablement l'origine des divinités adorées par les<br />

Anglo-Saxons païens sous le nom de Zernebogus. Ce Zernebogus était<br />

la divinité noire, funeste de mauvais augure 59 , en d'autres termes l'exacte<br />

contrepartie de l'idée populaire du diable, qu'on croyait être noir, et qui,<br />

disait-on, avait des cornes et des pieds fourchus. Analysez ce nom,<br />

comparez-le avec la gravure ci-après (fig. 10) extraite de Layard 60 et vous<br />

verrez qu'elle jette une singulière lumière sur l'origine de la superstition<br />

populaire à propos du grand adversaire.<br />

Le nom de Zernebogus est presque du chaldéen tout pur, et semble se décomposer de lui-même pour nous<br />

offrir le sens de "la semence du prophète Cush". Nous avons vu qu'il y a lieu de conclure que sous le nom de<br />

Bel, différent de Baal, Cush était le grand devin ou faux prophète qu'on adorait, à Babylone. Mais des savants<br />

indépendants ont été amenés à cette conclusion que Bel et Nebo étaient deux noms différents d'un même dieu<br />

57<br />

comme le dieu aux deux cornes (Hymne à Apollon).<br />

Le nom d'un taureau ou d'un prince en Hébreu est sans les points voyelles Shur, ce qui en Chaldéen<br />

devient Tur. De Tlir, dans le sens de taureau, vient le latin laurus, et du même mot, dans le sens de<br />

souverain, Turannus; dans l'origine, ce mot n'était pas pris en mauvaise part. Ainsi dans ces mots<br />

classiques bien connus, nous avons la preuve du développement du principe même qui a fait représenter<br />

les rois divinisés d'Assyrie sous la forme d'un homme-taureau.<br />

58<br />

Hymnes Orphiques, 41, à Trietericus, p. 117.<br />

59<br />

SHARON TURNER, Les Anglo-Saxons, vol. I, p. 217.<br />

60<br />

LAYARD, Ninive et Babylone, p. 605.

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