16.07.2014 Views

LES DEUX BABYLONES.pdf

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis Illustré de 61 gravures Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist
Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis
Illustré de 61 gravures
Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

55<br />

un terrible exemple, et que les membres dispersés de l'apostat furent envoyés aux principales villes où son<br />

système s'était établi, on le comprendra bien vite, dans ces circonstances, si l'idolâtrie devait durer, si pardessus<br />

tout elle devait se développer, il était indispensable qu'elle agit en secret. La terreur d'une exécution<br />

capitale, infligée à quelqu'un d'aussi puissant que Nemrod, rendait nécessaire, au moins pour quelque temps,<br />

la plus extrême prudence. Ce fut dans ces circonstances, on ne peut en douter, que commença ce système de<br />

Mystère, qui ayant Babylone pour centre, s'est répandu dans le monde entier. Dans ces mystères, sous le sceau<br />

du secret et la sanction d'un serment, et au moyen de toutes les ressources fertiles de la magie, les hommes<br />

furent graduellement ramenés à toute l'idolâtrie qui avait été publiquement supprimée, tandis que l'on ajoutait<br />

à cette idolâtrie de nouveaux traits qui la rendaient encore plus blasphématoire que jamais. Nous avons des<br />

faits abondants qui établissent que la magie et l'idolâtrie étaient soeurs jumelles et qu'elles sont venues dans<br />

le monde en même temps. Zoroastre, dit l'historien Justin, inventa, dit-on, les arts magiques, et étudia avec<br />

beaucoup de soin les mouvements des corps célestes 23 . Le Zoroastre dont parle Justin est le Bactrien<br />

Zoroastre; mais on croit généralement que c'est une erreur. Stanley, dans son histoire de la philosophie<br />

orientale, conclut que cette erreur vient d'une similitude de noms, et que pour cette raison on avait attribué<br />

cette invention au Bactrien Zoroastre qui en réalité appartenait aux Chaldéens; car on ne peut imaginer que<br />

le Bactrien fût l'inventeur de ces arts dans lesquels les Chaldéens, ses contemporains, étaient si habiles 24 .<br />

Avant lui, Épiphane était évidemment arrivé, en substance, à la même conclusion. Il prétend, d'après les<br />

preuves certaines qu'il en avait alors, que ce fut Nemrod qui établit les sciences de la magie et de l'astronomie,<br />

dont l'invention fut plus tard attribuée au Bactrien Zoroastre 25 .<br />

Comme nous avons vu que Nemrod et le Chaldéen Zoroastre ne font qu'une seule personne, les conclusions<br />

de ceux qui ont fait ou qui font encore des recherches dans l'antiquité chaldéenne sont entièrement d'accord.<br />

Or le système secret des Mystères donnait de grandes facilités pour frapper les sens des initiés au moyen de<br />

tours d'adresse variés et d'artifices de magie. Malgré tout le soin et les précautions de ceux qui dirigeaient ces<br />

initiations, il en est assez venu jusqu'à nous pour nous donner une juste idée de leur véritable caractère. Tout<br />

était si bien combiné pour élever les esprits des novices au plus haut degré d'excitation, qu'après s'être livrés<br />

entièrement au prêtre ils étaient préparés à recevoir n'importe quoi. Après que les candidats à l'initiation<br />

étaient passés par le confessionnal et qu'ils avaient juré d'après les serments ordinaires, on leur présentait des<br />

objets étranges et effrayants. Quelquefois le lieu où ils étaient semblait trembler autour d'eux; quelquefois il<br />

se montrait brillant et resplendissant de lumière, puis il se couvrait de profondes ténèbres; quelquefois il y<br />

avait des éclairs et du tonnerre; quelquefois des bruits épouvantables, des mugissements; quelquefois des<br />

apparitions terribles étonnaient les spectateurs tout tremblants 26 . Puis enfin, le grand dieu, l'objet central de<br />

leur culte, Osiris, Tammuz, Nemrod ou Adonis, leur était révélé de la manière la plus propre à adoucir leurs<br />

sentiments et à engager leurs affections inconscientes. Voici le récit que fait de cette manifestation un ancien<br />

païen. Il le fait, il est vrai, avec prudence, mais cependant de manière à montrer la nature du secret magique<br />

par lequel on accomplissait ce miracle apparent: "Dans une manifestation qu'il ne faut point révéler, on voit<br />

sur le mur du temple une masse de lumière qui, à première vue, semble très éloignée. Elle se transforme, en<br />

s'agrandissant, en un visage évidemment divin et surnaturel, d'un aspect sévère, mais ayant un air de douceur.<br />

Suivant les enseignements de la religion mystérieuse, les Alexandrins l'honorent comme Osiris ou Adonis 27 ."<br />

D'après ce passage, on n'en peut douter, l'art magique ainsi employé n'était autre chose que celui dont on fait<br />

usage aujourd'hui dans la fantasmagorie moderne. Ces moyens-là, ou d'autres semblables, étaient employés<br />

aux époques les plus reculées, pour offrir à la vue des vivants dans les mystères secrets ceux qui étaient déjà<br />

morts. L'histoire ancienne contient des allusions à l'époque même de Sémiramis, qui impliquent que l'on<br />

23<br />

JUSTIN, Histoires, liv. I, ch. I, vol. II, p. 615.<br />

24<br />

STANLEY, p. 1031, c. I.<br />

25<br />

ÉPIPHANE, Adv. Hceres., liv. I, tome I, vol. I, p. 7, c.<br />

26<br />

WILKINSON, Moeurs et coutumes des Égyptiens, vol. V, p. 326.<br />

27<br />

DAMASCIUS, apud PHOTIUM, Bibliothèque, cod. 242, p. 343.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!