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LES DEUX BABYLONES.pdf

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis Illustré de 61 gravures Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

L'ouvrage des Deux Babylones de M. Hislop constitue l'un des efforts les plus sérieux tentés pour la solution de la grande controverse que nous avons avec l'antéchrist
Identité de l'Église romaine et du culte de Nemrod et de Sémiramis
Illustré de 61 gravures
Traduit de l'anglais par J.- E. Cerisier, pasteur

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81<br />

venait donc cette observation? Les 40 jours de jeûne du carême étaient directement empruntés aux adorateurs<br />

de la déesse Babylonienne. Le jeûne de 40 jours au printemps de l'année est encore observé par les Yezidis<br />

ou adorateurs païens du diable dans le Kourdistan 8 , qui l'ont emprunté à leurs anciens maîtres les Babyloniens.<br />

Les païens du Mexique célébraient la même coutume. Humboldt, en effet 9 , nous donne les détails suivants<br />

sur les usages des Mexicains: "Trois jours après l'équinoxe du printemps commençait un jeûne solennel de<br />

40 jours en l'honneur du soleil." – Il en était de même en Égypte comme on peut le voir en consultant<br />

Wilkinson 10 . – Ce jeûne égyptien de 40 jours, nous dit Landseer dans ses recherches Sabéennes, était<br />

expressément pratiqué en souvenir d'Adonis ou Osiris, le grand dieu médiateur 11 . Le rapt de Proserpine paraît<br />

avoir été célébré de la même manière, car Julius Firmicus nous apprend que pendant 40 jours on se lamentait<br />

sur Proserpine 12 , et Arnobe nous dit que le jeûne observé par les païens, et appelé Castus, ou la fête sacrée,<br />

passait chez les chrétiens de son temps, pour avoir été à l'origine une imitation du long jeûne de Gérés, alors<br />

que pendant bien des jours elle refusa toute nourriture, à cause de sa profonde douleur (violentia moeroris) 13 ,<br />

c'est-à-dire à cause de la perte de sa fille Proserpine, qui lui fut enlevée par pluton, dieu de l'enfer. Comme<br />

les histoires de Bacchus, d'Adonis et de Proserpine, distinctes à l'origine, se confondirent plus tard, de telle<br />

sorte que Bacchus fut appelé Liber et sa femme Ariadne, Libéra 14 , nom qui était l'un de ceux de Proserpine 15 ,<br />

il est fort probable que les 40 jours de jeûne du carême eurent plus tard rapport à toutes les deux. Chez les<br />

païens, ce jeûne paraît avoir été le préliminaire indispensable de la grande fête annuelle célébrée en souvenir<br />

de la mort et de la résurrection de Tammuz, par des larmes, puis par des réjouissances. – Dans bien des pays<br />

cette mort était célébrée beaucoup plus tard que la fête chrétienne; en Palestine et en Assyrie, c'était au mois<br />

de juin, aussi disait-on de ce mois: c'est le mois de Tammuz; en Égypte, vers le milieu de mai, et en<br />

Angleterre, dans le mois d'avril. Afin de gagner les païens à un christianisme nominal, Rome poursuivant sa<br />

tactique habituelle, s'arrangea pour fondre ensemble les fêtes païennes et les fêtes chrétiennes, et par un<br />

ajustement compliqué mais habile de son calendrier, elle n'eut pas de peine en général à faire que le<br />

christianisme et le paganisme ne se donnassent la main sur cette question comme sur beaucoup d'autres. Celui<br />

qui servit à faire cet amalgame fut Denys-le-Petit 16 auquel nous devons aussi, comme l'ont démontré des<br />

chronologistes modernes, d'avoir reculé de quatre années au-delà de sa véritable date, la date de l'ère<br />

chrétienne, ou de la naissance du Christ lui-même. Le fit-il par ignorance ou volontairement? On peut le<br />

discuter, mais il est hors de doute que la naissance du Seigneur Jésus fut placée quelques années plus tard<br />

qu'elle n'a eu réellement lieu 17 . Ce changement dans le calendrier à propos de Pâques eut les plus désastreuses<br />

conséquences.<br />

Il fit entrer dans l'Église la plus grossière corruption et la superstition la plus vile au sujet de l'abstinence du<br />

carême. Lisez seulement les atrocités commémorées pendant le jeûne sacré, ou le carême païen tel qu'il est<br />

décrit par Arnobe ou Clément d'Alexandrie 18 , et certainement vous rougirez pour le christianisme de ceux qui<br />

dans la pleine connaissance de ces abominations, "sont allés demander du secours à l'Égypte" pour secouer<br />

8<br />

LAYARD, Ninive et Babylone, p. 93.<br />

9<br />

HUMBOLDT, Recherches Mexicaines, vol. I, p. 404.<br />

10<br />

WILKINSON, Antiquités Égyptiennes, vol. I, p. 278.<br />

11<br />

LANDSEER, Recherches Sabéennes, vol. I, p. 112.<br />

12<br />

13<br />

14<br />

De Errore, p. 70.<br />

ARNOBIUS, Adversus Gentes, liv. V, p. 403. Voyez aussi ce qui précède dans le même livre à propos<br />

de Proserpine.<br />

OVIDE, Fastes, liv. III, 1. 512, vol. 3, p. 184.<br />

15<br />

SMITH, Dictionnaire classique, Liber et Libéra, p. 281.<br />

16<br />

Vers l'an 525, ap. J.-C.<br />

17<br />

GIESELER, vol. I, p. 51. Gieseler cite comme autorité, à propos de ses déclarations, HUMBERGER, De<br />

epochoe Christianoe ortu et auctore (in MARTINI, Thesaur. Dissertat; JANI, Historia Aeroe<br />

Dionysianoe, Viteb. 1715 et IDELER, Chronologie). C'est aussi la déclaration faite dans presque toutes<br />

les chronologies anglaises.<br />

18<br />

CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Protrepticos, p. 13.

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