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386 COMMENT LE PEUPLE JUIF FUT INVENTÉ<br />

aberrant de supposer qu'un nombre non négligeab<strong>le</strong> de Cohanim<br />

non croyants dans <strong>le</strong> monde se soient mariés, depuis <strong>le</strong> XIX e<br />

sièc<strong>le</strong><br />

jusqu'à nos jours, avec des « non-juives », bien que la loi juive <strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>ur interdît. Il est probab<strong>le</strong> que de ces unions naquirent des<br />

enfants « non <strong>juif</strong>s », qui, d'après l'étude du professeur Skorecki,<br />

portent <strong>le</strong> « sceau génétique des Cohanim ». Mais depuis quand<br />

<strong>le</strong>s scientifiques <strong>juif</strong>s sont-ils obligés de s'arrêter à des petits<br />

détails, d'autant plus que Dieu ne <strong>le</strong>s habite plus vraiment ? La<br />

« science » juive pure est censée remplacer, à l'ère du rationalisme<br />

éclairé, l'antique foi israélite imprégnée de préjugés.<br />

Tout comme <strong>le</strong>s médias ravis ne prêtèrent pas attention au<br />

potentiel de « contradictions » que recelait la théorie du gène <strong>juif</strong>cohen,<br />

personne ne s'étonna ni ne se demanda pourquoi on avait<br />

soudain réalisé une étude biologique coûteuse impliquant la<br />

recherche de l'origine héréditaire d'une généalogie aristocratique<br />

religieuse. De même, aucun journaliste ne se préoccupa de publier<br />

<strong>le</strong>s découvertes du professeur Uzi Ritte, du département de génétique<br />

de l'université hébraïque, qui vérifia différemment <strong>le</strong>s<br />

mêmes haplotypes des Cohanim du chromosome Y et n'y trouva<br />

aucune spécificité l<br />

.<br />

Le respect du public pour <strong>le</strong>s sciences « dures » s'était de nouveau<br />

affirmé. Il est en effet diffici<strong>le</strong> aux profanes de mettre en<br />

doute la fiabilité d'une information provenant du domaine d'une<br />

science considérée comme exacte. Comme dans <strong>le</strong> cas de l'anthropologie<br />

physique de la fin du XIX e sièc<strong>le</strong> et du début du XX e<br />

, qui<br />

déversa de douteuses découvertes scientifiques au sujet de la race<br />

sur une scène publique réceptive, la génétique moléculaire de la<br />

fin du XX e<br />

sièc<strong>le</strong> et du début du XXI e<br />

alimenta de résultats partiels<br />

et de demi-vérités un forum médiatique avide d'identité. Il faut<br />

rappe<strong>le</strong>r qu'aucune étude n'a jusqu'ici mis en lumière, sur la base<br />

d'un choix aléatoire d'éléments génétiques dont l'origine<br />

« ethnique » n'était pas connue d'avance, des caractéristiques uniformes<br />

s'appliquant spécifiquement à l'hérédité juive dans son<br />

ensemb<strong>le</strong>. De façon généra<strong>le</strong>, l'information sur <strong>le</strong> mode de sé<strong>le</strong>c-<br />

1. Falk, Le Sionisme et la biologie des Juifs, op. cit., p. 189. Cf. éga<strong>le</strong>ment<br />

Avshalom Zoossmann-Diskin, « Are today's Jewish priests descended from the<br />

old ones ? », Homo, 51, 2-3, 2000, p. 156-162. Sur <strong>le</strong>s procédures de travail<br />

des divers scientifiques, on peut lire l'artic<strong>le</strong> de John P.A. Ioannidis, « Why<br />

most published research findings are false », PLoS Medicine, http://medicine.<br />

plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.pmed.<br />

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