revue finissante - Les âmes d'Atala
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Claude Izner et les mystères parisiens<br />
Laurence : Nous prenons des notes dans les canards<br />
de l’époque, ainsi que dans les guides genre Baedeker, les<br />
almanachs Hachette, le Petit Journal Illustré, et dans des<br />
ouvrages plus récents concernant la géographie parisienne<br />
de la fi n du XIXème siècle. <strong>Les</strong> livres de Georges Cain,<br />
qui fut le premier conservateur du musée Carnavalet,<br />
nous sont fort précieux ( ils datent des années vingt ).<br />
Nous possédons aussi pas mal de bouquins assez rares<br />
sur les petits métiers et les fi gures pittoresques parisiens<br />
de ces années-là. Quant il est question des échauffourées<br />
du Quartier Latin en juillet 94, c’est la presse qui nous<br />
renseigne ( nous fréquentons la Bibliothèque Historique<br />
de la Ville de Paris ). Pour les attentats anarchistes, même<br />
chose, avec en plus le concours d’André Salmon, qui a<br />
rédigé une excellente histoire de la Terreur Noire, parue<br />
chez... 10-18 du temps où Christian Bourgois y offi ciait !<br />
Donc, c’est simple : nous choisissons une période de deux<br />
ou trois semaines dans une année, et nous regardons ce<br />
qui s’est passé d’intéressant à Paris - mais parfois le choix<br />
est déterminé par les événements que nous avons envie<br />
de relater. Ensuite, nous recherchons des quartiers, des<br />
professions, des milieux qui nous intéressent. Pour tout ce<br />
qui concerne les conversations au sein de la librairie, nous<br />
fouillons dans une documentation personnelle qui va des<br />
livres sur l’histoire des bouquinistes ( Louis Lanoizelée,<br />
Octave Uzanne, Charles Dodeman), légués par notre<br />
papa qui fut bouquiniste pendant près de quarante ans, et<br />
président du syndicat de cette corporation, aux souvenirs<br />
personnels de libraires ou d’écrivains, et nous essayons de<br />
dénicher des anecdotes amusantes relatives au commerce<br />
des livres. Le titre «Le Carrefour des Ecrasés « illustre<br />
peut-être la décadence, mais c’était véritablement le nom<br />
donné à un carrefour du boulevard Poissonnière où la<br />
mortalité des piétons écrasés par les voitures à chevaux<br />
était particulièrement grande - à tel point que le premier<br />
agent parisien à être «nommé» ,vers 1910 je crois, le fut<br />
à cet endroit précis. Quant à la Salpêtrière, nous nous<br />
sommes servis pour la décrire de Georges Cain, déjà cité,<br />
mais aussi de Jacques Hillairet, et de catalogues dénichés<br />
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