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revue finissante - Les âmes d'Atala

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Claude Izner et les mystères parisiens<br />

se mit à fouiller dans les boîtes, des parapets... Il se tenait<br />

de préférence du côté de l’Institut. On pouvait l’y voir dès<br />

le matin attendant les bouquinistes et se précipitant, dès<br />

leur arrivée, sur le contenu de leur poussette... II était seul<br />

le matin, seul l’après-midi, toujours seul avec l’horrible<br />

mal qui lui rongeait la face. Inlassablement, il fouillait le<br />

contenu des boîtes, anxieux de retrouver ce qui avait pu<br />

échapper à ses premières investigations. <strong>Les</strong> livres qu’il<br />

destinait à la vente trouvaient un abri rue Mazarine où il<br />

possédait une remise. » Il ne les vendait pas lui-même,<br />

mais les remettait à une « madame B..., non loin ; du pont<br />

des Arts, et chaque soir venait très ponctuellement quérir<br />

la recette. C’est aussi à cette commerçante qu’il confi ait<br />

les livres neufs dont il voulait se défaire, les ayant reçus<br />

en hommage des auteurs. Il en demandait le prix uniforme<br />

de 75 centimes par exemplaire. Mais pour les livres<br />

anciens, la cote était beaucoup plus élevée ». Ce monde<br />

m’intrigue ; mais y-a-t-il vraiment des intrigues dans ce<br />

monde ? Vous avez récemment participé à un ouvrage<br />

sur Paris où vous parlez de ce métier, non ? Avez-vous<br />

une petite idée de qui peut bien être cette madame B... ?<br />

(oui, je sais, tout ça pour ça !, mais vous conviendrez qu’il<br />

s’agit là d’une question capitale)<br />

Laurence : Après une abominable journée de pluie<br />

sur le quai, qui m’a laissé du temps pour réfl échir à ce<br />

que je vous ai déjà répondu, je me suis aperçue que j’ai<br />

oublié certains points ! D’abord, j’ai vérifi é l’adresse de<br />

Remy de Gourmont rue des Saints-Pères, et trouvé dans<br />

le dictionnaire des rues de Paris de Jacques Hillairet qu’il<br />

a effectivement vécu au n°71, mais seulement à partir de<br />

1898. Ensuite, j’ai cherché dans les quelques ouvrages que<br />

nous possédons à propos des bouquinistes, et hélas aucun<br />

ne fait mention de cette mystérieuse Mme B. Mais tous<br />

disent l’affection immense que vouaient les bouquinistes<br />

des années 1900 à Anatole France, et cette citation de lui<br />

(dans «<strong>Les</strong> « Bouquinistes des quais de Paris<br />

» de Louis<br />

Lanoizelée, 1956) me paraît digne d’intérêt : «...Je n’ai<br />

jamais trouvé sur les quais aucune édition originale de<br />

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