revue finissante - Les âmes d'Atala
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Claude Izner et les mystères parisiens<br />
apparitions m’échappent, ce sera le cas pour (encore !!!)<br />
ce brave Anatole France dans le Talisman, quelqu’un dira<br />
fi elleusement de M. de Caillavet, l’époux de la maîtresse<br />
d’Anatole, qu’il était «l’administrateur du collage de<br />
France», propos d’époque ! Et puis nous essayons de faire<br />
sourire, voire rire, de ne pas tomber dans ce qui pourrait<br />
être interprété comme de la prétention, nous qui avons<br />
encore nous-mêmes tant à apprendre ! Quant à choisir une<br />
quelconque de ces personnalités artistiques pour en faire<br />
des personnages centraux de l’intrigue policière, nous<br />
nous y refusons, nous trouvons le procédé trop artifi ciel,<br />
et trop risqué, pour les raisons énoncées plus haut ( il faut<br />
admirablement connaître un auteur, ou un peintre, ou...une<br />
vedette quelconque, si on ne veut pas tomber dans le<br />
ridicule...) Notre intérêt pour le parler suranné...D’abord,<br />
est-il entièrement suranné, ce parler qu’on prétend<br />
un peu vite totalement jeté aux oubliettes ? C’est vrai<br />
qu’une énorme part s’en est à tout jamais envolée, mais<br />
avant-hier, chez le poissonnier, j’ai eu l’immense plaisir<br />
d’entendre une dame marmonner à une autre, « on n’a<br />
jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard» ! Nous<br />
sommes nées dans un milieu à la fois bohème ( pas<br />
bobo !!! ) et populaire, ma soeur en 1940, moi en 1951.<br />
Nos parents avaient connu la misère, et nous-mêmes une<br />
certaine gêne. Jusqu’à ce que j’ai dix ans et demi, nous<br />
avons vécu en hôtel meublé. Notre mère, Etia Izner- elle<br />
est toujours avec nous et va fêter ses 91 ans - faisait de la<br />
location-vente de livre sur les marchés ( pendant 35 ans),<br />
adore elle-même la lecture, sous toutes ses formes, cela<br />
va de la SF au polar en passant par les grands classiques<br />
et les auteurs moins cotés ! Elle nous a donné le goût des<br />
livres, ceux qu’on dévore et ceux qu’on vend ! Notre père,<br />
Maurice Korb, avait formé avant guerre avec son frangin<br />
Nathan un tandem de chanteurs ( ils ont chanté dans les<br />
rues du quartier de la Bastoche et de la rue de Lappe<br />
où ils habitaient, rue devenue le fi ef des stylistes et des<br />
snobinards, curieux destin, non ? ) connu sous le nom de<br />
Frères Marc. Après guerre, Nathan est passé professionnel<br />
sous le nom de Francis Lemarque, et Maurice, bien qu’il<br />
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