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revue finissante - Les âmes d'Atala

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Entretien<br />

ait continué à composer de fort belles chansons, n’a pas<br />

eu la chance de «percer», alors il a lui aussi vendu des<br />

livres, d’abord aux Puces de Montreuil, puis sur les quais.<br />

Nos parents, outre les livres et les chansons, raffolaient du<br />

cinoche, et dans les années cinquante, les miennes, c’était<br />

encore un plaisir largement répandu dans les quartiers<br />

et fort bon marché, surtout si on se contentait comme<br />

nous d’«avancées d’orchestre» ! Alors les chefs-d’œuvre<br />

- mais aussi les nanars - dialogués par Jeanson, Prévert,<br />

Bost et Aurenche - plus tard par Audiard, ça infl uence !<br />

Le langage populaire imagé, c’est une vraie poésie,<br />

découverte peut-être grâce au père Hugo dans «<strong>Les</strong> «<br />

Misérables» - notamment les pages liées à Gavroche -,<br />

que nous avons pratiqué dans la plupart de nos livres pour<br />

la jeunesse, qui se situent à des époques plus proches de la<br />

nôtre, et également dans notre premier polar, «Sang dessus<br />

dessous» publié che Viviane Hamy - ainsi que dans mes<br />

deux premiers romans, parus chez Calmann-Lévy sous<br />

le nom de Laurence Korb, j’avis été «introduite» dans<br />

cette maison d’édition par un grand monsieur, adorable<br />

et modeste, bien oublié de nos jours, Yves Gibeau,<br />

rencontré dans un salon où mon mari et moi vendions des<br />

cartes postales anciennes dont il était un collectionneur<br />

passionné. Yves Gibeau aussi l’a aimée, cette langue<br />

populaire. Bon, pour ce qui est des années fi n-de-siècle,<br />

nous avons eu le bonheur d’acquérir des dictionnaires<br />

de jargon parisien, et d’argot, de cette époque, nous<br />

feuilletons aussi pas mal les livres de Claude Duneton,les<br />

anthologies de Claude Gagnière ( que de Claude ! ), et<br />

quand nous tombons sur des expressions comme « pêcher<br />

une friture dans le Styx», qui signifi e tout simplement être<br />

mort, ou « faire du télégraphe sous-marin», pour frôler du<br />

pied une cheville sous la table, nous jubilons ! Mais nous<br />

ne sommes pas les premières à nous frotter à ce parler,<br />

de bien plus illustres l’ont fait avant nous. Nous avons<br />

aussi grand plaisir à trouver des perles chez les auteurs<br />

des années 1890, le «cuirassé», nom que l’on a donné<br />

aux vespasiennes «grand modèle» des boulevards nous<br />

fut offert par Huysmans. «Il va tomber des curés», pour<br />

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