revue finissante - Les âmes d'Atala

Claude Izner et les mystères parisiens
les feux d’artifi ce de Van Gogh, les cloisonnements de
Gauguin, font concurrence aux scènes préhistoriques de
Cormon ou aux innombrables «retour du pêcheur» vantés
par l’Illustration...avouez qu’il y a là pas mal de sujets de
tentation pour des romanciers ! Le problème, c’est qu’il
y a tellement à dire que nous en disons peut-être trop...
Mais tant pis, au risque de noyer nos lecteurs sous une
avalanche de faits, nous sommes incapables de résister à
la tentation... multipliée par deux puisque nous sommes
un auteur double !
[Amer] : Nous vous parlions de Remy de Gourmont, un
peu par hasard. D’autres auteurs apparaissent dans vos
romans comme Verlaine ou Huysmans au détour d’un
café. Nous serions curieux à notre tour d’y rencontrer la
féline Rachilde, le fantasque et bagarreur Jean Lorrain,
le Sâr Péladan, le furieusement catholique Léon Bloy, la
si peu ingénue Colette, le futur(iste) Marinetti, Mirbeau,
Bonnetain, Régnier, Gide, Louÿs, Richepin et tant
d’autres, si tant est qu’ils fréquentaient tous et toutes
la capitale à cette époque. Et pourquoi pas, également,
Marcel Schwob, celui qui consacra plusieurs textes à
l’argot, principalement comme théoricien, mais après
avoir tâté du terrain. Notez en effet que dans ses « Notes
sur Paris », il s’intéresse de près à la « Maub », qu’il
nomme « la Citadelle de l’argot » et qui n’est autre que
le quartier Maubert qu’il fréquentait assidûment ainsi que
la Mouf’, véritable repère d’aminches et d’affranchis, ses
amis. Cet intérêt croisé pour la pègre et le langage donnera
« La Psychologie du Bonneteau », « Etude sur l’Argot
français » et d’autres articles rassemblés dans « Œuvres »
aux éditions Phébus Libretto. Sylvain Goudemare avance
que l’intérêt de l’auteur pour l’argot lui vient de son attrait
pour les signes secrets traversant l’œuvre de Villon. (Il
étudiera notamment les Ballades en jargon qui n’étaient
pas totalement décryptées à la fi n du dix-neuvième
siècle). Nous en revenons encore et toujours à l’enquête !
Et vous, d’où vous vient cet intérêt pour le parlé des
faubourgs et le vocabulaire suranné ? Où allez-vous
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