revue finissante - Les âmes d'Atala
revue finissante - Les âmes d'Atala
revue finissante - Les âmes d'Atala
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Entretien<br />
objections formulées par Baudelaire dans son célèbre<br />
article, «Le public moderne et la photographie» (Mystères<br />
rue des Saint-Pères, pp.146-149). Mais il y a aussi de<br />
nombreuses références au cinématographe, même si nous<br />
sommes encore dans la préhistoire du procédé dont il faut<br />
attribuer l’invention aux frères Lumière (et non à Edison<br />
qui a inventé la pellicule en 1894 et non la projection qui<br />
date quant à elle de 1895). A l’époque qui nous intéresse,<br />
nous ne pouvons encore parler que du thaumatrope (1826)<br />
du docteur Fitton et du docteur Paris, du phénakistiscope<br />
(1832) de Joseph Antoine Plateau (dont Baudelaire<br />
parle dans un passage de ses Curiosités esthétiques), du<br />
stroboscope (1833) de l’Autrichien Simon von Stampfer,<br />
du zootrope (1834) de Horner, du praxinoscope (1877)<br />
d’Émile Reynaud qui sera à l’origine du praxinoscope<br />
théâtre, puis du praxinoscope à projection, puis enfi n<br />
du Théâtre optique (1888), ou du tachyscope d’Ottomar<br />
Anshütz. Vous nous rappelez tout cela au cours de la<br />
visite par Joseph et Iris de ce fameux théâtre optique<br />
du musée Grévin qui attira de 1892 à 1900 presque 500<br />
000 spectateurs (p.213). Toujours dans Le Léopard des<br />
Batignolles, Pinkus, le père de Tasha, envoie à sa fi lle des<br />
lettres enthousiastes concernant le praxinoscope (p.211)<br />
qui annonce le kinétoscope de Thomas Alva Edison et<br />
dont la première représentation avec projection aura<br />
lieu en 1894. Dans Mystère rue des Saint-Pères, c’est<br />
le zoogyroscope qui est présenté (p.111). Bref, on sent<br />
que tout cela vous passionne et que votre expérience<br />
de réalisatrice (vous avez réalisé des courts-métrages<br />
et des spectacles audiovisuels), et de chef monteuse de<br />
cinéma (pour Liliane) informent votre écriture : je pense<br />
en particulier à certains passages de scènes décomposées<br />
notamment celui où, dans La Disparue du Père-Lachaise,<br />
la scène se fi ge comme une des vues projetées par Baptiste<br />
Delcourt (p.269), mais également de manière plus large à<br />
la composition même de vos récits (entretenu par le fait<br />
que vous écrivez à quatre mains). A ce titre, pensez-vous<br />
que l’on peut associer l’émergence du genre littéraire que<br />
nous nommerons rapidement « roman policier » à cette<br />
94