revue finissante - Les âmes d'Atala
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Claude Izner et les mystères parisiens<br />
Daphné, la mère de ce dernier, qui est morte alors qu’il<br />
n’était encore qu’un enfant. Mais Victor croit au début de<br />
l’aventure qu’Iris est la maîtresse de son ami et beau-père,<br />
alors qu’elle est en réalité sa demi-sœur ; et lorsqu’elle<br />
tombe amoureuse de leur commis, Joseph, celui-ci<br />
devient le beau-frère et le gendre de ses patrons faisant de<br />
l’Elzévir une véritable entreprise familiale. Alors, lorsque<br />
Victor Legris voit son père adoptif, le véritable père de<br />
sa sœur, cédait aux charmes de la mère de sa fi ancée,<br />
Djina Kherson, qui vit séparée de son mari, Pinkus, parce<br />
qu’il est poursuivi pour son activisme politique de juif<br />
révolutionnaire, nous comprenons qu’il soit en proie au<br />
vertige. D’où vous vient, si ce n’est pas indiscret, cette<br />
passion pour les amours compliqués et cet intérêt quasiangoissé<br />
pour la fi liation que nous retrouvons dans vos<br />
diverses généalogies (nous ne citerons que celles déjà<br />
évoquées du cinématographe et du roman policier, que<br />
vous nous dites inconscientes) ?<br />
Laurence : Votre question soulève plusieurs lièvres<br />
intéressants, je ne me rendais pas compte du nombre de<br />
problèmes familiaux que nous avons rassemblés dans<br />
nos histoires tordues ! C’est d’autant plus amusant, que<br />
pour ma part j’ai une existence on ne peut plus tranquille,<br />
c’est-à-dire que j’ai rencontré il y a trente ans celui qui est<br />
l’homme de ma vie, Bernard, et que nous ne nous sommes<br />
jamais quittés, et continuons de travailler ensemble ( sur<br />
les quais de la Seine ). De son côté, Liliane elle aussi a fait<br />
il y a vingt-six ans la rencontre qu’elle espérait et attendait,<br />
en la personne de son mari, Jaime. Donc, nous ne sommes<br />
pas nous-mêmes des femmes vivant seules, et malgré<br />
notre indépendance, on ne peut pas dire que nous soyons<br />
autonomes. Mais nous avons bien sûr vécu la période du<br />
«MLF», et avant ça de mai 68, et avons été marquées par<br />
elles. <strong>Les</strong> revendications des femmes sont chères à nos<br />
cœurs. Et il y a encore du boulot à accomplir sur ce point !<br />
C’est donc, je crois, tout naturellement que nous avons<br />
éprouvé le besoin de «mettre en situation» des femmes<br />
qui refusent de vivre sous la tutelle masculine, en dépit de<br />
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