revue finissante - Les âmes d'Atala
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oi ! 1900<br />
peut selon moi ne prendre sens que subordonnée<br />
au culturel, au métaphysique et à l’esthétique, qui<br />
du reste peuvent très bien s’en passer. Pour le reste<br />
je ne peux en vouloir à personne de ne pas avoir<br />
compris Nietzsche ou Céline, ils sont en quelque<br />
sorte faits pour cela, toute la stratégie de ces<br />
auteurs ayant été de provoquer pour confondre (et<br />
confondre c’est aussi générer des confusions), je<br />
regrette simplement – mais c’est un problème vieux<br />
comme l’humanité – que les cons ne se contentent<br />
pas de leur rôle ontologique qui est normalement<br />
de fermer leur gueule. Ceci étant aussi exaspérant<br />
de la part des donneurs de leçons de tout bord<br />
qui vont minutieusement passer au crible de leur<br />
culture lycéenne toutes tes références pour essayer<br />
de les faire correspondre aux cases de leurs petits<br />
tableaux minables, qu’aux idéologues de caniveau<br />
de tout bord eux aussi, qui depuis toujours ne se<br />
nourrissent que du pillage systématique de ce<br />
qui ne leur appartient pas (on appelle ça de la<br />
récupération, et c’est sans doute de ce réfl exe de<br />
rapine intellectuelle qu’est née la politique, par<br />
opposition au politique au masculin). Et puis ce<br />
qui a de la gueule dérange toujours, et quand dans<br />
un siècle on aura continué à rabâcher que Céline<br />
n’était pas fasciste ni Nietzsche proto-nazi, ce qui<br />
est censé être acquis depuis un bon bout de temps,<br />
ils feront toujours autant rager les imbéciles et tel<br />
était sans doute leur souhait – et la preuve de leur<br />
qualité immortelle.<br />
Quant à Murray, j’ignorais qu’il avait déjà été<br />
déterré par l’extrême droite, mais ça ne fera jamais<br />
qu’un paradoxe de plus. Malgré le caractère un peu<br />
monomaniaque de sa haine du festif, festif qu’il étend un<br />
peu à tout mais que fi nalement je partage quelque<br />
part, je le considère comme un grand esprit de<br />
notre fi n de millénaire (ne serait-ce précisément<br />
que pour ses excellentes pages sur la stupide<br />
euphorie du passage à cet an 2000 de malheur).<br />
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