revue finissante - Les âmes d'Atala
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Entretien<br />
tout leur amour. Des femmes qui veuillent être reconnues<br />
pour leur valeur personnelle, et non à travers leur époux<br />
- or, à la fi n du XIXème siècle, le mari avait tout pouvoir<br />
légal sur sa douce moitié, et le divorce n’était pas encore<br />
répandu...Nous avons bien sûr été conscientes de ce rôle<br />
que nous faisons jouer à nos personnages féminins, mais<br />
espérons n’en avoir pas fait des «porte-parole», nous<br />
essayons de rester dans la dimension romanesque. C’est<br />
pourquoi, lorsque nous inventons les destins de nos héros,<br />
nous oublions les nôtres - comme tout romancier je crois<br />
- mais évidemment il y a toute une part d’inconscient qui<br />
est là, sous-jacente, et qui s’exprime. Alors peut-être ces<br />
femmes de nos livres traduisent-elles nos désirs secrets,<br />
je ne sais, je me sens à vrai dire mal placée pour gloser<br />
sur nos propres écrits ! <strong>Les</strong> amours compliquées sont<br />
tout de même un ressort fondamental de toute littérature<br />
fortement empreinte de romanesque, comme nous<br />
l’aimons. J’ai moi-même un goût très prononcé pour<br />
les romans anglais et russes du XIXème siècle, j’ai été<br />
passionnée par les sœurs Brontë, par «Guerre et Paix»<br />
de Tostoï, encore plus que par les feuilletons français. Il<br />
me semble que les rebondissements dans la vie privée<br />
des personnages, alliés à ceux de l’enquête policière<br />
proprement dite, contribuent à maintenir le «suspense».<br />
Mais tout ça n’est pas très réfl échi, très programmé.<br />
Liliane et moi marchons à l’intuition, au feeling, et<br />
quand nous commençons un livre le grand problème est<br />
de savoir comment construire l’intrigue de manière à ce<br />
qu’elle soit amusante, mystérieuse et complexe. Et la<br />
question récurrente est : allons-nous nous en sortir encore<br />
une fois ?<br />
La fi liation : nous avons eu la même enfance, ou presque,<br />
des parents unis, qui ne se sont pas séparés, en dépit de<br />
problèmes comme il y en a forcément dans chaque couple,<br />
somme toute une grosse part de bonheur et d’équilibre;<br />
Cela dit, notre mère, qui est encore en vie, est arrivée de<br />
Russie avec sa propre mère à l’âge de cinq ans, et nous<br />
savons peu de choses sur ses ancêtres. Et la famille de<br />
notre père, originaire de Pologne, demeure elle aussi dans<br />
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