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Thèse Sciences Cognitives - Olivier Nerot

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Mémorisation par forçage des dynamiques chaotiques dans les modèles connexionnistes récurrents<br />

Dès lors, certains modules peuvent être sous le contrôle de modules supérieur s’ils<br />

n’ont pas de synapse rétro-agissant sur ce dernier. Il y a encapsulation, et liaison<br />

causale. Nous entendons par liaison causale, que le module contrôlé ne peut pas être<br />

une source de perturbation pour le module supérieur : ses dynamiques sont causées par<br />

le module supérieur.<br />

On peut voir dans ce type d’architecture quelques principes initiaux de la commande : un<br />

module en commande un autre sans pouvoir être modifié par celui-ci, à part par la<br />

perception de la modification induite dans l’environnement par cette action. Ainsi,<br />

certains modules apprendraient à anticiper l’effet des actions sur l’environnement.<br />

Perspective d’une conscience ?<br />

Cette capacité de simulation interne de l’environnement peut être à la base des<br />

phénomènes dits ‘de conscience’, ramené au niveau d’une représentation interne de soi.<br />

En effet, ce qui est perturbant pour un système provient de l’extérieur. Anticiper cette<br />

perturbation, c’est se représenter l’évolution environnementale, qui sera elle-même<br />

modifiée par l’évolution future du système. De cette façon, en apprenant<br />

l’environnement, le système y inclut l’anticipation de sa propre évolution.<br />

Ce qui est perçu (perturbateur) pour le système, provient de l’écart entre son<br />

anticipation interne de l’environnement, et l’évolution réelle de ce dernier. Cet écart<br />

représente donc ce que l’environnement possède d’autonomie (puisque les variables de<br />

contrôle du système sont les variables d’état de l’environnement). Cette autonomie<br />

représente ce qui est réellement extérieur au domaine d’anticipation du système. La<br />

frontière émergente entre intérieur (anticipation des modifications induites par l’état<br />

interne du système sur l’environnement), et extérieur (perturbation environnementale<br />

résiduelle non anticipée par le système), peut créer la césure entre le soi et le non-soi,<br />

qui, d’après les théories récentes, est à la base des phénomènes de conscience [[51]]<br />

[[61]] [[71]] [[114]].<br />

L’intérêt d’une telle interprétation est de permettre de voir la conscience comme un<br />

phénomène émergent actif (ayant un rôle dans l’anticipation, puisque le système<br />

s’anticipe et améliore de ce fait l’anticipation de son environnement), et non plus comme<br />

une loi implémentée dans une partie du système. En effet, plus le système anticipe les<br />

modifications induites par son comportement sur les dynamiques de son environnement,<br />

plus il anticipe l’évolution de ce dernier, donc plus il maximise son autonomie. Il y a là<br />

une mise en abîme (terme souvent usité dans la description des phénomènes de<br />

conscience) du phénomène d’anticipation : le système doit anticiper l’environnement,<br />

qu’il modifiera en agissant, qui modifiera sa perception de l’environnement, qui modifiera<br />

son anticipation...<br />

Ainsi, il est possible de faire découler certains principes utilisés aujourd’hui dans la<br />

modélisation des phénomènes de conscience d’une mise en abîme du principe de<br />

maximisation d’autonomie : le système cherche à maximiser son autonomie, dans le<br />

sens où il minimise les perturbations induites par l’environnement, modifié par sa propre<br />

dynamique.<br />

Une telle approche permettrait d’associer dans un seul et même modèle les théories<br />

de la perception, de l’action, de la mémoire, de l’autonomie, et de la conscience, qui<br />

cherchent déjà à converger, par les travaux de nombreux auteurs.<br />

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 213

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