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Thèse Sciences Cognitives - Olivier Nerot

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Mémorisation par forçage des dynamiques chaotiques dans les modèles connexionnistes récurrents<br />

même si cette représentation de l’usage du chaos réfute sa capacité de signification, elle<br />

ne peut nier qu’il contient en lui l’encodage futur vers lequel il converge. Cette<br />

interprétation du rôle du chaos contient aussi, mais de façon dissimulée, l’hypothèse que<br />

les dynamiques du réseau possèdent l’information à traiter.<br />

D’autre part, cette interprétation ne nie pas que le chaos puisse représenter l’état mental<br />

du sujet, et, récemment, certaines mesures neurophysiologiques ont tenté de relier l’état<br />

mental à la dimension de l’attracteur cérébral [[9]][[10]][[188]].<br />

L’objet de ces dynamiques serait donc de permettre d’accéder à des sous-dynamiques,<br />

porteuses de signification, portées par exemple par les phases inter-neuronales.<br />

2. Filtre de nouveauté<br />

Dans cette approche, utilisée parfois par Freeman [[180]][[218]], le chaos reste une<br />

phase transitoire, mais porte une information : il signifie que l’information perçue est<br />

nouvelle pour le système. D’après cette interprétation, la dimension fractale des<br />

dynamiques cérébrales est corrélée au taux de reconnaissance du percept ayant stimulé<br />

le système.<br />

Cette interprétation est en accord avec l’interprétation d’un mécanisme de recherche, car<br />

le système basculerait dans une phase chaotique, afin de maximiser la chance de<br />

percevoir des fréquences synchronisées dans la modification que crée en lui cette<br />

nouvelle information. De plus, cette nouvelle information peut être assimilée à une<br />

perturbation, car elle est non prédictible pour le système. Mais il ne faut pas voir dans<br />

cette phase chaotique une démarche intentionnelle du système : le système reconnaît un<br />

percept par ses synchronismes internes, c’est dans le cas où il n’y a pas synchronisme<br />

que la haute dimension de l’espace d’état du système lui permet d’engendrer du chaos.<br />

Ainsi, cette interprétation de l’encodage est en accord avec :<br />

à l’encodage par synchronisme<br />

à l’assimilation du percept à une perturbation<br />

à la reconnaissance par prédictibilité de la perturbation<br />

Dans le cadre de cette thèse, nous avons réussi à obtenir des réseaux qui complexifient<br />

leur dynamique par perturbation par une dynamique extérieure, et qui finissent par<br />

synchroniser certaines populations neuronales (8.4 Forçage des dynamiques<br />

complémentaires, p.195).<br />

3. Source de ‘dépersévération’ pour le système<br />

Comme cela a déjà été présenté, la propriété de sensibilité aux conditions initiales<br />

des systèmes chaotiques leur permet, s’ils ont été synchronisés pendant un certain<br />

temps, de perdre ce synchronisme. Ainsi, l’avantage du chaos serait d’éviter la<br />

persévération du système dans la tâche qu’il est en train d’accomplir.<br />

Cette utilisation inscrit encore plus les réseaux dans un comportement dynamique, qui<br />

les force à passer systématiquement d’un synchronisme à l’autre, d’un état à l’autre ;<br />

comportement qui se retrouve dans les systèmes réels : pour s’en convaincre, il suffit de<br />

ENCODAGE DYNAMIQUE, MEMOIRE ET CHAOS 53

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