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Thèse Sciences Cognitives - Olivier Nerot

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Mémorisation par forçage des dynamiques chaotiques dans les modèles connexionnistes récurrents<br />

Ce sera donc l’ensemble<br />

des sites du système général qui<br />

peuvent être reliés à l’un des sites<br />

du système par une succession<br />

de lois. Dans ce modèle,<br />

percevoir sera assimilé à ‘être<br />

perturbé par’ : pour qu’un système<br />

perçoive la modification d’un site<br />

extérieur à lui, il est nécessaire<br />

que ce site l’ait modifié. Par<br />

définition, l’ensemble des sites qui<br />

composent un système lui sont<br />

perceptibles, puisque leurs<br />

modifications sont<br />

immédiatement perçues ! Le<br />

système fait partie de son<br />

environnement. Ainsi, nous ne<br />

30<br />

Figure 2-4 : Le tout dynamique<br />

Le système percevant est de même nature dynamique que son<br />

environnement. La perception n’est plus qu’une interaction entre<br />

l’intérieur et l’extérieur d’un système, sans nécessité d’encodage.<br />

percevrions du système général que l’environnement qui produit en nous des perturbations<br />

internes 10 .<br />

L’ensemble des sites sont en permanente et parallèle co-évolution : chaque site se voit<br />

modifié par son environnement, et le modifie par son changement. L’aspect dynamique de ce<br />

système général est essentiel, car, si l’un des sites est statique, il ne pourra en rien modifier<br />

l’évolution d’un autre site : il sera comme non perçu, immuable, car dans l’incapacité de modifier<br />

un quelconque système, ou de s’adapter. Selon cette hypothèse, le langage n’est plus une<br />

description du réel, mais une organisation d’éléments du réel que nous apprenons à associer aux<br />

sources d’information simultanément perçues : dynamique de l’écriture du mot chat, dynamique<br />

des sonorités du son CHA, dynamique de la perception de l’image d’un chat, dynamique de son<br />

miaulement (Figure 2-1, p.23). L’intérêt du langage est de réaliser un partitionnement des<br />

perceptions que nous avons du monde réel, en associant un nombre fini d’items, et en permettant<br />

de les faire partager entre les individus, grâce à la mise en commun par l’éducation de ce<br />

partitionnement. Si, lors de l’apprentissage d’un mot, l’objet nommé n’est pas perçu, il est<br />

nécessaire de le rappeler en mémoire grâce à la stimulation par un percept déjà associé ( par<br />

exemple image+mot, son+mot...).<br />

Cette hypothèse ne postule pas que cette description de notre environnement soit<br />

suffisante pour expliquer l’ensemble des phénomènes que nous observons, mais son intérêt réside<br />

dans sa capacité à décrire l’ensemble de notre environnement sous une même forme, et de<br />

pouvoir relier les phénomènes de mémorisation à cette forme. L’intérêt qui s’ensuit est de pouvoir<br />

associer l’ensemble de ces stimuli extérieurs, sonores, visuels, olfactifs ou encore proprioceptifs, à<br />

une dynamique qui modifie les dynamiques internes du système percevant. Cette approche sera<br />

essentielle pour le modèle développé durant cette thèse (5.2.1 Perturbation par diffusion du<br />

forçage des dynamiques, p.98), puisqu’elle permet de décrire les phénomènes de mémoire et de<br />

10 Le modèle décrit ici ne se veut en aucun cas une copie du réel : il s’agit d’une représentation du monde où<br />

évoluent nos systèmes. Son intérêt est d’offrir un support d’interprétation des propriétés que nous observons<br />

dans le cadre réel.<br />

PREMIERE PARTIE : ANALYSE

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