Thèse Sciences Cognitives - Olivier Nerot
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Mémorisation par forçage des dynamiques chaotiques dans les modèles connexionnistes récurrents<br />
6. Mémorisation par les mesures de l’attracteur<br />
Plus faible que l’hypothèse d’une mémorisation par l’attracteur, cette hypothèse<br />
soutient plus simplement que les mesures de l’attracteur des dynamiques neuronales<br />
d’un sujet sont le reflet de sa vie mentale. Cette approche s’inspire principalement des<br />
travaux de Babloyantz, Desthexe, Theiler [[9]][[188]].<br />
Cette idée correspond à celle d’un encodage par l’attracteur, mais dans un espace d’état<br />
réduit, de dimension égale au nombre de mesures réalisées sur l’attracteur. Les mêmes<br />
remarques que celles faites ci-dessus peuvent donc s’appliquer : comment un système<br />
peut déterminer des mesures de son attracteur par l’unique observation de portions de<br />
trajectoires ? Une telle approche n’est pas envisageable comme support de l’encodage :<br />
celui-ci ne peut pas être ramené à un encodage scalaire du type ‘dimension de<br />
l’attracteur-banane = X’. Un tel encodage ne peut pas contenir la richesse et la finesse<br />
de celui que nous utilisons.<br />
Fort heureusement, aucune étude n’utilise ce type d’interprétation, et la plupart de celles<br />
qui effectuent des mesures sur les attracteurs se limitent à penser que ces mesures sont<br />
représentatives de l’état mental du sujet : veille, sommeil, et état pathologique.<br />
L’ensemble de ces résultats est<br />
synthétisé sur la Figure 2-21, les<br />
mesures appartenant à une même<br />
étude étant reliées par un trait.<br />
Toutes les dimensions fractales sont<br />
inférieures à 10, laissant penser à un<br />
chaos de basse dimension,<br />
Comme nous l’avons déjà noté, cette<br />
idée est actuellement remise en<br />
cause. Nous nous limiterons donc à<br />
une interprétation qualitative de<br />
ceux-ci, qui montrent une variation<br />
des dynamiques mentales, en Figure 2-21 : Dimension fractale et état mental<br />
fonction de l’état mental du sujet. La<br />
phase de sommeil est moins riche, dynamiquement parlant, que la phase de veille. De<br />
même, les dimensions évaluées chez des patients au cours d’une crise comitiale ou<br />
pendant l’évolution d’une maladie de Creutzfeld-Jacob sont inférieures à celles du sujet<br />
normal. Ceci peut traduire l’existence d’une plasticité cérébrale réduite dans ces<br />
pathologies, et d’un moindre nombre de degrés de liberté de la dynamique du système.<br />
Ces variations de la dimension fractale avec l’état du sujet semblent cohérentes si l’on<br />
accepte que les dynamiques cérébrales soient le support de l’état mental du sujet, mais<br />
elles n’apportent malheureusement pas d’information supplémentaire quant à la modalité<br />
de l’encodage réalisé.<br />
7. Encodage Formel<br />
De nombreuses études tentent aujour-d’hui de trouver le lien entre les systèmes<br />
dynamiques, les machines de Turing, et les automates finis, en unifiant l’ensemble des<br />
systèmes de traitement de l’information. Cette approche peut permettre d’espérer avoir<br />
ENCODAGE DYNAMIQUE, MEMOIRE ET CHAOS 57