Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco
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Les objectifs, <strong><strong>le</strong>s</strong> méthodes et <strong><strong>le</strong>s</strong> techniques<br />
120<br />
méthode d’exécution simp<strong>le</strong>. Les étapes essentiel<strong><strong>le</strong>s</strong><br />
d’investigation et d’analyse planifiées conformément aux<br />
données fournies par l’étude archéologique seront :<br />
(a) Enlèvement des sédiments. Les compresseurs à<br />
haute et basse pression utilisés <strong>pour</strong> charger <strong><strong>le</strong>s</strong><br />
réservoirs d’air comprimé et faire fonctionner<br />
<strong><strong>le</strong>s</strong> tubes d’aspiration devront être montés <strong>sur</strong><br />
une plateforme de travail. Il est parfois possib<strong>le</strong><br />
d’utiliser <strong>pour</strong> cela <strong>le</strong> rivage lui-même.<br />
(b) Documentation <strong>sur</strong> site. C’est la phase de la<br />
fouil<strong>le</strong> qui justifie tous <strong><strong>le</strong>s</strong> travaux effectués et<br />
el<strong>le</strong> doit donc être prise très au sérieux, car la<br />
qualité des résultats déterminera dans une grande<br />
me<strong>sur</strong>e la fiabilité des conclusions atteintes. La<br />
fouil<strong>le</strong> implique la destruction du site, l’objectif<br />
est donc atteint lorsqu’on possède suffisamment<br />
d’informations <strong>pour</strong> pouvoir reconstruire <strong>le</strong> site<br />
par la suite; C’est essentiel<strong>le</strong>ment cette phase qui<br />
distingue une fouil<strong>le</strong> archéologique de la pure<br />
récupération sous-marine d’artéfacts anciens.<br />
Voir Règ<strong><strong>le</strong>s</strong> 26 et 27.<br />
(c) Stabilisation du site/préservation in situ. Après<br />
avoir évalué <strong>le</strong> stock de sites intéressants <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />
plan archéologique, l’état ou la condition des<br />
© Robert Mosković. Plongeur<br />
explorant un navire marchand<br />
du XVIe sièc<strong>le</strong>, fonds marins de<br />
Sveti Pavao, î<strong>le</strong> de Mljet, Croatie.<br />
L’archéologue se sert d’une drague<br />
<strong>pour</strong> ôter <strong><strong>le</strong>s</strong> déblais (sédiments<br />
indésirab<strong><strong>le</strong>s</strong> libérés durant la<br />
phase de mise au jour des vestiges<br />
archéologiques) qui sont en général<br />
moins solides dans l’eau que <strong>sur</strong> la<br />
terre ferme. La drague s’avère un<br />
outil efficace <strong>pour</strong> <strong><strong>le</strong>s</strong> travaux délicats.<br />
Les alternatives sont la pompe à<br />
injection d’air et l’hydrojet. Un navire<br />
marchand suivait la principa<strong>le</strong> route<br />
commercia<strong>le</strong> entre Venise et <strong><strong>le</strong>s</strong> ports<br />
marchands qui parsemaient l’est de<br />
la mer Adriatique au XVe, XVIe et<br />
XVIIe sièc<strong>le</strong> lorsqu’il sombra dans<br />
<strong><strong>le</strong>s</strong> eaux de Sveti Pavao, au large de<br />
la côte sud de l’î<strong>le</strong> de Mljet. Le grand<br />
Empire ottoman représentait alors<br />
un marché en p<strong>le</strong>in expansion et<br />
un nombre croissant de marchands<br />
profitaient des opportunités lucratives<br />
qu’il offrait en parcourant la mer<br />
Adriatique en direction du Levant<br />
avec des marchandises provenant<br />
de toute l’Europe. Les produits<br />
orientaux suivaient <strong>le</strong> même trajet<br />
vers <strong><strong>le</strong>s</strong> ports occidentaux. Les<br />
fouil<strong><strong>le</strong>s</strong> à Sveti Pavao débutèrent<br />
en 2007. A ce jour, trois campagnes<br />
de recherche ont été menées,<br />
faisant apparaître de nombreuses et<br />
précieuses découvertes. La structure<br />
et l’équipement du bateau, une grosse<br />
ancre en fer et 8 canons de bronze<br />
ont été retrouvés <strong>sur</strong> <strong>le</strong> site. A partir<br />
de ces objets, on a pu estimer que<br />
l’épave datait de la seconde moitié du<br />
XVIe sièc<strong>le</strong>, ce que devrait confirmer<br />
<strong><strong>le</strong>s</strong> pièces en argent figurant parmi<br />
<strong><strong>le</strong>s</strong> autres vestiges. Cette épave<br />
se distingue des autres en ce sens<br />
qu’el<strong>le</strong> est restée complètement<br />
intacte – une caractéristique qui<br />
contribuera grandement à la<br />
qualité des recherches et de <strong>le</strong>ur<br />
interprétation. Les résultats de ces<br />
fouil<strong><strong>le</strong>s</strong> compléteront l’image que l’on<br />
a de la vie et de la culture matériel<strong>le</strong><br />
du XVIe sièc<strong>le</strong>, el<strong><strong>le</strong>s</strong> éclaireront <strong><strong>le</strong>s</strong><br />
liens entre <strong><strong>le</strong>s</strong> centres de production<br />
et <strong><strong>le</strong>s</strong> centres commerciaux du Levant<br />
d’une part, et ceux du sud-ouest de<br />
l’Europe d’autre part, et confirmeront<br />
<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> important et irremplaçab<strong>le</strong> de<br />
la mer Adriatique dans l’établissement<br />
de ces voies commercia<strong><strong>le</strong>s</strong>.