Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco

© INAH / SAS. Restes humains
ramassés et exposés par des
plongeurs près d’une plaque sur le
site de l’épave de l’Aikoku Maru,
lagon de Chuuk, Etats fédérés de
Micronésie. Les plongeurs explorant
un site ne devraient laisser aucune
trace de leur passage, que ce soit à
court ou à long terme. De même,
rien ne devrait être brisé, retourné
ou recouvert, soit volontairement
soit involontairement. Il convient
de manipuler les restes humains
avec respect et de ne pas les
déranger sans raison. Certains
comportements, comme gratter
le fond avec une valve de contrôle
ou un instrument de suivi, donner
des coups avec ses palmes, heurter
des obstacles, etc. ne sont pas
admissibles. Il faut aussi éviter de
piétiner la zone, notamment si elle
est couverte de coraux, d’herbes
et d’algues, et ne pas retourner
les pierres. Enfin, les plongeurs, y
compris les plongeurs scientifiques,
doivent ramasser tous les détritus
qu’ils croisent sous l’eau. Outre les
interventions humaines telles que la
chasse au trésor, la plongée sportive,
la pêche, le dragage, les travaux de
développement ou infrastructurels,
la pollution, le passage des bateaux,
l’archéologie, les forages pétroliers
et la pose de pipelines, le patrimoine
archéologique subaquatique
est aussi exposé à des menaces
physiques/mécaniques, biologiques
et chimiques. Le plan de gestion
des sites doit les prendre en
compte et proposer des mesures
pour protéger les lieux contre ces
interférences.
locaux et des navigateurs professionnels ou de loisirs
qui seront fiers de défendre leur patrimoine. Toutes ces
parties prenantes doivent être encouragées à jouer un
rôle d’alliés dans la protection et à signaler tout ce qui
pourrait se produire de suspect ou sortant de l’ordinaire,
comme ils le feraient en cas d’incident ou d’incendie.
Quoi qu’il en soit, il peut être nécessaire d’assurer une
surveillance et de garantir que les interruptions de la
présence sur le site pour la nuit et les jours de repos
soient aussi brèves que possible. Les vacances peuvent
offrir une journée de repos à l’équipe, mais libèrent
aussi en général bien d’autres personnes de leurs tâches
habituelles, laissant le temps et l’opportunité pour des
dégradations, intentionnelles en tout ou partie.
L’information du public
Le public doit être informé des investigations. Cela ne doit
pas être repoussé jusqu’à ce que les résultats apparaissent.
L’information du public doit être envisagée dès le début
et pendant toute activité, en soulignant la signification
(potentielle) du site, le caractère des travaux à effectuer,
la vulnérabilité des restes et la destination des artéfacts
récupérés. C’est qu’en fait le public a le droit de savoir et
qu’il faut justifier l’effort et le financement investis dans
une intervention. C’est en effet vital pour la protection
du site et des activités. Le soutien et la considération du
public peuvent, par exemple, assurer que la vitesse de
navigation soit réduite dans la zone ou que le pillage soit
évité. Par contre, le silence a pour résultat l’indifférence.
De plus, le silence concernant les activités invite au
soupçon, surtout lorsqu’il y a récupération d’artéfacts.
L’absence d’information publiquement accessible ainsi
que l’absence de contact avec les navigateurs locaux,
les politiques et les autorités, conduit l’archéologie à
s’aliéner ces groupes de parties prenantes, tout comme
l’exclusion des pêcheurs locaux de toute participation et
l’absence de publications techniques. Les archéologues
n’obtiendront le soutien du public, des médias et des
politiciens que s’ils s’investissent dans leur éducation. La
chasse au trésor pourrait alors paraître plus attrayante et
les hommes politiques pourraient rechigner à soutenir la
cause des archéologues contre les intérêts à long terme
de la population.
La préservation et la gestion du site
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