Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco

© G. Adams. Coraux mous sur
le Rio de Janeiro Maru, lagon de
Chuuk, Etats fédérés de Micronésie.
L’eau de mer est un environnement
très complexe composé d’eau,
de sels minéraux, de gaz dissous,
de bactéries, de tout une chaîne
alimentaire de micro et de macroorganismes,
de matières organiques
en suspension et de sédiments.
Pour les archéologues, sa nature
agressive tient aux réactions
chimiques et électrochimiques qui
se produisent entre les différents
types d’eau de mer et les objets
immergés, à l’action mécanique
des vagues et des sédiments,
et aux effets de la colonisation
biologique, essentiellement
bactérienne (organismes vivants
micro et macroscopiques). Le
facteur à prendre en compte du
point de vue de la détérioration
est la quantité d’oxygène dissous
dans l’environnement à la fois lors
de l’enfouissement d’un objet et
après les fouilles. Cette quantité
peut varier d’un site géographique
à un autre. Pour un site donné, la
quantité d’oxygène dissous diminue
avec la profondeur, la température
(selon les saisons) et la nature
des sédiments (sable, boue ou
roche). Plus une épave gît dans
des eaux profondes, mieux elle est
préservée. Par ailleurs, les objets
seront d’autant mieux conservés
qu’ils seront enfouis profondément
dans un sol dense. Après quelques
années, un équilibre s’instaure entre
l’environnement marin et eux, ce
qui mène à une relative stabilisation
des processus de dégradation.
En termes de préservation,
une plus grande exposition
à l’oxygène dissous ambiant
accentue la dégradation des objets
(affaiblissement de leur structure
et formation de concrétions). Cela
s’explique par les effets combinés
de l’eau et de l’érosion due au sable
que charrient les vagues. Enfin, plus
le sel pénètre profondément dans
les objets, plus il faudra de temps
pour les traiter.
de chaque artéfact du site au musée, et pour
permettre la compréhension du comportement
à long terme des matériaux. Dans la mesure du
possible, chaque image ou dessin doit être relié
au dossier et l’ensemble de cette information doit
être récupérable pour les recherches futures.
Interventions minimalistes: Le conservateur
doit d’abord établir la nécessité de chaque
intervention et mesurer le degré d’intervention
nécessaire pour minimiser l’impact sur
l’artéfact, même à long terme, et pour intervenir
le moins possible.
Réversibilité des interventions: Dans toute la
mesure du possible, chaque intervention doit être
réversible, c’est-à-dire que toute modification
apportée à un artéfact doit pouvoir être défaite
ou supprimée sans effet nocif..
Visibilité des interventions: L’objectif des
interventions n’est pas de créer un « nouvel »
artéfact mais de révéler sa forme et ses
informations archéologiques sans perdre
l’histoire gravée sur lui par le processus de
dégradation. Toutes les interventions entreprises
sur l’artéfact doivent chercher à restaurer la
surface originelle de l’objet pour que le public
puisse, d’un regard, en comprendre la fonction.
Notion fondamentale en étude archéologique, la surface
originelle de l’artéfact correspond à la surface de l’objet
au moment de son immersion. Cette surface n’est pas
seulement la zone qui porte toutes les ornementations,
La préservation et la gestion du site
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