Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco
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Les principes généraux<br />
36<br />
tion préférab<strong>le</strong>. Il n’existe aucune raison fondamenta<strong>le</strong><br />
de s’y opposer aussi longtemps<br />
que cela n’a pas <strong>pour</strong> résultat une dispersion<br />
irrécupérab<strong>le</strong> et aussi longtemps que l’autorité<br />
compétente en est d’accord. Le transfert<br />
entre institutions publiques n’est pas inclus<br />
dans ce que la Règ<strong>le</strong> cherche à éviter ; pas plus<br />
que la cession de col<strong>le</strong>ctions, aussi longtemps<br />
qu’el<strong>le</strong> n’implique pas d’alimenter <strong>le</strong> marché<br />
des antiquités avec des trouvail<strong><strong>le</strong>s</strong>. Tous ces<br />
transferts doivent se faire conformément aux<br />
clauses des Règ<strong><strong>le</strong>s</strong> 33 et 34 qui concernent la<br />
conservation durab<strong>le</strong> des archives et des col<strong>le</strong>ctions.<br />
Il faut ajouter que <strong>pour</strong> des raisons<br />
d’authenticité et de contexte, il est préférab<strong>le</strong><br />
que l’institution où seront conservées <strong><strong>le</strong>s</strong> archives<br />
des découvertes et l’information doit<br />
être aussi proche que possib<strong>le</strong> du site archéologique<br />
d’origine. Et bien entendu, el<strong>le</strong> doit<br />
être placée sous <strong>le</strong> même contrô<strong>le</strong> politique<br />
que <strong>le</strong> site lui-même.<br />
Compter <strong><strong>le</strong>s</strong> profits<br />
En interdisant très clairement l’exploitation commercia<strong>le</strong><br />
du <strong>patrimoine</strong> culturel subaquatique <strong>pour</strong> <strong>le</strong> commerce<br />
ou la spéculation, la Règ<strong>le</strong> 2 définit en fait ce que<br />
l’on entend par <strong>le</strong> terme d’exploitation commercia<strong>le</strong><br />
dans <strong>le</strong> contexte de la Convention. El<strong>le</strong> accepte tout à<br />
fait que la gestion puisse être organisée en termes commerciaux.<br />
Cela s’applique à « la fourniture de services<br />
archéologiques professionnels ou de services connexes<br />
nécessaires » et, par extension, s’applique aussi aux<br />
centres de visiteurs, musées et boutiques de musées. Ni<br />
la Convention, ni l’Annexe ne visent à empêcher que <strong><strong>le</strong>s</strong><br />
visiteurs et <strong>le</strong> tourisme durab<strong>le</strong> apportent des avantages<br />
économiques provenant du <strong>patrimoine</strong> <strong>pour</strong> qu’ils soient<br />
partagés dans une zone ou au sein d’une communauté. Il<br />
est certain que ces arrangements doivent être par nature<br />
et objectifs en p<strong>le</strong>ine conformité avec la Convention et<br />
que l’autorisation des autorités compétentes doit être<br />
obtenue. Les exemp<strong><strong>le</strong>s</strong> d’une exploitation compatib<strong>le</strong> du<br />
<strong>patrimoine</strong> culturel subaquatique sont fournis par <strong><strong>le</strong>s</strong><br />
arrangements commerciaux qui organisent l’accès aux<br />
sites du <strong>patrimoine</strong> et <strong>le</strong>ur <strong>sur</strong>veillance, par des opérateurs<br />
de plongée ou des centres de visiteurs, ou encore<br />
par <strong><strong>le</strong>s</strong> droits d’entrée dans <strong><strong>le</strong>s</strong> musées exposant <strong>le</strong> <strong>patrimoine</strong><br />
culturel subaquatique.<br />
© Underwater Archaeological<br />
Division of Thailand. Céramiques<br />
confisquées après avoir été<br />
illéga<strong>le</strong>ment récupérées <strong>sur</strong> une<br />
épave asiatique dans <strong><strong>le</strong>s</strong> eaux<br />
thaïlandaises. Dès la dynastie Han,<br />
un commerce maritime lucratif<br />
se développa dans l’Asie du Sud.<br />
Les nombreux échanges d’épices,<br />
d’aromates, de produits exotiques,<br />
de soieries, de céramiques, etc.<br />
étaient sources de richesse, mais ils<br />
provoquèrent éga<strong>le</strong>ment beaucoup<br />
de tragédies humaines dues aux<br />
tempêtes, à la piraterie ou à des<br />
récifs dangereux. En plus de 2 000<br />
ans de commerce maritime, <strong>le</strong> fond<br />
de la mer de Chine méridiona<strong>le</strong> se<br />
transforma en un grand cimetière<br />
d’épaves. Du fait de <strong>le</strong>ur grande<br />
va<strong>le</strong>ur commercia<strong>le</strong>, de nombreuses<br />
opérations léga<strong><strong>le</strong>s</strong> et illéga<strong><strong>le</strong>s</strong> furent<br />
menées <strong>pour</strong> récupérer <strong>le</strong>urs<br />
cargaisons.