Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco

© K. Vandeevorst / Flanders
Heritage Agency. Membrure d’un
cogue médiéval attendant d’être
documentée, conservée et analysée
dans des containers situés dans un
champ près d’Anvers, Belgique. Les
probabilités pour qu’un projet soit
interrompu, perturbé ou ajourné
sont importantes, comme l’a
montré l’histoire de l’archéologie.
Les projets de grande ampleur
menés sur plusieurs années sont
particulièrement soumis à de tels
retards, et ce pour de nombreuses
raisons : financement suspendu,
nouvelle politique des autorités
et des mécènes, modification
des priorités et relocalisation des
compétences en fonction des
nouvelles urgences. Les gestionnaires
d’un projet devraient tenir compte
de ces possibles changements et
élaborer un calendrier de secours
qui permette de terminer chaque
phase de manière durable. Dans
le cas du « Doelcog » (port
maritime d’Anvers, Belgique), les
fouilles et les levés effectués sur
le terrain furent achevés durant la
construction d’un nouveau bassin
pour le port d’Anvers. Puis le projet
fut interrompu. Durant près de
dix ans, la membrure de ce bateau
médiéval attendit dans un champ,
dans des containers peu à peu
envahis par la végétation locale,
d’être complètement documentée,
conservée et analysée. Les archives
analogiques et numériques
peuvent souffrir de cette période
intermédiaire, tant sur le plan
physique que du point de vue
de leur accessibilité, soumise aux
évolutions informatiques, mais le fait
d’avoir veillé à achever la phase des
fouilles permettra de reprendre cet
important projet.
La surveillance du progrès d’un projet doit être un
processus continuel effectué régulièrement tout au long
de sa durée. Toutefois, certains jalons clés constituent
des points d’évaluation majeurs, par exemple, avant et
après le travail de terrain.
Si le processus d’évaluation et de surveillance révèle
une interruption ou une déviation des activités du projet
ou de son calendrier, il faut en définir les raisons et
appliquer les procédures de rectification nécessaires.
Cela peut inclure de modifier le descriptif du projet,
de changer les activités ou d’ajuster le calendrier pour
tenir compte des retards inattendus. Quoi qu’il en soit,
dans tous les cas, les modifications ou changements du
descriptif du projet doivent être communiqués à tous
les membres concernés, et une consultation avec les
autorités compétentes peut être nécessaire.
La planification d’urgence pour
les interruptions et les retards
L’erreur la plus commune en planification est de
présumer qu’il n’y aura pas d’erreur lors de la mise en
œuvre.
Un calendrier réaliste prend en considération les retards
et les interruptions possibles du descriptif du projet. Cela
permet d’adapter le plan originel afin de tenir compte de
tous les changements. Le plan d’urgence exige donc la
prévision et la détection précoce des activités qui risquent
le plus de subir des interruptions au cours du projet. Ces
La durée du projet – le calendrier
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