Manuel pratique pour les interventions sur le patrimoine ... - Unesco

La préservation et la gestion du site
188
leur apporte une bonne compréhension de
l’ensemble du site et de tous ses paramètres
(type de substrat, paramètres de l’eau de mer,
courants hydrodynamiques, marées ; etc.).
Ces données leur permettront de préparer
le projet d’excavation dans les mêmes
conditions et en pleine connaissance de toutes
les circonstances probables.
(b) Travail préparatoire : La documentation de
l’étape préliminaire permet au conservateur
d’organiser le matériel adéquat nécessaire
pour prendre soin des artéfacts que l’on pense
excaver (y compris les matériaux de marquage,
récupération, conditionnement, transport
et stockage des artéfacts). En général, les
conservateurs proposent un kit d’intervention
sur site et une liste de matériaux dont les
archéologues subaquatiques auront besoin
pour leur travail.
Ces deux étapes préliminaires sont importantes pour
la sécurité des artéfacts et de ceux qui travaillent sur le
site. Elles apportent aussi des informations valables pour
établir un budget précis de la fouille. La préservation
peut coûter beaucoup de temps et d’argent et doit être
correctement envisagée avant la fouille et la récupération
du matériel archéologique d’un site.
Le programme de préservation doit être intégré dans
le budget et les coûts reliés à la préservation préventive
© Archivo IAPH – CAS.
Enlèvement de concrétions in situ,
Cadix, Espagne. Après de longues
années passées enfouis dans un
environnement marin, la plupart
des objets émergent de l’eau
couverts de concrétions calcaires.
Les concrétions, dont l’aspect
évoque celui de la pierre, sont des
agrégats incrustés sur les vestiges
et composés de grains de sable,
de morceaux de coquillages, de
coraux et de plantes marines. Ces
éléments naturels commencent à
s’accumuler sur les objets situés
sous l’eau à mesure qu’ils rouillent
et se corrodent. Au bout d’un
moment, la concrétion recouvre
l’objet d’une coquille protectrice
dure. La dureté, l’épaisseur et la
porosité des concrétions dépendent
de l’environnement (localisation et
durée de l’enfouissement). Après
analyse, les plus petites peuvent
être ôtées sur place avec soin pour
permettre l’identification des objets,
et, si cela s’impose, pour répondre
à un but scientifique. Cependant,
les concrétions solides ne devraient
jamais être ôtées ou brisées in situ,
mais juste documentées, car sans
cette couche protectrice, l’objet mis
au jour est encore plus exposé à
l’érosion ou à la rouille. Si la décision
est prise de le récupérer et d’ôter
les concrétions, il est très important
de prévoir des mesures de
conservation après les fouilles. Les
cinq grandes étapes de la procédure
de conservation et de restauration
sont 1) la conservation préventive,
2) le diagnostic, 3) le nettoyage des
concrétions, 4) l’extraction des sels
ou des chlorures 5) les finitions.
Avant d’ôter les concrétions, les
conservateurs devront d’abord
radiographier l’objet afin de
déterminer sa forme exacte et
sa fragilité sous son enveloppe
extérieure dure. Une fois libéré à
l’aide d’outils mécaniques spéciaux,
il sera rapidement soumis à un
traitement anticorrosif préalable
à toute nouvelle investigation.
Son degré de dureté et sa nature
détermineront les méthodes de
nettoyage qui seront utilisées
: mécanique, (micro-sableuse,
micro-burin, scalpel), chimique
(immersion), une combinaison des
deux ou une méthode