1882 - Université Libre de Bruxelles

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— L’Académie d’archéologie de Belgique a
arrêté comme suit le programme du concours de
1882 : 1re question, prix 500 francs : Un travail
concernant l’archéologie de la province du Lim ­
bourg belge, dans ses limites actuelles. Le choix
du sujet est abandonné à l’auteur. — 2e question,
prix 500 francs : Une étude sur les géographes
belges du XVIe siècle et l’influence qu’ils ont
exercée sur la géographie de cette époque. Ce prix
est fondé par le Congrès international de géographie.
— L’Académie royale de médecine met aux concours,
pour l’année 1884. les questions suivantes :
Faire l'histoire de l'hystérotomie et de ses applications.
— Faire une étude comparée de la tuberculose
considérée chez tous les animaux domestiques,
sous le quadruple rapport des causes, des symptömes,
des lésions et du traitem ent. Faire ressortir éventuellement
les rapports qui existent entre la tuberculose
et la phtisie pommelière, et établir les conséquences
que la consommation de la viande et du
lait des bêtes bovines atteintes de pommelière peut
avoir sur la santé de l’homme Les réponses à cette
question doivent être basées non seulement sur les
données et les expériences actuelles, mais encore
sur des recherches nouvelles. Un prix de 800 francs
est attribué à chacune de ces questions.
— M. Van Someren, attaché à la bibliothèque de
l’Université à Amsterdam , vient de publier chez
F Muller un E ssai d’une bibliographie de l'histoire
spéciale de la pein tu re et de la gravure en H ollande
et en Belgique (1500-1875); il y a joint une
bonne table alphabétique des noms des artistes.
L ’ouvrage est conçu sur un plan très méthodique.
L’auteur a dépouillé les principales revues artistiques
de la Belgique et de la Hollande. M. Van Someren
ne considère lui-même son travail que
comme un essai et annonce dè3 m aintenant un supplément.
Espérons que dans une seconde édition il
fera aussi le relevé des articles parus dans les revues
allemandes, anglaises et françaises. Ce relevé lui
sera d’autant plus facile que plusieurs de ces re ­
cueils, comme la R evue des D eux M ondes et la
Gazette des beaux-arts possèdent des tables très
complètes. Déjà tel qu’il est, l’ouvrage de M. Van
Someren est indispensable à tous ceux qu’intéresse
l’histoire de l’Ecole flamande. Signalons dès m aintenant
quelques omissions. Pour Rubens: Cruzada
Villaamil, Rubens diplom atico español; Gachard,
P articularités et documents inédits su r Rubens
(Trésor national, 1842,1) ; Alvin, Etudes su r quelques
tableaux de P : P . Rubens, 1835 et 1836;
Lettres inédites de P : P . Rubens, publiées par Gachet,
Bruxelles, 1840. Pour R em brandt : Alvin,
Quelques renseignements nouveaux su r la vie de
Rem brandt (Bulletin de l ’Académie royale de Belgique,
1852). Enfin: W auters, H ugues V an der Goes,
sa vie et ses œuvres, Bruxelles, 1872.
— La dernière livraison de la revue hollandaise
De Gids contient un oratorio du poète anversois
Jan van Beers et le commencement d une grande
étude sur Taine et ses œuvres par M. Max Rooses,
conservateur du Musée Plantin. La précédente renferm
ait une Nouvelle fort étendue de Mlle Loveling.
Les écrivains flamands s’acclimatent de plus en
plus en Hollande.
— M. Emile Michel a publié dans la R evue des
D eux Mondes (15 janvier) un article sur les
musées do Berlin, qui contient des détails intéressants,
ceux notamment qui concernent l’organisation
de ces musées. On ne pourra plus s’étonner de l’importance
qu’ont prise les collections de Berlin lorsqu'on
saura que depuis 1873 le gouvernement prussien
a alloué annuellement une somme dépassant
750,000 francs pour les acquisitions. M. Émile
Michel insiste surtout sur la grande utilité pour les
études artistiques de la collection si complète de
moulages, et regrette que jusqu’à ce jo u r on ait si
peu fait dans ce sens en France. Nous pouvons, avec
plus de raisou encore, exprimer les mêmes regrets
en Belgique où dans aucune ville, pas même à
Bruxelles, on ne possède un musée de moulages de
L’ATHENÆUM BELGE
quelque importance. Espérons que l’on ne tardera
pas à se mettre à l’œuvre pour combler cette lacune.
On possède un prem ier fonds, on a même des reproductions
de diverses statues d’Athènes et de certains
monuments m oresques; il n’y a plus q u 'à classifier
ces objets d ’une m anière scientifique pour créer un
petit musée de moulages qui, sans avoir la prétention
de rivaliser avec ceux de Berlin ou de Londres,
pourrait néanmoins rendre de grands services.
— M. Alfred Stern adresse à l’A cadem y (n° du
28 janvier), deux lettres du duc de Marlborough à
" Monsieur le général-m ajor d ’Erlach " datées,
l’une du camp de Soignies, 22 août 1707, l’autre du
camp d’Aure, 1er septembre de la même année. Ces
lettres, extraites d’un volume m anuscrit appartenant
à la bibliothèque de la ville de Berne, fournissent
quelques renseignements sur les opérations m ilitaires
conduites par le duc de Marlborough.
— C’est M. Louis Havet. m aître de conférences
de philologie latine à la Faculté des lettres de
Paris, qui succède à M. Graux, décédé, comme
directeur de la R evue critique.
— Le Comité des travaux historiques a entrepris
une très utile publication dont le 1er fascicule vient
de paraître sous le titre : Répertoire des tra va u x
historiques, contenant l’analyse des publications
parues en France et à, l’étranger sur l ’histoire, les
monuments et la langue de la France, Im prim erie
nationale (Hachette, 12 francs par an). Chaque fascicule
du Répertoire est divisé en trois parties :
l’Institut de France et les Sociétés savantes de Paris
et des départem ents ; revues françaises et étrangères
; analyse des livres et brochures. La R evue
politique et littéraire estime que les auteurs de
certaines notices " se sont laissé entraîner par des
tendances trop littéraires » et ont trop voulu " faire
un article »; mais, ajoute-t-elle, les membres de la
commission du R épertoire, MM. Quicherat, Picot,
de Barthélém y, Chabouillet, D arm esteter, Fustel
de Coulanges, Gazier, Lavisse, sont des hommes
d'étude et sauront rem édier aux imperfections.
— Sous le titre de Altdeutsche Bibliothek,
M. H erm anu P a u l, professeur à F rib o u rg , va
publier (Halle, Niemayer) une série d’ouvrages,
dont le prem ier, édité par M. Paul lui-même, comprendra
les poèmes de W alter von der Vogelweide.
Ce volume sera suivi de : H elia n d , Evangelienbuch
d’Otfrid, R ein h ard Fuchs, G udrun, œuvres de
Hartmann von Aue, T rista n , M eier Helmbreht;
R einek e Vos.
— Une revue hebdomadaire italienne estimée et
que nous avons eu plus d’une fois l’occasion de
citer, la R assegna settim anale, fondée en 1878 par
MM L. Franchetti et Sidney Sonnino, cesse de
paraître. Elle se transform e en journal quotidien,
L a Rassegna. Le directeur de cette nouvelle feuille
est M. Michel Torraca.
DÉCÈS. Edmond de Busscher, membre de l’Académie
royale de Belgique, archiviste de la ville de
Gand, décédé en cette ville, le 16 janvier, à l’âge de
77 ans, a u te u r de nombreux travaux sur l’histoire
de Gand, parm i lesquels on rem arque ses recherches
sur les artistes gantois du XIVe au XVIIIe siècle.
Le lieutenant général bar on Félix-Corneille-Alexis
Lahure, décédé à Ixelles, le 1er février, à l’âge de
82 ans, auteur de : Souvenirs (1880).
T .-E. Cliffe Leslie, économiste anglais, professeur
au Queen's College de Belfast, m ort le 27 janvier, à
l’age de 55 ans.
I. Bédarride, jurisconsulte français, m ort à l’âge
de 76 ans.
R e v u e s é t r a n g è r e s . N o t i c e s d ’o u v r a g e s b e l g e s .
R evue critique. 23 janvier. Van der M eere, Mém
oires. — 6 fév. Th. Juste, Le Congrès national.
R evue philosophique. Février. Lagrange, H istoire
des sciences en Belgique.
De Portefeuille. 4 février. U it Zuid-Nederland
(Pol de Mont).
Deutsche L ittera tu rzeitu n g . 5. Carbonelle, Les
Confins de la science et de la philosophie. — Juste,
Le Congrès national de Belgique.
Jahresbericht über die Fortschritte der clas-
sischen A lterth u m sw issenschaft. VIII. 10. De Ceuleneer,
Septime Sévère.
Deutsche R undschau. Février. La Belgique et le
Vatican. Tomes II—III.
Contem porary R eview . Février. Em. de Laveleye,
Commonplace fallacies concerning money.
R ivista europea. 1er février. C. Lem onnier, Un
mâle.
SO C IÉ T É S S A V A N T E S .
A c a d é m ie r o y a l e d e B e l g i q u e . C l a s s e d e s
SCIENCES. Séance du 7 ja n v ie r. — La Classe vote
l’impression, dans le recueil des mémoires in-4°,
d ’un travail de M. Ch. Lagrange, intitulé : " Exposition
de la méthode de W ronski pour la résolution
des problèmes de mécanique céleste. "
Voici en quels term es M. Folie, un des com m issaires,
apprécie ce travail dans son rapport :
" M. Lagrange, astronome à l'Observatoire royal, à
qui nos publications doivent déjà de rem arquables
travaux sur la cause originelle du mouvement de
rotation des corps célestes, a eu le courage d’entreprendre
une œuvre qui a rebuté, jusqu’aujourd’hui,
tous les analystes, ou qui a résisté à leurs efforts.
Il n’est personne qui n ’ait entendu parler des
œuvres de W ro n sk i; on sait qu’il a attaqué avec
virulence tous les géomètres de son époque, et qu’il
leur a porté un défi, prétendant résoudre toutes les
questions que ceux-ci avaient réputées insolubles.
M alheureusement, ses solutions reposaient sur une
métaphysique obscure, et leurs résultats étaient
compliqués si souvent de transcendantes, qui en rendaient
la simplicité tout à fait illusoire, qu’il passa
tout au moins pour un rêveur, et qu’on ne songea
pas, de longtemps, à étudier ses travaux. Il y avait
cependant là une ruine fort riche à exploiter, et
quelques-uns ont tenté de le faire de nos jours,
mais avec assez peu de succès En ce qui concerne
la m écanique céleste en particulier, c’e st à M .Y. Villarceau
surtout que revient l ’honneur d’avoir appelé
l ’attention des savants sur les résultats obtenus par
W ronski, résultats dont il a contrölé l'exactitude en
les vérifiant p ar l’application de la méthode connue
de la variation des constantes arbitraires. Ce sont
peut-être aussi les notes de M. Y. Villarceau qui
ont suggéré à M. Lagrange l'idée de s'attaquer de
front à la m écanique céleste de W ronski, de la
dégager de considérations philosophiques peu intelligibles
et d’en faire une œuvre qui fût à la portée
de tous les analystes. Tel est l'objet du mémoire
que nous examinons en ce moment, et qui ne forme
que la prem ière partie du travail, dans lequel
M. L agratge compte exposer en entier la méthode
du profond géomètre polonais. Dans cette prem ière
partie, l’auteur pose les équations fondamentales du
problème de la mécanique céleste, suivant les idées
de W ronski, mais avec un enchaînement si logique et
si aisé, que l’on est tenté de se demander, après
l’avoir lu, comment il se fait qu’aucun analyste
n’ait eu, je ne dirai pas l ’idée (qui est certainem ent
venue à plusieurs), mais la persévérance et la pénétration
nécessaires pour établir ces équations...
M. Lagrange ne s’arrête pas à la simple exposition
de la méthode, il la critique chemin faisant, et tout
en reconnaissant la supériorité de celle-ci sur la
méthode due à Lagrange, il m ontre que W ronski
a été plus que tém éraire en affirmant qu’il avait
résolu le problème des trois corps, dont cette dernière
méthode était impuissante à trouver la solution...
Son travail figurera dignement à cöté du précédent,
et avec d’autant plus d’opportunité qu’il ouvre à la
mécanique céleste une voie nouvelle au moment où
les recherches originales de Gylden lui en ont
également ouvert une de leur cöté. »
M. Folie donne lecture d’une notice « sur un
critérium astronomique certain d ’une couche fluide
à l’intérieur de l'écorce terrestre ». Dans une note
précédente, dit-il, nous avons examiné quelle serait
la conséquence résultant de l’hypothèse de l’existence
d’un noyau fluide à l’intérieur de la terre,