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1882 - Université Libre de Bruxelles

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élém ent dans la forme, mais dans la force et<br />

l’activité <strong>de</strong> l’individualité artistique, qui accor<strong>de</strong><br />

et concilie les <strong>de</strong>ux directions ». Ceci est un<br />

peu subtil et entortillé. Au <strong>de</strong>m eurant, on retrouvera<br />

dans cette secon<strong>de</strong> partie du Faust les<br />

mêmes mérites que dans la prem ière ; le com ­<br />

mentaire que M. Sehröer met au bas <strong>de</strong>s pages,<br />

sera d’une très gran<strong>de</strong> utilité ; il est fait avec<br />

beaucoup <strong>de</strong> soin; sur tout ce qui concerne<br />

l’histoire <strong>de</strong> la langue, l’éditeur est profondément<br />

in struit; il prend <strong>de</strong> toutes mains, et à<br />

Grimm, et à AVeigand, et à Andresen. Il n’a pas<br />

rendu inutile l’édition du Faust qu’a donnée<br />

M. <strong>de</strong> Loeper; mais la sienne est véritablement<br />

précieuse et, disons le mot, indispensable. —<br />

Ajoutons quelques bien menues observations.<br />

P. 5. Réveille, personnago du chœ ur où figurent<br />

Séréna<strong>de</strong>, Notlurno et Mattutino ; le mot français<br />

est réveil. P. 9 ; ne faut-il pas lire décidément<br />

von S tu rz zu Stürzen ; Sturzen est évi<strong>de</strong>mment<br />

une faute d’im pression; Gœthe dit<br />

dans le même acte W ünsch iim W ünsche,<br />

Schaum an Schdum e; il a dû infléchir également<br />

le pluriel <strong>de</strong> Stu rz. P. 22, v. 342 ; blâst<br />

ein ; comp. non seulement le mot « souffleur »<br />

(Sut/loi'!), mais aussi souffler. P. 36. v. 632;<br />

das Doppelblasen, das w d rm t und liühlet, cp.<br />

encore l'expression française souffler le cliaud<br />

et le froid. P. 37, v. 660; rüm pfen avec le<br />

datif <strong>de</strong> la personne; signalons, en passant,<br />

<strong>de</strong>ux expressions tirées <strong>de</strong> la Gelelirtenrepublik<br />

<strong>de</strong> Klopstock, berüm pft, p. 37 et R üm pfcr,<br />

p. 63. P. 109, v. 2005; ajouter aux sens du mot<br />

l'rinzipal celui qu’il a en français : principal <strong>de</strong><br />

collège (dans les lycées, proviseur). P. 216,<br />

v. 2133; à cöté <strong>de</strong> Gelbschnabel citer les <strong>de</strong>ux<br />

mots béjaune et blanc-bcc. P. 142, lire nouveautés<br />

et non «nouveautées». P. 445 ; kustfeine Dirnen<br />

no pourrait-il signifier, non pas « rusées courtisanes<br />

», comme le propose M. Sehröer, mais<br />

« raffinées en plaisirs »; Gœthe ajoute que les<br />

Lamies font <strong>de</strong>s m in e s , qu’elles sourient, qu’elles<br />

plaisent (beliagen) aux satyres. P. 150, v. 2705;<br />

dieser Naclit nous semble un génitif; cp.<br />

les autres exemples du poème. P. 154, v. 2814;<br />

<strong>de</strong>s alten L ust; M. Sehröer aurait pu rappeler<br />

en note les vieillards <strong>de</strong> Troie et leur admiration<br />

pour la beauté d’Hélène. P. 153, v. 2823 ; liât<br />

dochA cliill a u f P herâ sie g e fu n d e n ; pourquoi<br />

Goethe dit-il qu’Achille a été l’amant d’IIélèno,<br />

non pas dans les Champs Elysées, ou dans l’île<br />

<strong>de</strong> Leucé (où était son tombeau), mais à Phères?<br />

M. Sehröer dit que la question n ’est pas éclaircie;<br />

elle le sera peut-être par l’explication suivante.<br />

Achille est Thessalien, il est né à Larisse;<br />

c’est en Thessalie, dans sa patrie, qu’il doit<br />

jouir du bonheur d’avoir Hélène pour femme,<br />

or Phères est en Thessalie. P. 223; une note au<br />

mot m auerw drts n’eût pas été inutile. P. 285 ;<br />

v. 5397-5398; « <strong>de</strong>ux vers incompréhensibles » ;<br />

mais il nous semble que M. Sehröer les explique<br />

dans les lignes suivantes. P. 291, v. 5470 ; la<br />

note relative au mot pusten (p. 376) aurait dû<br />

être transportée ici; P. 393, v. 7415, il faudrait<br />

transférer la note à la page suivante, puisqu’elle<br />

se rapporte au vers 7416.<br />

L’éditeur <strong>de</strong>s F ranzösische Studien et l’auteur<br />

d’un rem arquable travail sur Boccace, M. Körting,<br />

vient d'exposer dans une petite brochure<br />

ses vues sur l'enseignem ent <strong>de</strong>s langues vivantes<br />

dans les universités alleman<strong>de</strong>s. Son opuscule<br />

est intéressant, plein <strong>de</strong> vues ingénieuses et<br />

parfois neuves, anregend, comme disent les<br />

Allemands; il soulèvera la discussion, mais<br />

cette discussion sera utile et tournera au profit<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s philologiques. M. Kö rting y développe<br />

scs idées sous forme d’aphorismes ; nous<br />

résumons les principales. Il ne faut adm ettre<br />

aux conférences <strong>de</strong> langues vivantes dans les<br />

universités que les élèves qui auiont suivi<br />

consciencieusement un cours <strong>de</strong> latin et même<br />

<strong>de</strong> grec. On <strong>de</strong>vra considérer le français et<br />

L’ATHENÆUM BELGE<br />

l’anglais comme <strong>de</strong>ux spécialités différentes, et<br />

il sera bon d’avoir un professeur qui n’enseignera<br />

que la philologie française (anglaise);<br />

dans les gran<strong>de</strong>s universités il y aura <strong>de</strong>ux<br />

chaires <strong>de</strong> langues rom anes, l’une <strong>de</strong>stinée plus<br />

spécialement à l’enseignement du vieux français,<br />

l’autre réservée à l’enseignem ent <strong>de</strong> la langue<br />

actuelle. On n ’enseignera guère dans les uni ver-<br />

sités que la langue écrite ; le cours sera donc<br />

« exclusivem ent théorique et scientifique » et<br />

comprendra au moins six sem estres; à la fin du<br />

sixième sem estre, tout candidat aux fonctions<br />

<strong>de</strong> professeur <strong>de</strong> français ou d’anglais subira<br />

un prem ier examen purem ent scientifique, dont<br />

les épreuves, écrites et orales, seront soutenues<br />

en langue alleman<strong>de</strong>. Un an après ce prem ier<br />

examen le « candidat <strong>de</strong> philologie mo<strong>de</strong>rne »<br />

— nous conservons l’expression <strong>de</strong> M. Körting —<br />

subira un second examen purem ent pratique,<br />

qui prouvera sa facilité à écrire et à parler la<br />

langue étrangère qu’il veut enseigner, ainsi que<br />

la bonté <strong>de</strong> sa prononciation : après ce second<br />

examen, l’étudiant aura ses <strong>de</strong>ux diplömes, il<br />

pourra enseigner soit le français soit l’anglais<br />

dans toutes les classes. Pour donner aux candidats<br />

<strong>de</strong> philologie mo<strong>de</strong>rne qui auront subi le<br />

prem ier examen, l’examen scientifique, les<br />

moyens d’apprendre pratiquem ent soit le français<br />

soit l’anglais et <strong>de</strong> le parler presque aussi couram<br />

ment que leur langue maternelle, en même<br />

temps que pour les fam iliariser avec la vie<br />

française ou anglaise et leur donner la connaissance<br />

indispensable <strong>de</strong> la race et <strong>de</strong> la civilisation<br />

<strong>de</strong> l’un ou l’autre pays, il sera fondé, et à<br />

Paris et à Londres, un institut <strong>de</strong>s langues<br />

m o<strong>de</strong>rnes analogue à l’institut archéologique<br />

entretenu par le gouvernem ent allemand à Rome<br />

et à Athènes. Cet institut sera une sorte d ’Ecole<br />

normale supérieure pour les professeurs <strong>de</strong><br />

langues vivanles; le curateur <strong>de</strong> l’établissement<br />

sera l’ambassa<strong>de</strong>ur d’Allemagne; le directeur,<br />

un philologue connaissant parfaitement la langue<br />

et les m œ urs du pays, possédant les capacités<br />

pédagogiques nécessaires à ses fonctions, ayant<br />

naturellem ent <strong>de</strong>s appointements et un rang qui<br />

répon<strong>de</strong>nt à la dignité d’un représentant <strong>de</strong> la<br />

science alleman<strong>de</strong> à l’étranger. L’instilul sera<br />

placé dans un bâtiment qui appartiendra à l’em ­<br />

pire allemand; il renfermera une bonne bibliothèque,<br />

comme celle <strong>de</strong>s sém inaires <strong>de</strong> langues<br />

vivantes à Strasbourg et à Bonn, et une salle<br />

<strong>de</strong> lecture où seront les journaux et revues les<br />

plus im portants. Les élèves <strong>de</strong> l’institut seront<br />

partagés en trois classes : les boursiers, les<br />

pensionnaires et les externes. Les boursiers, au<br />

nombre <strong>de</strong> 12, seront logés, nourris et instruits<br />

gratuitem ent ; ils recevront même un petit<br />

pécule pour leurs menues dépenses (ah ! normalien<br />

<strong>de</strong> la rue d’Ulm, on n’a jamais pensé à te<br />

donner ta sem aine et à t’allouer une petite<br />

subvention qui te perm ît <strong>de</strong> « faire le jeune<br />

homme » !). Les boursiers s’engageront à subir<br />

le second examen pratique à la fin <strong>de</strong> leur première<br />

année d ’étu<strong>de</strong>s. Les pensionnaires sont<br />

assimilés aux boursiers, mais paient une somme<br />

déterminée. Les externes <strong>de</strong>m eurent en <strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> d ’institut et n’assistent qu’aux conférences.<br />

La langue officielle <strong>de</strong> l’institut sera, non pas<br />

l’allemand, mais le français ou l’anglais; les<br />

cours seront donnés uniquem ent par <strong>de</strong>s maîtres<br />

français ou anglais qui seront <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong><br />

science et qui exerceront les élèves à la prononciation,<br />

à la récitation, à la « stylistique » et<br />

surtout à la conversation. Les cours commenceront<br />

le l or septem bre et finiront le 31 m ai; il<br />

y aura par jour <strong>de</strong>ux ou trois heures <strong>de</strong> cours;<br />

les élèves suivront les cours du <strong>de</strong>hors, Sor-<br />

bonne ou Collège <strong>de</strong> France, etc.; ils visiteront<br />

les musées, les théâtres où l’on joue les chefs-<br />

d’œ uvre classiques; ils s’efforceront <strong>de</strong> connaître<br />

la vie intellectuelle et sociale et «les bons<br />

cötés <strong>de</strong> la vie populaire ». Revenant à l’ensei­<br />

gnement <strong>de</strong>s langues vivantes dans les universités<br />

alleman<strong>de</strong>s, M. Körting propose encore<br />

d’unir très étroitem ent l’ancien français (anglais)<br />

et le français (anglais) m o<strong>de</strong>rne; il veut que<br />

tout candidat aux fonctions <strong>de</strong> professeur <strong>de</strong><br />

langues vivantes connaisse la phonétique etjla<br />

morphologie <strong>de</strong> l’ancien français ou anglais,<br />

« sans quoi la philologie m o<strong>de</strong>rne cesserait<br />

d’être une science » ; il recomman<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’histoire et désire que l’étudiant ait, avant <strong>de</strong> sc<br />

spécialiser, une culture générale, et avant <strong>de</strong><br />

choisir un point déterminé dans sa spécialité,<br />

<strong>de</strong> connaître les traits essentiels et généraux <strong>de</strong><br />

la langue et <strong>de</strong> la littérature qu’il doit enseigner.<br />

Tous ces conseils, tous ces W inke, sont instructifs;<br />

M. Körting connaît bien la matière dont il<br />

traite, et il a longuem ent médité su r cet im portant<br />

sujet. Nous ne lui ferons que <strong>de</strong>ux objections<br />

: 1° Il nous sem ble qu’au bout <strong>de</strong> huit<br />

mois, <strong>de</strong> septembre à mai, on ne sera pas<br />

assez maître <strong>de</strong> la langue étrangère pour<br />

la parler très couramment et subir avec distinction<br />

le second examen pratique; 2° la<br />

création d’un institut <strong>de</strong>s langues vivantes est<br />

une idée ingénieuse, mais peu pratique; elle<br />

est contraire aux instincts et aux goûts <strong>de</strong> la<br />

race alleman<strong>de</strong> qui ne supporte pas l’internat,<br />

et un jeune homme qui veut apprendre une<br />

langue vivante la connaîtra bien mieux en se<br />

débrouillant tout seul, — comme on dit,1;— en<br />

s’isolant <strong>de</strong> ses compatriotes, en ne parlant<br />

français qu’avec <strong>de</strong>s Français et anglais qu’avec<br />

<strong>de</strong>s Anglais; d’ailleurs l’Allemagne est trop<br />

pauvre pour se donner le luxe d’un institut <strong>de</strong><br />

langues vivantes à l’étranger. Laissez faire,<br />

laissez passer; gew dhren lassen; que chaque<br />

étudiant se fraye lui-m ême son chemin à travers<br />

les obstacles ; il perdra peut-être du temps<br />

dans les débuts <strong>de</strong> son séjour, mais il saura le<br />

rattra p er; qu’il aille lui-m ême, lui seul et <strong>de</strong><br />

son chef, à la découverte ; qu’il cherche, qu’il<br />

explore, sans recourir à ses compatriotes ; qu’il<br />

soit libre <strong>de</strong> toute chaîne officielle; qu’il aille<br />

librem ent partout, causant à droite et à gauche<br />

avec qui lui plaît; qu’il fasse comme tant<br />

d’autres ont fait, qui ont appris une langue<br />

étrangère sans être contraints, à l’âge heureux<br />

<strong>de</strong> vingt-cinq ans, <strong>de</strong> rentrer tous les soirs à la<br />

caserne. Ch.<br />

CORRESPONDANCE LITTERAIRE DE PARIS.<br />

Rott, H enri I V , les Suisses et la H aute-ïtalie. Plon.<br />

—• Chantelauze, Saint-V incent <strong>de</strong> P a u l et les<br />

Gondi. Plon. — H istoire d’H enriette d 'A n g leterre,<br />

par Mme <strong>de</strong> Lafayette, p. p. An. Fraüce.<br />

Charavay.<br />

Il faut d’abord féliciter l’auteur <strong>de</strong> H enri IV , les<br />

Suisses et la H aute Italie, <strong>de</strong> consacrer ses loisirs<br />

à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’histoire. M. Edouard Rott est secrétaire<br />

<strong>de</strong> la légation suisse en France. Il a cherché,<br />

dans son livre, à marquer en traits exacts la<br />

politique extérieure <strong>de</strong> la France, <strong>de</strong>puis la paix<br />

<strong>de</strong> Vervins jusqu’à la m ort <strong>de</strong> Henri IV, mais en<br />

se bornant au midi <strong>de</strong> l’Europe; il expose sous<br />

unjournouveaul’im portancequelesligues suisses<br />

et grises acquièrent <strong>de</strong>puis le commencement<br />

du xviiB siècle ; il présente le tableau <strong>de</strong>s luttes<br />

diplomatiques qui, dans cette partie <strong>de</strong>s Alpes,<br />

précédèrent l’explosion <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> Trente<br />

Ans; il démêle l’écheveau compliqué <strong>de</strong>s négociations<br />

m ultiples engagées durant les dix prem<br />

ières années du siècle par la France, l’Espagne<br />

et Venise; il m ontre l’intérêt que pouvait avoir<br />

chacune <strong>de</strong> ces trois puissances à ouvrir ou à<br />

fermer à son gré l'écluse <strong>de</strong>s Alpes. La France<br />

cherche à rendre inaccessibles aux armées qui<br />

viennent d’Italie ou d’Allemagne les passages<br />

<strong>de</strong>s ligues; l’Espagne et Venise, au contraire,<br />

travaillent à s’en saisir, et chacune dans un<br />

<strong>de</strong>ssein différent; l’Espagne a besoin <strong>de</strong> ces<br />

passages qui assurent une facile communication

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