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1882 - Université Libre de Bruxelles

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Picot, Zeller, (le Pressensé. Le prési<strong>de</strong>nt est<br />

M. M onod; les vice-prési<strong>de</strong>nts sont : MM. Lavisse<br />

et Sorel ; les secrétaires, MM. Hanoteaux et<br />

Puaux.<br />

— M. d’Arbois dé Jubainville a présenté à la<br />

Société nationale <strong>de</strong>s antiquaires <strong>de</strong> France quelques<br />

observations sur le mot cette (celta, KeXtoç).<br />

Gliîck a l’ait venir celta d’une racine cel qui a le sens<br />

Relever et qui se trouve en latin dans cel-sus,<br />

ex-cel-lo, col lis, en grec dans KoX-covoç, KoX-otpiov;<br />

m ais il n'a pu prouver l’existence <strong>de</strong> cette racine<br />

dans la langue celtique. Or, dans un éloge <strong>de</strong> saint<br />

Columban, écrit par un clerc irlandais, m ort en<br />

1106, on trouve le m ot celtlie avec le sens <strong>de</strong> « faîte »;<br />

dans une vie <strong>de</strong> sainte B rigitte, m anuscrit du<br />

X IV e siècle, le même m ot désigne le comble d’une<br />

église ; enfin dans un glossaire irlandais du<br />

X V Ie siècle il est donné comme adjectif dans le sens<br />

<strong>de</strong> haut, grand, noble. Celte a donc bien cette <strong>de</strong>rnière<br />

signification.<br />

— M. Clerm ont-Ganneau a présenté à l’Académie<br />

<strong>de</strong>s inscriptions une petite figurine <strong>de</strong> bronze<br />

trouvée à Beyrouth, représentant une femme entièrem<br />

ent nue coiffée d’un diadème en forme <strong>de</strong><br />

croissant renversé, appuyée sur la jam be droite, la<br />

main droite abaissée comme pour toucher le pied<br />

gauche. Le bras gauche est étendu, et la main<br />

s’appuyait sur un objet séparé <strong>de</strong> la statuette, mais<br />

qui a été retrouvé dans une collection particulière :<br />

une gran<strong>de</strong> ram e ou un gouvernail portant une<br />

inscription en quatre lettres phéniciennes qui signifient<br />

: •* aux Sidoniens » ou « <strong>de</strong>s Sidoniens ». C’est<br />

l’inscription ordinaire <strong>de</strong>s monnaies <strong>de</strong> Sidon.<br />

M. Clermont-Ganneau reconnaît dans cet ensemble<br />

la déesse même <strong>de</strong>s Sidoniens s’appuyant sur<br />

l’attribut qui caractérise cette divinité essentiellem<br />

ent m aritim e.<br />

— M. Goertz, professeur d’histoire <strong>de</strong> l ’a rt à<br />

l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Moscou, a étudié les m iniatures <strong>de</strong>s<br />

m anuscrits <strong>de</strong>s bibliothèques <strong>de</strong> Trêves, Hei<strong>de</strong>lberg,<br />

Aix-la-Chapelle, Gand, Liège, Tongres, Nam ur,<br />

Tournai et <strong>Bruxelles</strong>. Il a publié le résullat <strong>de</strong> ses<br />

recherches, pour ce qui concerne les m iniatures du<br />

IX e et du X e siècle, dans un ouvrage édité, en russe,<br />

à Moscou, en 1873, sous ce titre : « Sur l’état <strong>de</strong> la<br />

peinture dans le nord <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong>puis Charle-<br />

m agne jusqu’au commencement <strong>de</strong> l’époque rom<br />

ane ». Une analyse détaillée <strong>de</strong> ce travail, faite<br />

par M. E. Dobbert, vient <strong>de</strong> paraître dans le<br />

R ep erto riu m fü r K unstw issenschaft, t. V, 3e livraison.<br />

— L ’éditeur W eber, <strong>de</strong> Leipzig, publie le<br />

1er volume d’une Histoire <strong>de</strong> l’im prim erie, par<br />

M. C. B. Lorck (Handbuch <strong>de</strong>r Geschichte <strong>de</strong>r<br />

B u ch d ru ckerku n st. E rster Theil : Erfindung,<br />

V erbreitung, Blüthe, Verfall, 1450-1750, X-304 p.).<br />

Ce travail est précédé d'une liste <strong>de</strong>s principaux<br />

ouvrages relatifs à l ’histoire <strong>de</strong> la typographie.<br />

— Un catalogue <strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong>s sculptures antiques<br />

qui se trouvent dans les rési<strong>de</strong>nces privées et les p alais<br />

<strong>de</strong> Rome vient <strong>de</strong> paraître à la librairie Breitkopff<br />

etH ârtel, <strong>de</strong> Leipzig (A n tike B ildiverhe in R o m , von<br />

F . Matz und F . von Duhn). Dans ce catalogue sont<br />

également comprises les sculptures qui ornent les<br />

églises, les édifices publics et les places. Le nombre<br />

<strong>de</strong>s œuvres décrites s’élève à 3,438.<br />

— Un comité a été constitué à Londres dans le<br />

but <strong>de</strong> reprendre et compléter les fouilles, à Ephèse,<br />

sur l ’emplacement du temple <strong>de</strong> Diane.<br />

— On annonce <strong>de</strong> Benarès à l 'A th enæ u m <strong>de</strong><br />

Londres que la publication du P a n d it va être<br />

reprise.<br />

— Le B ritish Muséum a acquis une collection<br />

im portante <strong>de</strong> m anuscrits orientaux, 138 volumes<br />

plus ou moins fragm entaires contenant : <strong>de</strong>s comm<br />

entaires ftrabes <strong>de</strong> la Bible avec texte hébreu<br />

écrit par <strong>de</strong>s juifs caraïtes, <strong>de</strong>s liturgies et hymnes<br />

caraïtes et rabbiniques, <strong>de</strong>s traités, etc. Quelques-<br />

uns dès comm entaires avec texte hébreu sont très<br />

im portants : ce sont les plus anciens m anuscrits<br />

arabes connus jusqu’ici. Trois sont datés <strong>de</strong> 959,<br />

L’ATHENÆUM BELGE 181<br />

1004 et 1045. Le B ritish Muséum ne possédait qu’un<br />

m anuscrit <strong>de</strong> cette époque, daté <strong>de</strong> 1007.<br />

— L a R iv ista di filosofia scientifica va publier<br />

une série d ’étu<strong>de</strong>s sur Charles Darwin, philosophe<br />

et naturaliste. Dans un prem ier travail, un <strong>de</strong>s<br />

directeurs <strong>de</strong> la Revue, M. Morselli, expose la vie et<br />

l’œuvre <strong>de</strong> Darwin au point <strong>de</strong> vue scientifique. Les<br />

prochains fascicules contiendront <strong>de</strong>s articles sur<br />

le darwinism e considéré comme élément <strong>de</strong> rénovation<br />

<strong>de</strong> toutes les sciences : la biologie, par<br />

M. C anestrini; l ’anthropologie, par M. Morselli ; la<br />

psychologie, par M. Buccola; l’embryologie, par<br />

M. Rom iti ; l’ethnologie et la m orale, par M. Sergi ;<br />

la science <strong>de</strong> l’éducation, par M. De Dominicis; les<br />

sciences sociales, par MM. Boccardo et Loria ; les<br />

sciences juridiques, par M* E. F erri ; la philologie<br />

et les lettres, par M. Trezza; la géographie, par<br />

M. M arinelli. Ces articles seront réunis en un<br />

volume, sous le titre : « Charles Darwin et le darwinisme<br />

dans les sciences biologiques et m orales »••<br />

DÉCÈS. — Emm anuel Desoer, littérateur belge,<br />

avocat général près la Cour d ’appel <strong>de</strong> Liège,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia Société Franklin, m ort à Liège, le<br />

23 juillet, à l’âge <strong>de</strong> 44 ans, auteur <strong>de</strong> : L a veille<br />

du déluge, rom an historique ; Un bienfait n'est<br />

ja m a is perd u , proverbe ; C'était écrit, nouvelle ;<br />

Une prom ena<strong>de</strong> « A Iger, L e Salzkam m crgut, notes<br />

<strong>de</strong> voyage, etc.<br />

Aug. Mullach, philologue, professeur à la Faculté<br />

<strong>de</strong> philosophie <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Berlin, m ort à l'Age<br />

<strong>de</strong> 76 ans.<br />

A. Ph. E dzardi, professeur à la Faculté do philosophie<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Leipzig, m ort le 6 juin, à<br />

l ’âge <strong>de</strong> 33 ans.<br />

Joseph Picqueré, préfet et bibliothécaire <strong>de</strong><br />

l’Académie orientale, m ort à Vienne, le 14 juin, à<br />

l'âge <strong>de</strong> 78 ans.<br />

E rnst Haas, orientaliste, attaché au B ritish<br />

Muséum, né à Cobourg en 1835, m ort le 3 juillet, à<br />

Londres.<br />

Charles Heath W ilson, critique d ’art, né en<br />

1826 à Edim bourg, m ort le 3 juillet, à Florence.<br />

George Dickie, professeur <strong>de</strong> botanique à l’<strong>Université</strong><br />

d’Aber<strong>de</strong>en, m ort le 15 juillet.<br />

Germ ain <strong>de</strong> S aint-P ierre, botaniste français,<br />

m ort le 26 juin, à Hyères.<br />

Emilio Cornalia, naturaliste, directeur du Musée<br />

civique <strong>de</strong> Milan et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Institut lombard,<br />

m ort à Milan, à l’âge <strong>de</strong> 57 ans.<br />

R e v u e s é t r a n g è r e s . N o t i c e s d ’o d v r a g e s b e l g e s .<br />

— R ep erto riu m fü r K unstw issenschaft. V. 3.<br />

H. Hym ans, Les commencements <strong>de</strong> la gravure aux<br />

Pays-Bas.<br />

R evue d ’anthropologie. Juillet. Houzé, Les indices<br />

céphaliques <strong>de</strong>s Flam ands et <strong>de</strong>s W allons. — Heger,<br />

Etu<strong>de</strong> sur les caractères crâniologiques d’une série<br />

d’assassins exécutés en B elgique.— V an<strong>de</strong>rkin<strong>de</strong>re,<br />

Nouvelles recherches sur l'ethnologie <strong>de</strong> la Belgique.<br />

J o u rn a l du droit international p rivé. <strong>1882</strong>.2, 3.<br />

Laurent, Avant-projet <strong>de</strong> révision du Co<strong>de</strong> civil.<br />

SO C IÉ T É S S A V A N T E S .<br />

A c a d é m i e r o y a l e d e B e l g i q u e . C l a s s e d e s<br />

BEAUX-ARTS. Séance du 6 ju il l e t .— M. Alphonse<br />

W auters donne lecture <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> sa notice su r<br />

quelques peintres <strong>de</strong> la fin du xve siècle. L’importance<br />

du M issel G rim ani, dit-il, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong><br />

l’histoire <strong>de</strong> l’ancienne école flaman<strong>de</strong> <strong>de</strong> peinture,<br />

est considérable ; ajoutons que ce m anuscrit est le<br />

seul <strong>de</strong> ce genre dont on puisse bien apprécier fa<br />

valeur, la reproduction photographique dont il a été<br />

l’objet perm ettant <strong>de</strong> l’étudier sous tous les rapports.<br />

Le m anuscrit forme plusieurs parties : le Calendrier,<br />

l'office ordinaire, les offices communs, les<br />

offices pour les m orts et les offices <strong>de</strong>s saints. Le<br />

Calendrier offre une suite d’épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la vie ordinaire<br />

telle que l’on n’en avait jusqu'alors jam ais<br />

esquissée; c’est, sem ble-t-il, à part quelques rares<br />

essais, le véritable début <strong>de</strong> la peinture <strong>de</strong> genre, et<br />

c’est un début <strong>de</strong> m ain <strong>de</strong> m aître, car les détails <strong>de</strong><br />

la vie privée y sont reproduits avec une fidélité qui<br />

frappe d’étonnement Les autres parties, outre l'im ­<br />

mense variété qui s’y déploie, trahissent, dans<br />

quelques pages, un art arrivé à la perfection. De<br />

plus, chaque page du Missel est ornée, à sa m arge<br />

extérieure, d’une petile ban<strong>de</strong> ou frise perpendiculaire,<br />

qui occupe aussi, parfois, la m arge intérieure.<br />

Cette ban<strong>de</strong> est enluminée avec beaucoup <strong>de</strong> goût et<br />

la plus gran<strong>de</strong> variété.<br />

Les peintures du Missel sont tellem ent achevées,<br />

qu’elles doivent être ou la reproduction, plus ou<br />

moins complète, d’œuvres existantes, ou l’idée prem<br />

ière d’un tableau que l’artiste se réservait <strong>de</strong><br />

peindre et que presque toujours il aura en effet exécuté.<br />

Il semble impossible qu’un peintre se soit assujetti<br />

à élaborer, pour une simple enlum inure, un<br />

travail qui dénote une longue préparation et un travail<br />

achevé jusqu’à la m inutie. On a déjà signalé la<br />

ressemblance qu’offrent plusieurs <strong>de</strong>s pages du<br />

m anuscrit avec certains tableaux; elle sera encore<br />

fréquemment constatée. Afin <strong>de</strong> faciliter les comparaisons,<br />

M. W auters a dressé une liste <strong>de</strong>s<br />

m iniatures, partagée en 5 sections : 1° Scènes du<br />

calendrier; 2° Scènes empruntées à l’Ancien T estam<br />

ent; 3° Scènes empruntées à la vie <strong>de</strong> la Vierge<br />

et du C hrist; 4° Scènes se rattachant à l’histoire <strong>de</strong><br />

l'Eglise et <strong>de</strong>s saints, et 5° Sujets divers. Cette liste<br />

fait entrevoir l’immense effort qu’a réalisé dans le<br />

m anuscrit l’a rt flamand. Tout y a été rais à contribution<br />

: l'histoire juive comme l’histoire chrétienne<br />

et l’histoire hagiographique, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nature<br />

comme la reproduction <strong>de</strong>s m œurs et dos coutumes<br />

du temps. Les souvenirs du pagauisme apparaissent<br />

aussi, plus rares il est vrai, mais parce que l’on<br />

n’était chez nous qu’au seuil <strong>de</strong> cette Renaissance<br />

qui <strong>de</strong>vait conquérir et captiver le cœur <strong>de</strong> presque<br />

tous les lettrés.<br />

Les formes architecturales dont on s’engoua alors<br />

ne se m ontrent triom phantes que dans la m iniature<br />

signée par Gossart; ailleurs c’est le style ogival<br />

flamboyant qui domine, c’est le style qui dota la<br />

Belgique <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> beaux édifices, à l’époque <strong>de</strong>s<br />

ducs <strong>de</strong> Bourgogne. L’art <strong>de</strong> la Renaissance n’est<br />

pas arrivé au m oment du triomphe ; il s’annonce<br />

timi<strong>de</strong>ment p ar <strong>de</strong>s essais, comme il le fltausn pour<br />

l’architecture, à la fin du xv” siècle.<br />

Les sujets peu décents sont également peu nombreux.<br />

Il sem blerait que <strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong> ce<br />

genre auraient du être exclues, d’une m anière<br />

absolue, d'un livre tel qu’un missel ou un bréviaire.<br />

Mais lorsqu’on réfléchit à la corruption <strong>de</strong>s m œurs<br />

<strong>de</strong> nos aïeux au xv° siècle, corruption qui avait<br />

envahi toutes les classes <strong>de</strong> la société, on s’étonnera<br />

moins <strong>de</strong> voir dans le manuscrit <strong>de</strong>s scènes un peu<br />

libres, d’ailleurs fort clair-sem ées.<br />

Mais ce qui se fait rem arquer surtout dans le<br />

Missel, c’est, avec un sentim ent profond <strong>de</strong>s beautés<br />

<strong>de</strong> la nature, une interprétation, pleine <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur,<br />

<strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'histoire religieuse. Les artistes qui<br />

y ont travaillé ont certainem ent été dirigés par <strong>de</strong>s<br />

ecclésiastiques très savants, qui leur ont indiqué une<br />

foule <strong>de</strong> détails dont un autre qu’un théologien ne<br />

possè<strong>de</strong> pas la connaissance approfondie.<br />

Si cette direction habile se constate partout, l'interprétation<br />

varie, et elle autorise à placer, d’une<br />

m anière inégale, les artistes qui y ont concouru.<br />

L ’homme dont le pinceau a retracé la m iniature<br />

représentant la Trinité se range <strong>de</strong> droit au niveau<br />

que n’atteignent que les natures d ’élite. La phrase<br />

où l’anonyme <strong>de</strong> Morelli comprend Memling parmi<br />

les collaborateurs au Missel est justifiée par cette<br />

page merveilleuse, dont l’aspect seul est saisissant<br />

et dont Schnor a pu dire avec raison qu’il n|avait<br />

rencontré nulle part plus <strong>de</strong> sérénité jointe à plus<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur. D’autres pages présentent îles beautés<br />

<strong>de</strong> prem ier ordre : tan tô t une gran<strong>de</strong>ur indéniable,<br />

tantôt une grâce exquise, dont l'analyse <strong>de</strong>vrait être<br />

complétée par un examen <strong>de</strong> l’exécution picturale,<br />

examen qui ne peut se faire qu’en présence du<br />

m anuscrit.

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