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1882 - Université Libre de Bruxelles

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08 L’ATHENÆUM BELGE<br />

tome <strong>de</strong> cette publication, viendront successivement<br />

: II. L’école rom antique en Allem agne.<br />

III. Lu réaction en France. IV. Le naturalism e<br />

en Angleterre.V. L’école rom antique en France.<br />

VI. La jeune Allem agne. Le Ve volume paraîtra<br />

sans doute au moment où ces lignes seront publiées;<br />

les autres volumes verront le jour dans<br />

le courant <strong>de</strong> cette année et l’année prochaine.<br />

Mais venons au livre qui porle le titre <strong>de</strong> L ittérature<br />

<strong>de</strong>s ém igrés. Il ne faut pas entendre<br />

par ém igrés ceux qu’on a aussi appelés les coble-<br />

Jtf's^s.quoiqucpourtantily ait eu parmi eux plusieurs<br />

littérateurs distingués, Chamfort, Mont-<br />

losier, Mallet du Pan, etc. Sous le nom d’ém igrés,<br />

M. Bran<strong>de</strong>s comprend les écrivains qui,<br />

sous la Révolution et l’Empire, ont fait un long<br />

séjour à l’étranger, en ont subi l’influence durable<br />

et bienfaisante, en ont répandu la connaissance<br />

en France; sous ce nom, il comprend<br />

même les écrivains qui n’ont pas émigré, qui ont<br />

vécu hors <strong>de</strong> Paris ou hors <strong>de</strong> France sans fuir<br />

<strong>de</strong>vant la tyrannie, mais qui sont unis aux<br />

émigrés littéraires par <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s affinités.<br />

L'ém igré, dit M. Bran<strong>de</strong>s, est, <strong>de</strong> sa nature, un<br />

homme d’opposition; il réagit contre la littérature<br />

du xvine siècle,contre le rationalism e et le<br />

mépris <strong>de</strong> l’histoire et <strong>de</strong>s originalités nationales,<br />

contre le dédain <strong>de</strong> la nature, contre<br />

l’opinion que les religions ne sont que <strong>de</strong>s trom ­<br />

peries; et pourtant, il poursuit la tradition du<br />

xvm0 siècle, car il fait la guerre aux règles, aux<br />

conventions vieillies; c’est u n o se u r, un découvreur,<br />

que le mot <strong>de</strong> liberté électrise, il relève<br />

surtout <strong>de</strong> Rousseau. M. Bran<strong>de</strong>s apprécie<br />

successivement Chateaubriand (Atala et René),<br />

Rousseau (La nouvelle Héloise), Gœthe ( W erther),<br />

Sénancour (Obermann), Nodier (Le P ein ­<br />

tre <strong>de</strong> Saltzbourg),Benjamin Constant (Adolohe),<br />

Mm“ <strong>de</strong> Staël (Delphine, Corinne, <strong>de</strong> l'A llemagne),<br />

Barante (La littérature française au<br />

xvme siècle). Telle est la littérature <strong>de</strong>s ém igrés;<br />

d’une part, conclut M. Bran<strong>de</strong>s, elle introduit<br />

dans la littérature française la réaction religieuse<br />

et politique qui doit éclater plus tard, d’autre<br />

part,elle fraye le chemin au rom antisme français ;<br />

à tous les égards elle prépare à l’élu<strong>de</strong> et à l’intelligence<br />

du romantisme allemand ; elle a même<br />

<strong>de</strong>s points <strong>de</strong> conlact avec <strong>de</strong>s écrivains comme<br />

Byron et Balzac; elle est, en un mot, l’ouverture<br />

du grand spectacle littéraire du siècle. Il<br />

faudrait traduire quelques pages et même q u elques<br />

chapitres du volume <strong>de</strong> M. Bran<strong>de</strong>s pour<br />

donner au lecteur une idée <strong>de</strong> ce slyle étincelant,<br />

<strong>de</strong> ces pensées ingénieuses et vraies, <strong>de</strong><br />

ces réflexions tantôt piquantes, tantôt profon<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong> ces observations fondées sur le savoir le<br />

plus étendu et sur une vaste connaissance <strong>de</strong><br />

la littérature com parée; l’auteur unit la chaleur<br />

et l’élégance du langage à la sagacité, ù la<br />

linesse, à l’érudition ; il a toutes les qualités qui<br />

font le critique, et il n’y a guère en Europe que<br />

<strong>de</strong>ux ou trois écrivains qui connaissent lu liltè-<br />

rature mo<strong>de</strong>rne aussi bien que lui et qui savent<br />

en parler avec tant <strong>de</strong> charm e et <strong>de</strong> puissance.<br />

Notre seul regret est <strong>de</strong> ne pouvoir analyser<br />

assez longuement, dans l’espace étroit dont<br />

nous disposons, une oeuvre aussi rem arquable,<br />

une <strong>de</strong>s plus distinguées et <strong>de</strong>s plus durables<br />

qu’aura produites la critique littéraire <strong>de</strong> notre<br />

temps (l).<br />

(x) D eux critiques en passant, et comme nota bene pour une<br />

nouvelle édition : le B n rg erg én éra l <strong>de</strong> G oethe est <strong>de</strong> 1793 et<br />

ne peut être un « Juçeudstîick • (p. 90) ; on ne peut dire que<br />

Constant ait « traduit en français » le U ’a llen stein p. 93); le<br />

W a llste in d e Constant est, comme il le disait, une * im ita ­<br />

tion. »<br />

Le <strong>de</strong>uxième volume <strong>de</strong> l’A nnuaire <strong>de</strong> la<br />

philologie germ anique, publié chez les frères<br />

Calvary par la Société <strong>de</strong> philologie alleman<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Berlin, n’a pas besoin <strong>de</strong> recom mandation<br />

ni d’éloge. Il est rédigé surtout par trois philologues<br />

éminents, MM. Ilenrici, Kinzel et Loesch-<br />

horn, qui y ont apporté tous leurs soins. Il<br />

sera utile aussi bien à celui qui veut suivre sur ce<br />

domaine les progrès <strong>de</strong> la gernianistih qu’au<br />

spécialiste. On rem arquera que les éditeurs ne<br />

se contenlenl pas <strong>de</strong> donner le litre <strong>de</strong> l’ouvrage;<br />

ils analysent le plus souvent le contenu<br />

du livre, mais sans porter un jugem ent; ils<br />

n’oublient pas non plus <strong>de</strong> citer les articles<br />

im portants que les revues spéciales ont publiés<br />

sur le volume en question. Ils poussent même<br />

l’exaclitu<strong>de</strong> et la minutie au point <strong>de</strong> citer <strong>de</strong>s<br />

écrits qui ne traitent pas <strong>de</strong> philologie germ anique,<br />

mais dont le titre pourrait trom per les<br />

chercheurs; ils épargnent ainsi aux travailleurs<br />

une peine inutile. Enfin, ils ont jo in t à leur publication<br />

<strong>de</strong>ux tables, <strong>de</strong>s noms d’auteurs et <strong>de</strong>s<br />

matières. Le Jahresbericht comprend les ru ­<br />

briques suivantes qui m ontreront mieux que<br />

toutes les éloges,avec quelle conscience,avec quel<br />

souci d’être complets les éditeurs ont rempli<br />

leur tâche. I. Lexicographie générale. II. Recherches<br />

sur les noms. III. Grammaire générale.<br />

IV. Nouveau haut-allemand. V. Dialectes. VI.<br />

Histoire <strong>de</strong> la littérature alleman<strong>de</strong>. VII. Antiquités.<br />

VIII. Histoire <strong>de</strong> la civilisation IX. Droit<br />

X. Mythologie et folklore. XI. Gothique. XII.<br />

Langues scandinaves. XIII. Ancien haut-allemand.<br />

XIV. Moyen haut-allemand. XV. Anglais.<br />

XVI. Ancien saxon. XVII. Bas-allemand. XVIII<br />

Frison. XIX. Néerlandais. XX. Latin. XXI. Histoire<br />

<strong>de</strong> la philologie germ anique. XXII. La<br />

science mise en œ uvre par la pédagogie. —<br />

Souhaitons au Jahresbericht <strong>de</strong> paraître <strong>de</strong> longues<br />

anoées encore ; il rendra <strong>de</strong> grands services,<br />

et sera bien plus utile que les bibliographies<br />

publiées jusqu’ici par les revues et trop<br />

souvent incom plètes. Ch.<br />

C H R O N IQ U E .<br />

Le 27 février a eu lieu à l’<strong>Université</strong> libre <strong>de</strong><br />

<strong>Bruxelles</strong> uneréunionqui avait pourobjetla constitution<br />

d’une société belge d ’anthropologie. Au bureau<br />

siégeaient MM. Van<strong>de</strong>rkin<strong>de</strong>re, Heger, De Smeth,<br />

professeurs à l’<strong>Université</strong> ; Janssens, inspecteur du<br />

service <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>, et Jacques,<br />

agrégé-suppléant à l ’<strong>Université</strong>. La discussion a porté<br />

sur unprojet<strong>de</strong> statutsqui sera soumis à l'approbation<br />

<strong>de</strong>s membres dans la prochaine séance fixée au<br />

lundi 27 mars. Le but <strong>de</strong> la nouvelle société est<br />

principalement d’étudier l’ethnographie <strong>de</strong> la Belgique<br />

et <strong>de</strong> propager le goût <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s anthropologiques<br />

par l’enseignement m utuel.<br />

— Outre les dons et les envois faits par un <strong>de</strong>s<br />

conservateurs <strong>de</strong>s archives provinciales, les archives<br />

du royaume se sont accrues en 1881 <strong>de</strong> transcriptions<br />

faites dans les dépöts étrangers Au sujet <strong>de</strong>s<br />

transcriptions, nous lisons dans le rapport adressé<br />

à M. le m inistre <strong>de</strong> l'intérieur par M. Gachard sur<br />

la situation <strong>de</strong>s archives générales en 1881 :<br />

« Les archives étrangères, et particulièrem ent<br />

«elles d’Espagne, d’Autriche, <strong>de</strong> France, d'Italie,<br />

renferm ent un grand nombre <strong>de</strong> documents relalifs<br />

à notre pays. Ali mois <strong>de</strong> juin <strong>de</strong> l 'année <strong>de</strong>rnière,<br />

je vous soumis l’idée, que vous voulûtes bien<br />

accueillir, <strong>de</strong> faire faire <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>s plus notables <strong>de</strong><br />

ces documents, pour en enrichir nos archives nationales.<br />

Je me mis immédiatement en rapport avec<br />

MM. les directeurs <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong> Vienne, <strong>de</strong> Florence.<br />

<strong>de</strong> Gênes, <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Lille, qui tous se<br />

m ontrèrent disposés, avec la plus gran<strong>de</strong> complai­<br />

sance, à secon<strong>de</strong>r notre désir. Je désignai, en prem<br />

ier lieu, pour être copiées : à Vienne, les lettres <strong>de</strong><br />

Charles-Quint, <strong>de</strong> la reine Marie, sa sœ ur, et <strong>de</strong> son<br />

premier conseiller et gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux le seigneur<br />

<strong>de</strong> Granvelle que nous ne possédions pas ; à Florence,<br />

la collection <strong>de</strong>s dépêches <strong>de</strong> Domenico Canigiani,<br />

qui représenta la république florentine auprès <strong>de</strong><br />

Charles-Quint dans les années 1525 à 1528 ; à Gènes,<br />

plusieurs séries <strong>de</strong> correspondances, <strong>de</strong>s années<br />

1518 à 1555, <strong>de</strong>s envoyés <strong>de</strong> la république à la cour<br />

<strong>de</strong> Charles-Quint et à celle du roi Ferdinand, son<br />

frère ; à Paris, les rapports <strong>de</strong>s commissaires que le<br />

comité <strong>de</strong> salut public chargea <strong>de</strong> venir recueillir,<br />

en Belgique et au pays <strong>de</strong> Liège, pour les faire<br />

transporler à Paris, les tableaux, siatues, livres et<br />

m anuscrits les plus précieux, ainsi que les correspondances<br />

<strong>de</strong>s représentants du peuple envoyés en<br />

mission dans nos provinces j à Lille, les instructions<br />

et les dépêches inédites <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs que les<br />

ducs <strong>de</strong> Bourgogne et les prem iers princes <strong>de</strong> la<br />

maison d’Autriche envoyèrent aux cours étrangères.<br />

Déjà nousavonsreçu ui.eparùe <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong> Vienne,<br />

<strong>de</strong> Gènes, <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Lille et toute la correspondance<br />

<strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong>ur florentin Domenico Cauigiani.<br />

La mesure que vous avez adoptée, m onsieur<br />

le m inistre, si l ’exécution en est poursuivie avec<br />

persévérance, aura <strong>de</strong>s résultats dont se féliciteront<br />

hautem ent les écrivains qui font <strong>de</strong> l’histoire nationale<br />

le sujet <strong>de</strong> leurs travaux. »<br />

Nous reproduisons également les conclusions du<br />

rapport, qui seront lues avec intérêt :<br />

« D ansm esrapportsprécé<strong>de</strong>nts.jem e suis abstenu,<br />

m onsieur le ministre, <strong>de</strong> vous parler <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>s<br />

archives, qui, <strong>de</strong>puis cinquante années, m ’ont causé<br />

tant <strong>de</strong> soucis par leur insuffisance, par leur d istribution<br />

défectueuse, et surtout par les dangers d 'in ­<br />

cendie auxquels y est journellem ent exposé le précieux<br />

dépöt <strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> la nation ; je n ’en dirai<br />

qu'un mot ici. D’après la dépêche que vous m’avez<br />

fait l ’honneur <strong>de</strong> m ’adresser le 24 décembre 1878,<br />

il a été convenu entre votre départem ent et celui <strong>de</strong>s<br />

travaux publics qu'un édifice complètement isolé<br />

sera construit sur les terrains du palais <strong>de</strong> justice<br />

actuel, et que l’on m ettra la main à l'oeuvre aussitöt<br />

que les cours et les tribunaux auront pris possession<br />

du nouveau palais qui leur est <strong>de</strong>stiné : le moment<br />

n’est donc plus éloigné où nos archives nationales<br />

seront enfin installées comme l ’exige leur importance<br />

et comme le réclam e, j ’ose le dire, l’honneur<br />

même du pays, car là reposent les monuments <strong>de</strong><br />

son glorieux passé. Ainsi sera accompli un vœu que<br />

je n’ai cessé <strong>de</strong> former du jour où la direction <strong>de</strong> ce<br />

grand établissement m’a été confiée, et pour la réalisation<br />

duquel j ’ai fait <strong>de</strong>s représentations m ultipliées<br />

aux hommes d'E tat qui se sont succédé à la<br />

téte du départem ent <strong>de</strong> l’intérieur. Mais cet heureux<br />

changement, me sera-t-il donné d ’en être le témoin?<br />

A l'Age où je suis parvenu, il y aurait peut-être <strong>de</strong><br />

la témérité à moi d'en concevoir l’espérance. »•<br />

— Une sixième section vient d'étre créée à la<br />

Bibliothèque royale sous la dénomination <strong>de</strong><br />

Section <strong>de</strong>s périodiques, comprenant : les publications<br />

périodiques, les ouvrages en cours <strong>de</strong> publication,<br />

le bureau <strong>de</strong> traduction institué au m inistère<br />

<strong>de</strong> l'intérieur par l'arrêté royal du 7 août 1879. A la<br />

nouvelle section est annexée une salle <strong>de</strong> travail où<br />

les personnes admises, sur la décision au conservateur<br />

en chef, peuvent consulter les livraisons <strong>de</strong>s<br />

publications périodiques et les ouvrages que reçoit<br />

le bureau <strong>de</strong> traduction.<br />

— La trente et unième livraison <strong>de</strong> la Belgique<br />

illustrée contient: L'Amblève (fin),par Eugène Gens;<br />

Le pays <strong>de</strong> Herve, par Léon Dom m artin; Les<br />

gran<strong>de</strong>s usines du pays <strong>de</strong> Liège, par Théodore<br />

Jo u ret; La province <strong>de</strong> Lim bourg, par Eugène<br />

Landoy. Cette livraison est riche en illustrations.<br />

Nous signalerons notam m ent: une vue <strong>de</strong> l’Amblève,<br />

d’après uu <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> P . Lautersj Seraing; vue générale<br />

<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> Seraing; Puddleurs; Cou -<br />

lée <strong>de</strong>s lingots d'acier; le Val Saint-Lambert ; le Pont<br />

<strong>de</strong> Seiaing; Angleur-Chénée, et le frontispice qui<br />

orne la <strong>de</strong>scription du Limbourg. Il convient <strong>de</strong><br />

m entionner en particulier parm i les notices t’in té ­<br />

ressante <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s usines du pays <strong>de</strong><br />

Liège.<br />

— La revue Ciel et Terre, rédigée par <strong>de</strong>s astro ­<br />

nomes et météorologistes <strong>de</strong> l’Observatoire royal <strong>de</strong>

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