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1882 - Université Libre de Bruxelles

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Le Musée comprend douze sections : sept<br />

sé<strong>de</strong>ntaires et cinq d’exploration (carte géologique).<br />

lia publié jusqu’à présent sept volumes<br />

<strong>de</strong>s A nnales ; six autres sont sous presse ou en<br />

préparation. L’im pression <strong>de</strong> la carte géologique<br />

est déjà com m encée; plusieurs feuilles sont<br />

en voie d ’exécution.<br />

Ceci posé, passons m aintenant à l’examen <strong>de</strong>s<br />

recherches originales.<br />

I. Les Roches grenatifères et amphiboliques<br />

<strong>de</strong> la Région <strong>de</strong> Bastogne, par A. Renard, conservateur<br />

(pp. 1-54 et pl. I-III). M. Renard s’est<br />

proposé, dans ce travail, <strong>de</strong> rechercher l’origine<br />

<strong>de</strong>s roches <strong>de</strong> la région désignée par Dumont sous<br />

lenom <strong>de</strong>zonem étam orplüque<strong>de</strong>P aliseul.ïï rap ­<br />

porte d’abord les observations faites par le grand<br />

géologue et fait connaître ensuite les résultats<br />

que lui ont fournis l’analyse chim ique et l’examen<br />

microscopique. Cette partie im portante du<br />

•travail ne comprend pas m oins <strong>de</strong> vingt pages,<br />

c’est-à-dire plus du tiers <strong>de</strong> la note. Abordant<br />

■ensuite la question <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s couches<br />

prém entionnées, M. Renard pense qu’il convient<br />

<strong>de</strong> les considérer avec Dumont comme métamorphiques.<br />

U appuie son dire sur les raisons suivantes<br />

:<br />

1° Le passage graduel observé par Dumont<br />

entre les couches taunusiennes d’origine franchement<br />

sédim entaires et les roches grenatifères<br />

;<br />

2° La présence simultanée <strong>de</strong> m inéraux tels<br />

que le grenat et l’amphibple avec <strong>de</strong>s restes<br />

organiques.<br />

3° Les fossiles dont nous venons <strong>de</strong> parler<br />

indiquent que les couches en question doivent<br />

être rangées dans le dévonien inférieur. Or, c’est<br />

précisém ent dans le prolongem ent <strong>de</strong> ce terrain,<br />

en Allemagne, que Dumont retrouve les traces<br />

d ’un m étamorphism e intense.<br />

4° La structure m icroscopique <strong>de</strong> nos roches<br />

vient, en outre, confirmer cette déterm ination.<br />

On retrouve, en effet, dans les lames minces,<br />

une partie <strong>de</strong>s éléments primitifs, qui ont conservé<br />

quelques-uns <strong>de</strong>s traits qu’ils possédaient<br />

avant la transform ation du sédiment. Notons<br />

également la présence du graphite, qui vient<br />

aussi m ontrer les relations <strong>de</strong> ces roches avec<br />

celles qui sont considérées comme- types parm i<br />

les m asses métamorphiques.<br />

Mais, si M. Renard est d’accord avec Dumont<br />

en ce qui concerne le m étamorphism e <strong>de</strong>s roches<br />

<strong>de</strong> Bastogne, il n’en est plus <strong>de</strong> même quand il<br />

s’agit <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> ce métam orphism e.<br />

Dumont adm ettait une action <strong>de</strong> contact, c’est-à-<br />

dire l’influence <strong>de</strong> roches éruptives. M. Renard<br />

repousse cette explication au moyen <strong>de</strong>s arguments<br />

que voici :<br />

1° Sans vouloir nier l’existence du métam orphisme<br />

<strong>de</strong> contact, dont il existe <strong>de</strong>s exemples<br />

bien constatés, il y a lieu <strong>de</strong> se <strong>de</strong>m an<strong>de</strong>r où se<br />

trouvent les roches éruptives qui auraient agi<br />

dans le cas qui nous occupe ; on ne les rencontre<br />

nulle part, celles indiquées erroném ent par<br />

Dumont étant schisto-cristallines.<br />

2° En adm ettant même que celles-ci fussent<br />

réellem ent éruptives, c’est toujours le plus loin<br />

d'elles (comme Dumont le note, d’ailleurs,) que<br />

le métam orphism e maximum s’est produit.<br />

3° Il est inadm issible qu’une action <strong>de</strong> contact<br />

ait pu se faire sentir sur une étendue <strong>de</strong><br />

terrain aussi considérable.<br />

M. Renard s’adresse donc au m étam orphism e<br />

<strong>de</strong> dislocation pour résoudre le problèm e. On<br />

sait, par les recherches <strong>de</strong> Daubrée et <strong>de</strong><br />

L’ATHENÆ UM BELGE 203<br />

M. Spring, les modifications profon<strong>de</strong>s que la<br />

com pression m utuelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux soli<strong>de</strong>s exerce<br />

sur leurs propriétés physiques et chim iques. La<br />

nature aurait agi en grand pour les roches <strong>de</strong><br />

Bastogne comme nous pouvons le faire sur une<br />

échelle réduite dans nos laboratoires. M. Renard<br />

cite divers exemples indiscutables d’un semblable<br />

métam orphism e : telle est, notam m ent,<br />

la rem arquable coupe d’Ullapole, en Écosse, où<br />

l’on voit les roches prendre graduellem ent un<br />

aspect <strong>de</strong> plus en plus franchement métam orphique<br />

comme leur allure <strong>de</strong>vient plus tourmentée.<br />

« Que l’on se représente, nous dit M. Renard,<br />

ces sédim ents <strong>de</strong> mers anciennes, peut-être e n - .<br />

core recouverts par les eaux, formés <strong>de</strong> sable,<br />

<strong>de</strong> vase argileuse ou <strong>de</strong> sable argileux mêlés à<br />

<strong>de</strong>s restes d’organism es calcareux, im prégnés<br />

<strong>de</strong> m atières charbonneuses d'origine animale et<br />

végétale ; que l’on fasse agir su r ces roches les<br />

pressions les plus puissantes exigées pour les<br />

redresser, et qui prédisposent à la recristallisation<br />

les plus petites particules <strong>de</strong> ces masses :<br />

les sables se transform ent en quartzites ; les<br />

vases argileuses donnent naissance ù <strong>de</strong>s phyl-<br />

la<strong>de</strong>s où se développent les phyllites ; les argiles<br />

sableuses <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s quartzites micacés<br />

plus ou moins schisloï<strong>de</strong>s ; l’élém ent calcareux<br />

entre en combinaison pour former ces silicate»<br />

à base <strong>de</strong> chaux, qui caractérisent ces roches<br />

grenatifères et am phiboliques; les m atières<br />

charbonneuses, perdant une partie <strong>de</strong> leurs étéments<br />

constitutifs, s’isolent et donnent naissance<br />

au graphite. »<br />

La notice su r les roches <strong>de</strong> Bastogne se termine<br />

par une étu<strong>de</strong> chim ique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux m inéraux,<br />

dont la composition a été vivement discutée :<br />

VOttrélite et la Bastonite. M. Renard donne une<br />

formule pour chacun d’eux.<br />

II. Note su r l'ostéologie dès Mosasauridœ,<br />

par L. Dollo, ai<strong>de</strong>-naturaliste (pp. 55-80 et<br />

pl IV-VI). L’auteur fait connaître diverses particularités<br />

anatomiques dans le détail <strong>de</strong>squelles<br />

il.n o u s est impossible d’entrer ici. Il modifie<br />

notam m ent les vues admises jusqu’à présent<br />

su r la structure <strong>de</strong> la voûte palatine du Mosa-<br />

sa u n is Camperi. Partant <strong>de</strong> ce point, il reconnaît<br />

la nécessité <strong>de</strong> créer un genre nouveau<br />

pour l’animal décrit par Goldfuss sous le nom<br />

<strong>de</strong> M. M axim iliani et propose d’appeler celui-ci<br />

P terycollasaurus M axim iliani, en raison <strong>de</strong> la<br />

soudure <strong>de</strong>s ptérygoï<strong>de</strong>s. Il décrit ensuite une<br />

forme inédite, dont les ossements sont conservés<br />

au Musée royal d’Histoire naturelle. Cette forme,<br />

qui se fait rem arquer notam m ent par la présence<br />

d’un sacrum , est désignée dans la note <strong>de</strong><br />

M. Dollo sous le nom <strong>de</strong> Plioplatecarpus<br />

M arshii. Enfin, le travail que nous analysons<br />

se term ine par un catalogue <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> Mosa-<br />

sauridæ que possè<strong>de</strong> le Musée royal. Ce catalogue<br />

perm ettra aux savants étrangers <strong>de</strong> se<br />

rendre compte <strong>de</strong> la richesse <strong>de</strong> nos collections<br />

et pourra être utile à ceux qui cherchent <strong>de</strong>s<br />

matériaux en vue d’une monographie.<br />

III. De la variabilité <strong>de</strong>s oiseaux du genre<br />

Loxia, par A. Dubois, conservateur (pp. 81-88).<br />

M. Dubois fait une application au genre Loxia<br />

<strong>de</strong> ses idées sur l’espèce et la variété. Pour lui,<br />

un grand nombre d ’espèces admises par les<br />

ornithologistes ne sont que <strong>de</strong>s variétés climaté-<br />

riques. Un moyen <strong>de</strong> s’en assurer est <strong>de</strong> les<br />

placer dans les conditions <strong>de</strong> la forme-type.<br />

Elles sont alors sujettes à la réversion. C’est<br />

ainsi que notre serin n ’est pas aux Canaries d’un<br />

jaune uniforme, comme nous le connaissons<br />

généralement. Mais, si nous replaçons ces animaux<br />

dans un milieu i<strong>de</strong>ntique à celui occupé<br />

par leurs ancêtres, ils retourneront peu à peu à<br />

la forme primitive. M. Dubois signale divers<br />

exemples bien constatés <strong>de</strong> cette réversion.<br />

Passant alors au genre Loxia, il fait une révision<br />

<strong>de</strong> ce groupe et, tenant compte <strong>de</strong> ce qui<br />

vient d ’êlre dit, il réduit les huit espèces généralem<br />

ent admises à trois avec cinq variétés. D.<br />

C O R R E S P O N D A N C E L I T T E R A I R E D E P A R I S .<br />

Les poésies <strong>de</strong> Catulle, trad. par Rostand, avec<br />

commentaire <strong>de</strong> Benoist. Hachette. — Pensées<br />

su r l éducation, <strong>de</strong> Locke, trad. par Compayré.<br />

H achette. — Les comédiens italiens à la cour <strong>de</strong><br />

France, sous Charles IX, H enri III, Henri IV et<br />

Louis X III, par Arm . Basrhet. Plon. — M olière,<br />

tome VII, publié par P . M esnard. H a ch e lte .—<br />

Notice su r L a B ru yère, par Servois. H achette.<br />

Une <strong>de</strong>s m eilleures traductions en vers que<br />

nous ayons lues est celle <strong>de</strong> Catulle, par M. Rostand.<br />

Elle à été couronnée par l’Académie française<br />

et m éritait cette récom pense. L’auteur <strong>de</strong><br />

cette traduction a vraiment su nous rendre quelque<br />

chose <strong>de</strong> l’accent <strong>de</strong> Catulle ; il est fidèle et<br />

à l’esprit et à la lettre du texte original ; sans<br />

rien laisser échapper du texte, il donne à ses<br />

vers une libre allure, et son œ uvre a presquo<br />

toujours l’air d’une œ uvre personnelle. Mais il<br />

vaut mieux citer quelques passages. Voici com ­<br />

m ent M. Rostand traduit les quatre prem iers<br />

vers <strong>de</strong> la prem ière pièce du recueil : « Quoi<br />

dono lepidum novum libellum — Arida modo<br />

pumice expolitum ? — Corneli, tibi, namque lu<br />

solebas — Meas esse aliquid putare nugas » :<br />

Mon petit livre, à qui l’oiïrir, pim pant d'esprit,<br />

Nouveau-né, bien poli tout à l’heure à la pierre?<br />

A toi, Cornélius : Car toi, tu mis naguère<br />

A mes bluettes quelque prix.<br />

La gracieuse élégie sur la m ort du passereau<br />

est traduite ainsi :<br />

Grâces, en <strong>de</strong>uil ! Amours, pleurez,<br />

E t vous tous, êtres beaux <strong>de</strong>s hommes adm irés !<br />

Car il est m ort, le moineau <strong>de</strong> Lesbie,<br />

Le passereau, délices <strong>de</strong> m a raie.<br />

Plus que ses yeux elle le chérissait.<br />

Ses caresses étaient <strong>de</strong> miel pour son am ie(î),<br />

Comme une enfant sa m ère, il la reconnaissait j<br />

Loin <strong>de</strong> ce sein jam ais il ne s’enhardissait ;<br />

Ou bien il sautelait autour d'elle, sans cesse<br />

Pépiant, n’appelant que sa seule m aîtresse.<br />

Il s’en va par l’obscur chemin, vers l’inconnu,<br />

Là-bas, d'où nul, dit-on, n ’est jam uis revenu.<br />

Maudites soyez-vous, o ténèbres méchantes<br />

D’Orcus, qui dévorez toutes choses charm antes!<br />

Si mignon l’avoir pris, oh ! le crim e odieux !<br />

Las I passereau pauvret, c’est pour toi que, pftmée,<br />

Je vois pleurer ma jeune bien-aimée,<br />

Et rougir, tout gonflés <strong>de</strong> larm es, ses doux yeux.<br />

Reportez-vous au texte latin,— que le traducteur<br />

a eu le bon goût <strong>de</strong> reproduire en regard<br />

<strong>de</strong> ses vers, — lisez le reste du volume, et dites<br />

moi si M Rostand n’a pas ressuscité, autant que<br />

faire se pouvait, la charm ante hardiesse <strong>de</strong>s<br />

images <strong>de</strong> Catulle, leur vérité <strong>de</strong> détail ; s’il n’a<br />

pas tiré le meilleur parti <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la<br />

prosodie française. Il s’est plié à la diversité du<br />

style <strong>de</strong> son modèle, il a usé <strong>de</strong>s diminutifs <strong>de</strong><br />

Marot et <strong>de</strong> Ronsard, il n ’a pas reculé <strong>de</strong>vant<br />

<strong>de</strong>s césures, <strong>de</strong>s rejets, <strong>de</strong>s coupes qui ren<strong>de</strong>nt<br />

audacieusement l’original ; en un mot, la traduction<br />

est fort digne du modèle. Ajoutons qu’il n’a<br />

pas fait <strong>de</strong> suppressions, qu’il a traduit Catulle<br />

complètement, qu’en dissim ulant ou en atténuant<br />

certaines crudités il a, comme il «lit justem ent,<br />

laissé subsister la vivacité <strong>de</strong> l’expression et<br />

rendu <strong>de</strong>s poussées <strong>de</strong> brutalité rom aine ou <strong>de</strong>s<br />

gaietés grasses avec la langue <strong>de</strong> Regnier ou <strong>de</strong><br />

Molière. Le texte <strong>de</strong> Catulle a été établi par

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