1882 - Université Libre de Bruxelles
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2S4<br />
sens qu’on donna <strong>de</strong>s ailes à Dionysos, aux personnages<br />
<strong>de</strong> son thiase et à ses principaux attributs. »<br />
M. De Ceuleneer m ontre que cette théorie est<br />
confirmée par les m onuments; il s’attache parlicu- .<br />
lièrem ent aux exemples connus <strong>de</strong> Silènes et Satyres<br />
ailés ; uu <strong>de</strong> ces exemi les, un masque décoratif<br />
d’une terre cuite découverte à La<strong>de</strong>nbourg,<br />
dans le grand-duché <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong>, corrobore l’interprétation<br />
qu’il donne aux têtes <strong>de</strong> bronze d ’Angleur.<br />
• Des <strong>de</strong>ux cö tés, on les a employés comme éléments<br />
décoratifs, sans se rappeler peut-être !a signification<br />
primitive donnée à cette représentation <strong>de</strong>s<br />
suivants <strong>de</strong> Dionysos et par laquelle les artistes<br />
voulaient représenter d’une m anière plus vivante la<br />
joie dont les Satyres sont la personnification. «<br />
— M. Alphonse Dubois, conservateur au Musée<br />
royal d ’histoire naturelle, vient <strong>de</strong> publier à la<br />
librairie Lebègue <strong>de</strong>ux ouvrages <strong>de</strong> zoologie <strong>de</strong>stinés<br />
à l'enseignem ent : l 0 M anuel <strong>de</strong> zoologie, conform<br />
e a u x progrès <strong>de</strong> la science, 527 pages et<br />
177 gravures dans le texte ; 2ï A perçu du règne<br />
a nim al ou prem ières notions <strong>de</strong> zoologie, 345 pages<br />
et 166 gravures. Le prem ier <strong>de</strong> ces ouvrages<br />
s'adresse aux élèves qui fréquentent les établissements<br />
d'enseignement supérieur. Comme l’auteur le<br />
fait rem arquer, les livres <strong>de</strong> zoologie générale ne<br />
m anquent pas, mais bien peu ont suivi le mouvement<br />
progressif <strong>de</strong> la science. A part le Traité <strong>de</strong><br />
M. Plateau, dont nous avons eu l'occasion <strong>de</strong><br />
signaler les mérites, mais qui est rédigé à un point<br />
<strong>de</strong> vue spécial, le Manuel <strong>de</strong> M. Dubois est le seul<br />
ouvrage belge qui, sous une forme claire, simple et<br />
précisé, contienne un exposé complet du système<br />
zoologique basé sur les résultats acquis par les<br />
recherches les plus récentes. Le nom <strong>de</strong> l’auteur<br />
recomman<strong>de</strong>, d ’ailleurs, suffisamment l’oeuvre, dont<br />
le succès parait ainsi assuré à t Ils égards. M Dubois<br />
a adopté en .partie la classification <strong>de</strong> C. Claus,m ais<br />
en suivant uu ordre inverse à celui que le savant<br />
allemand a admis dans son exposé : il va <strong>de</strong>s Vertébrés<br />
aux Protozoaires, <strong>de</strong>scend par conséquent<br />
l’échelle <strong>de</strong>s êtres, au lieu <strong>de</strong> la m onter, comme l'a<br />
fait Claus; il a égalem ent introduit dans certains<br />
groupes, surtout dans les Vertébrés, <strong>de</strong>s modifications<br />
importantes. L’ouvrage contient : une partie<br />
générale, une partie <strong>de</strong>scriptive, un aperçu <strong>de</strong> la<br />
faune <strong>de</strong> Belgique. U se term ine par une bibliographie<br />
indiquant les priucipaux travaux que doivent<br />
consulter les élèves désireux d ’approfondir quel<br />
qu’une (les parties <strong>de</strong> la zoologie ou <strong>de</strong> l’anatomie,<br />
et <strong>de</strong>ux excellentes tables, l’une systématique, l ’autre,<br />
alphabétique, <strong>de</strong>s genres meutionnés dans la partie<br />
<strong>de</strong>scriptive. — L 'A perçu est un extrait du M anuel,<br />
limité aux notions générales et aux gran<strong>de</strong>s divisions<br />
du règne anim al. Il est accompagné d'instructions<br />
pour la formation et la conservation <strong>de</strong>s collections<br />
scolaires.<br />
— La littérature <strong>de</strong>s voyages s’est enrichie dans<br />
ces <strong>de</strong>rniers temps d’un assez bon nom bre <strong>de</strong> relations<br />
écrites par <strong>de</strong>s Belges et dont plusieurs ont été<br />
mentionnées à cette place. A la liste que nous avons<br />
donnée, nous <strong>de</strong>vons ajouier: A u P ays du Kirsch-<br />
ivasscr, par M. Fernand Gueymard (<strong>Bruxelles</strong>,<br />
Office <strong>de</strong> Publicité), et Du S nnt-G othard à Syracuse,<br />
par M. Emile Cau<strong>de</strong>rlier (Paris, Dentu, avec<br />
viguettes par A. Heins). Les 563 pages que M. Guey-<br />
m a rl consacre à Ba<strong>de</strong> et à la Forêt Noire prom ettent<br />
un écrivain, mais les hors-d’œuvre, les détails<br />
<strong>de</strong> minime importance sont trop aboudants Dans<br />
une lettre-préface, M Camille Lem onnier a très<br />
finement noté les mérites et les défauts du volume :<br />
« Tel est votre enthousiasme que vous ne croyez<br />
jam ais avoir épuisé la m atière. Lors même que vous<br />
ne me l’eussiez point dit, j ’aurais reconnu à cette<br />
générosité juvénile le livre d'un débutant. Trop vite,<br />
dans l'effort littéraire, ou arrive à se restreindre<br />
pour que l’abondance ne vous soit pas comptée<br />
aujourd’hui comme une qualité. »<br />
Ces réserves, on n'a pas à les faire après avoir lu<br />
la relation <strong>de</strong> M. Cau<strong>de</strong>rlier. Ici on reconnaît un<br />
voyageur experimenté, qui voit juste et ne s’attar<strong>de</strong><br />
pas aux bagatelles <strong>de</strong> la route. Le style d’ailleurs<br />
L’ATHENÆ UM BELGE<br />
est vif, alerte, entraînant même. Ce n’est pas chose<br />
aisée que d ’intéresser le lecteur à propos d’un pays<br />
sur lequel on a tant écrit; mais M. Cau<strong>de</strong>rlier n'est<br />
pas seulement un aim able écrivain ; il sait penser,<br />
il rapporte sincèrement ses impressions et il réussit<br />
à nous les faire partager. Son récit comprend : La<br />
route du Saint-G othard. Naples et le Vésuve, —<br />
Les environs <strong>de</strong> Naples, — La Cam orra, - Capri,<br />
— La Sicile, — Rome, Florence.<br />
A ces <strong>de</strong>ux ouvrages, il convient d'ajouter la relation,<br />
publiée dans la R evue <strong>de</strong> Belgique (livraison -<br />
d’octobre), d une excursion aux Monts Tatry, par<br />
M Charles Buls. Les lecteurs qui aim ent, comme<br />
l’auteur, à être conduits « hors <strong>de</strong>s sentiers battus »<br />
y trouveront d’intéressants renseignements sur la<br />
population <strong>de</strong> cette contrée peu connue ; ils regretteront<br />
que M. Buls n’ait pu qu’esquisser légèrement<br />
une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s sauvages beautés qu’il a admirées<br />
dans les solitu<strong>de</strong>s du noyau central <strong>de</strong>s Korpathes.<br />
— L’adm inistration communale <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong><br />
<strong>Bruxelles</strong> a ordonné l’impression <strong>de</strong>s cartulaires et<br />
autres registres m anuscrits conservés aux archives<br />
<strong>de</strong> la ville. Cet inventaire sera accompagné <strong>de</strong> notts<br />
et d’extraits.<br />
— M. Rietstap, d’Amsterdam, prépare une nouvelle<br />
é lition, considérablement augmentée, <strong>de</strong> son<br />
A rm o ria l général.<br />
— Nous empruntons à la R evue critique le résumé<br />
du rapport présenté à l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />
par M. Maspero, au sujet <strong>de</strong>s fouilles exécutées<br />
sous sa direction en Egypte <strong>de</strong>puis un an.<br />
Au sud <strong>de</strong> Gizeh, on a commencé à fouiller <strong>de</strong>ux<br />
pyrami<strong>de</strong>s dont l’intérieur n’avait pas encore été<br />
exploré, du moins <strong>de</strong>puis l'antiquité.Ces pyrami<strong>de</strong>s,<br />
dont une partie a été démolie à une époque inconnue,<br />
ont dû avoir jadis <strong>de</strong>s dimensions égales à celles <strong>de</strong><br />
la gran<strong>de</strong> pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gizeh. On n’est encore p arvenu<br />
qu’au tiers <strong>de</strong> la distance à parcourir pour<br />
arriver à l'intérieur. Le travail <strong>de</strong>s explorateurs est<br />
rendu très difficile p ar la solidité exceptionnelle <strong>de</strong><br />
la construction, composée tout entière <strong>de</strong> gros blocs<br />
et non, comme ailleurs, d ’un noyau <strong>de</strong> moêllous<br />
entouré d ’un revêtem ent <strong>de</strong> gros blocs.<br />
Plus au sud, on a fouillé une pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong> briques.<br />
Une tranchée a été pratiquée <strong>de</strong>puis le sommet<br />
jusqu'à la base. On a reconnu qu’aucune chambre<br />
ne se trouve à l’intérieur <strong>de</strong> la pyram i<strong>de</strong>. On<br />
suppose qu’il doit y en avoir une au-<strong>de</strong>ssous, mais<br />
il semble qu’il n’existe pas <strong>de</strong> couloir pour y parvenir,<br />
ce qui serait un fait sans précè<strong>de</strong>nt.<br />
A K afrlitch, on a examiné une pyram i<strong>de</strong> <strong>de</strong> pierre<br />
en partie démolie. On a constaté que cette démolition<br />
était le fait <strong>de</strong>s Rom ains, qui ont pris <strong>de</strong>s<br />
pierres à la pyram i<strong>de</strong> pour la construction d ’un fort<br />
élevé par eux dans le voisinage.<br />
A Meydoun est une pyram i<strong>de</strong> attribuée au roi<br />
Snefo. On a reconnu à l ’intérieur la presence d’une<br />
masse <strong>de</strong> roc naturel qui en rem plit la plus gran<strong>de</strong><br />
partie. Ce n'est donc pas une pyrami<strong>de</strong> proprem ent<br />
dite, construite <strong>de</strong> main d'homme <strong>de</strong>puis la base<br />
jusqu'au sommet, c’est un rocher recouvert d’un r e <br />
vêtement en forme <strong>de</strong> pyrami<strong>de</strong>. Il n’y a pas <strong>de</strong><br />
chambre à l intérieur.<br />
Non loin <strong>de</strong> là est un groupe <strong>de</strong> tombeaux pres-<br />
quetousinachevés.M . Maspero explique ainsi ce fait.<br />
Un roi avait choisi ce lieu pour sa sépulture et<br />
avait commencé à y construire son tombeau. Les<br />
courtisans, suivant son exemple, se firent construire<br />
<strong>de</strong>s tombeaux autour <strong>de</strong> celui du m aître Mais celui-<br />
ci m ourut, sans doute, avant l’achèvement <strong>de</strong> la nécropole<br />
et son successeur choisit pour sa propre<br />
sépulture un autre emplacement. Ceux qui avaient<br />
commencé leurs tombeaux auprès <strong>de</strong> celui du roi<br />
m ort les abandonnèrent alors pour s’en faire faire<br />
d’autres à l’endroit préféré par le nouveau roi. C'est<br />
par une raison analogue qu'il nous est parvenu <strong>de</strong>ux<br />
tombeaux, mais ceux-là complètement achevés l'un<br />
et l’autre, d’un même personnage, le roi A ï; l'un<br />
avait été construit par Aï quand il était encore simple<br />
fonctionnaire, sous le règne d’Amenophis IV, et<br />
près du tombeau <strong>de</strong> ce roi ; l’autre fut élevé quand<br />
A ï fut <strong>de</strong>venu roi à son tour, dans un emplacement<br />
<strong>de</strong> son choix.<br />
Le gouvernement égyptien a décidé d’opérer le<br />
déblaiement complet du temple <strong>de</strong> Louqsor.Les travaux<br />
commenceront prochainement. Ce sera une<br />
opération considérable, car il faudra déplacer une<br />
population d'environ trois mille personnes, qui h abitent<br />
aujourd’hui <strong>de</strong>s logements construits parm i<br />
les ruines.<br />
A Thèbes, on a reconnu un assez grand nombre<br />
<strong>de</strong> puits, plus ou moins profonds, qui ne m ènent à<br />
rien. M. Maspero pense qu’ils ont été creusés uniquement<br />
pour égarer et dépister les chercheurs et<br />
protéger ainsi la cachette où avaient été renferm és<br />
un grand nombre <strong>de</strong> sarcophages royaux, et qui<br />
n ’en a pas moins été mise au jo u r, malgré cette<br />
précaution, l’année <strong>de</strong>rnière. Au fond d ’un autre<br />
puits, très profond (35 m .), on a trouvé un très beau<br />
sarcophage couvert d'hiéroglyphes. C'est la sépulture<br />
<strong>de</strong> la reine Nitocris, <strong>de</strong> la xxvie dynastie.<br />
Malgré ce résultat, M. Maspero est d avis que Thèbes<br />
n ’est pas un point où il convienne <strong>de</strong> pousser<br />
activement les recherches, à moins d’avoir <strong>de</strong>s ressources<br />
pécuniaires très considérables, qui perm ettent<br />
<strong>de</strong> faire une exploration méthodique et complète.<br />
Avec les ressources mo<strong>de</strong>stes dont on dispose<br />
pour le moment, le succès dans cette région est trop<br />
incertain<br />
Parm i les découvertes curieuses au point <strong>de</strong> vue<br />
historique, M. Maspero mentionne celle <strong>de</strong> quelques<br />
procès-verbaux <strong>de</strong> scellage <strong>de</strong>s tombes royales,<br />
gravés à l’entrée <strong>de</strong> ces tombes, lors <strong>de</strong> lensevelis-<br />
semeqt <strong>de</strong> chaque roi. A cöté <strong>de</strong> ces actes on a<br />
trouvé les sceaux mêmes dont ils relatent l'apposition.<br />
Il est à rem arquer que ces procès-verbaux<br />
sont datés <strong>de</strong> l'année du règne du roi dont elles m entionnent<br />
la sépulture. Les rois étaient donc censés<br />
régner encore après leur m ort, au moins jusqu’au<br />
temps <strong>de</strong> leurs funérailles. Or, celles-ci pouvaient<br />
avoir lieu parfois plusieurs mois après la üiort.<br />
C’est un fait dont il faudra tenir compte pour l’é ta <br />
blissement <strong>de</strong> la chronologie <strong>de</strong>s règnes.<br />
E n <strong>de</strong>hors du dom aine <strong>de</strong> l'égyptologie proprem<br />
ent dite, il faut m entionner la découverte <strong>de</strong>s<br />
restes d'une église chrétienne du viB siècle, dans<br />
l’île <strong>de</strong> Philœ. Parm i les pierres employées au dallage<br />
<strong>de</strong> cette église, ils s’en trouve qui avaient été<br />
empruntées à l’ancien temple d ’Isis <strong>de</strong> Philœ,<br />
comme en font foi <strong>de</strong>s inscriptions païennes gravées<br />
sur quelques-unes d ’entre elles.<br />
Enfin, <strong>de</strong>s fouilles ont été faites, sans aucun r é <br />
sultat, à Alexandrie, sur la foi <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux habitants<br />
européens qui avaient signalé l ’existence d’un prétendu<br />
couloir antique m anant à une série <strong>de</strong> tombes.<br />
Leurs déclarations, confirmées par les propriétaires<br />
<strong>de</strong>s maisons signalées, ont été reconnues dénuées dé<br />
tout fon<strong>de</strong>ment. C’est, dit M. Maspero, une m anœuvre<br />
que pratiquent volontiers les individus qui<br />
se livrent au commerce <strong>de</strong>s autiquités. Les fouilles<br />
fournissent à ces individus l’occasion <strong>de</strong> se procurer<br />
aisément et sans frais une quantité <strong>de</strong> ces menus<br />
fragments qu’on trouve partout où on creuse la<br />
terre à Alexandrie et qui font l’objet <strong>de</strong> leur commerce.<br />
C’est pourquoi ils ne se font pas scrupule <strong>de</strong><br />
provoquer <strong>de</strong>s fouilles par tous les moyens et même<br />
par <strong>de</strong>s révélations fausses.<br />
— La question <strong>de</strong> la croyance à l’im m ortalité <strong>de</strong><br />
l’âme chez les Sémites a fait l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux communications<br />
intéressâm es à l’Académie <strong>de</strong>s inscriptions.<br />
M. Halévy, contrairem ent à ce qu’ont affirmé<br />
plusieurs savants, soutient que les divers peuples<br />
sémitiques ont cru à une survivance <strong>de</strong> l’homme<br />
sous une autre forme après la m ort, à une secon<strong>de</strong><br />
existence dans un autre mon<strong>de</strong>. A l'appui <strong>de</strong> son<br />
opinion, il invoque en prem ier lieu <strong>de</strong>s textes assyriens<br />
en caractères cunéiformes où se trouvent <strong>de</strong><br />
fréquentes allusions à la secon<strong>de</strong> existence et même<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions du pays <strong>de</strong>s m orts. On trouve, par<br />
exemple, dans ces textes un récit mythologique qui<br />
représente la déesse A starté <strong>de</strong>scendant aux enfers<br />
pour y chercher son amant Toumouz. Ailleurs il<br />
est question <strong>de</strong> la félicité dont jouit, dans l’éternité.