1882 - Université Libre de Bruxelles

gnem ent classique en Belgique. Nous reproduisons
les considérations générales qui form ent l’introduction
de cette deuxième partie :
« Notre pays possède des savants qui lui font
honneur, et il a vu paraître, dans les douze dernières
années, des ouvrages philologiques de haute valeu
r. Cependant nous ne nous faisons pas illusion. La
situation des études philologiques en Belgique est
précaire. Tout dépend des efforts individuels de
quelques hommes qui sont en partie des autodidactes
: il n’y a point ici de tradition solidement établie,
de foyer scientifique constamment alim enté ; bref,
nous n’avons pas de véritable école philologique. »
— Le quatrièm e et dernier volume de la publication
entreprise en 1880 sous le titre : C inquante
ans de liberté, vient de paraître (Bruxelles, W eissenbruch).
Il a pour auteur M. Ch. Potvin et traite
de l'H istoire des lettres en Belgique depuis 1830.
Cet im portant ouvrage comprend une introduction
et deux parties. Dans l’introduction, l’auteur expose
sa méthode, son but, le soin avec lequel il s’est
attaché à rendre justice à chacun, à » tout comprendre
pour tout expliquer », évitant la satire et
le panégyrique, ne cachant ni ses préférences ni ses
objections, m ais cherchant » à établir une échelle
de justice distributive, égale pour tous ». Dans la
prem ière partie, M. Potvin passe en revue les
sciences historiques, morales et politiques (I. L ’histoire
littéraire : la recherche.; le résultat. —
II. L’histoire politique : histoire générale du pays;
reconstitution des diverses époques; histoire générale;
histoire des institutions nationales. — III. Les
sciences morales et politiques : orateurs et écrivains
politiques; économie politique; philosophie. —
IV . Conclusion). Ici M. Potvin chercha surtout à
caractériser les recherches, les procédés, les résultats
et les influences ; il y reconnaît un " cosmopolitism
e pacifique, une bourgeoisie à visées démocratiques.
» — La seconde partie a pour objet la littérature
proprem ent dite, « démocratique d’abord par ses
sujets, ensuite par un respect de plus en plus croissant,
du peuple et de l’art qui lui convient » (I. Les
idées littéraires : la littérature en langue française;
le mouvement flamand.' — II. H um oristes, pam phlétaires
et touristes. — III. Le rom an : le rom an
historique ; le rom an de m œurs. — IV. Le théâtre.
— V. L a poésie. — VI. L’a rt populaire. — VII.
Conclusion).
Une table des écrivains cités, et dont les noms
sont accompagnés des renseignements biographiques
les plus essentiels, term ine le volume.
— M. C: A. Serrure commence, dans le B u lletin
m ensuel de num ism a tiq u e et d'archéologie, une
série d’études gauloises, dont la prem ière se rapporte
à l’inscription d’Alise. P artan t de cette thèse,
que “ les langues naturelles et populaires ne se
transform ent point jusqu’à perdre leur caractère,
qu’un grand nombre de term es et surtout de formes
propres au latin sont entrés dans la langue parlée
des Gaules, m ais que les éléments prim ordiaux de
la langue française doivent être cherchés dans les
anciens dialectes du gaulois », il a étudié et interprète
ainsi l’inscription : « M artial fils de Dannotal
a voué (cette pierre), étant chevalier des alliés
gaulois, encore chef pour la seconde fois de deux
cents chevaliers dans A lise ». Il justifie cette lecture
par une analyse très développée du célèbre texte
gaulois.
— Nous apprenons, au m om ent de m ettre sous
presse, la m ort d ’un de nos meilleurs collaborateurs,
M. E. Poullet, professeur à l’Université de Louvain,
membre de l’Académie royale de Belgique et de la
Commission royale d ’histoire, dont il était un des
m em bres les plus actifs et les plus distingués.
M. Poullet n ’é ta it âgé que de 43 ans.
— Parm i les publications récentes de M. P. P erreau,
nous avons omis de m entionner, dans notre
num éro du 15 novembre dernier, le comm entaire
inédit sur R uth (Pérousch m eghillath R outh) de
R . Im manuel ben Salomo Rom ano (Parm a, 1881,
44 pages in-folio, autographié). Ce commentaire est
publié d’après un m anuscrit unique du XVe siècle,
L’ATHENÆUM BELGE 205
divisé en deux grands volumes, de la bibliothèque
royale de Parm e, fonds de Rossi, n° 615, et contenant
d’autres œuvres de ce célèbre rabbin du
XIIIe-XIVe siècle. C’est d’après le même m anuscrit
que M. P erreau a déjà donné les commentaires
dudit rabbin sur les Lam entations et sur Esther,
ainsi que celui sur les Psaum es, œuvre considérable,
en voie de publication, dont le 36e fascicule vient de
paraître.
DÉCÈS. — Louis Blanc, historien et homme politique
français, m ort à l’âge de 69 ans.
Anthony Trollope, rom ancier anglais, m ort à
l'âge de 67 ans.
Archibald Campbell T ait, archevêque de Cantor-
bery et prim at d’A ngleterre, théologien, m ort à l ’âge
de 71 ans.
Andrew Pritchard, m icrographe anglais, m ort le
24 novembre.
Von Bischoff, biologiste allemand, m ort à l'âge de
65 ans.
REVUES ÉTRANGÈRES. NOTICES D’OUVRAGES BELGES.
— C ourrier de l'A rt. 48. De Ceuleneer, Le P o rtugal.
De Gids. Déc. Lam eere, Du formalisme dans le
droit flamand. — Id., Le recours au chef de sens
dans le droit flamand.
N a tu re. 7 déc. R enard, Les roches grenatifères
et amphiboliques de la région de Bastogne.
Botanisches . Centralblatt. 48. Crépin, Prim itiæ
m onographite Rosarum .
SO C IÉ T ÉS S A V A N T E S .
ACADÉMIE ROYAI.E DE BELGIQUE. CLASSE DES
SCIENCES. Séance du 2 décembre. — La classe vote
l'im pression au Bulletin d ’une note de M. Terby
sur l’aurore boréale du 17 novembre; d’une seconde
note de M. Plücker su r sa m achiné dynamo-électrique
à solénoïde inducteur ; d’un travail de
M. P . De Heen intitulé : “ Détermination de la loi
générale qui régirait la dilatabilité d’un liquide
quelconque chimiquement défini ». — M. Mourlon
fait une communication sur les relations stratigraphiques
des psammites du Condroz et des schistes
de la Fam enne proprem ent dits.
COMMISSION ROYALE POUR LA PUBLICATION DES
ANCIENNES LOIS ET ORDONNANCES. Séance du
25 novembre. — M. Gachard dépose sur le bureau
le tome V des Ordonnances des P a ys-B a s autrichiens.,
qui a paru au mois de septem bre. Ce volume
contient les années 1734 (novembre) à 1744 (mai). —
M. le comte de L im burg-Stirum dépose le s Coutum es
de la ville d'A udenaerde, 1re partie, publiée au
mois de juin — Plusieurs volumes sont en cours
d’impression (tome II des Coutumes d'A udenaerde,
t. II de la Coutume de Gand) ou prêts à être livrés à
1' im prim eur (Introduction a u x Coutumes du H a in
a u t; Coutume de la Cour féodale du bourg de
B ruges ; 3e vol. des Coutumes de Liège ; 2e supplém
ent aux. Coutumes du L u xem bourg). — M. Borm
ans fait connaître l’état d’avancement du travail
dont il a été chargé en vue de la publication d ’une
liste analytique des traités. — La Commission
décide que la liste, formée par M. L aurent, des
ordonnances des XIIIe, XIVe et XVe siècles,concernant
le Luxembourg, sera insérée dans le recueil de ses
procès-verbaux
SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE. Séance d u 27 novembre.
Présidence de M. Vanderkindere. — M. Janssens,
vice président, donne lecture de la traduction d’un
travail m anuscrit de M. le docteur J : B. Bono, Oculiste
à T urin, “ Sur les rapports de la réfraction
oculaire avec l’indice céphalique ». Il résulte de
nom breuses m ensurations faites su r des sujets
myopes, emmétropes ou hypermétropes, que les
prem iers offrent un indice céphalique moyen de
79.97 ; les seconds, un indice de 81.46, et les derniers,
un indice de 86.46. En relevant les indices
céphaliques d’une série de frères, dont les uns sont
myopes et les autres hypermétropes, le docteur
Bono confirme parfaitem ent sa thèse, qu’il résume
dans les conclusions suivantes : L’hypermétropie ou
brachym orphie du bulbe oculaire est manifestement
liée à la brachycéphalie; la myopie se présente plus
rarem ent chez des individus très brachycéphales,
tandisque beaucoup de dolichocéphales sont myopes.
L a légère différence qui existe entre l’indice céphalique
des myopes et celui des emm étropes, p ourrait
s'expliquer en adm ettant qu'un certain nombre de
myopes ont été originairem ent emm étropes. Le
degré de myopie ou d’hypermétropie ne progresse
pas cependant d’une m anière absolument parallèle
à l’indice céphalique. Enfin, dernière conclusion du
mém oire de M. Bono, on peut adm ettre que les dolichocéphales
présentent tout au moins une prédisposition
à la myopie.
Une enquête anthropom étrique a été faite sous la
direction de M. Janssens, en 1881, dans l’une des
écoles communales de Bruxelles; on a rencontré,
sur 486 élèves de 6 à 15 ans, 129 myopes, dont l ’indice
céphalique se répartissait de la façon suivante :
39 sujets avec un indice de 73 à 78; 10 avec un
indice de 79 à 80 ; 46 avaient de 81 à 83, et 34 -avaient
un indice plus élevé. S ur 219 emmétropes, 54 présentaient
un indice de 73 à 78; 8, un indice de 79 à
80 ; 113, un indice de 81 à 83, et 44, un indice supérieur.
Enfin sur 138 hyperm étropes, les chiffres correspondants
ont été trouvés de 36, 3, 64 et 35. L in ­
dice dominant chez les myopes a été de 73, chez les
emmétropes de 82, et chez les hyperm étropes
de 83. Il est à rem arquer que si ces chiffres diffèrent
légèrement de ceux de M. Bono, c’est que ce dernier
avait porté ses investigations sur des adultes, et
que, d ’autre part, il faut tenir compte de la race.
Cette communication donne lieu à une discussion
à laquelle prennent part MM. Albrecht, Houzé,
Héger, V anderkindere et de Vaucleroy.
M Prins appelle ensuite l ’attention de la Société
sur des recherches cräniologiques qui pourraient
être faites dans les casernes et dans les prisons. A
propos de ces dernières, par exemple, il serait utile
de vérifier les résultats obtenus par Lom broso, à
savoir que les crim inels présenteraient des caractères
crâniologiques spéciaux.
M. Héger est heureux de voir soulever celle
im portante question par un professeur de droit.
L’enquête devrait em brasser l’organisme entier et
non s’en tenir aux seuls caractères crâniologiques.
Dans la prochaine séance, l’orateur se propose de
présenter à la Société les résultats qui ont été
obtenus jusqu’à présent dans cette voie.
M. Albrecht prom et de son cöté une étude sur
quelques crânes d’aliénés.
La prochaine séance aura lieu le m a rd i
26 décembre.
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE. Séance du
25 novembre. — M. Tirifahy rapporte des observations
de deux kystes de l’ovaire qu'il a opérés avec
succès à l’höpital Saint-Pierre de Bruxelles, en s ’aidant
d’une découverte récente et précieuse de
M. Rom melaere relative à la quantité des chlorures
urinaires et aux inductions que la pratique ovariolo
mique peut en tire r au cours du traitem ent des
opérées. — M Lefebvre fait une communication
relative au choléra asiatique. — L’Académie vote
l ’insertion, au Bulletin, d’un travail de M. Snyers,
relatif à la pathogénie des accidents urém iques;
d’un mém oire de M. Liebrecht sur l’excision du
goitre parenchymateux. — L’école vaccinatrice et
l’école antivaccinatrice, à propos des virus atténué»
et de leur inoculation directe dans l’économie an imale,
par M. Boëns. — M ensuration de la nutrition
organique; déductions cliniques, par M. Rom m elaere.
— Jenner et M. Pasteur ou les vaccins unifiés,
par M. Burggraeve. — Des origines de la vaccina,
par M. W arlom ont. — T raitem ent du diabète sucré
par le permanganate de potasse, par M. Masoin. —
Question d’obstétrique, par M. Hyernaux.
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. Séance d u 4 novembre.
— M. de Borre, secrétaire, communique le résultat
d ’observations qu’il a faites sur des exemplaires de
l’Ateuchus sem ipunctatus. — De la présence des