31.07.2013 Views

1882 - Université Libre de Bruxelles

1882 - Université Libre de Bruxelles

1882 - Université Libre de Bruxelles

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

128<br />

du mouvement scientifique, à mesure qu'on avance.<br />

Mais il est très rem arquable que l'allure <strong>de</strong> ce développement<br />

soit très peu influencée par les circonstances<br />

extérieures. On cherche vainement <strong>de</strong>s m arques<br />

irréfutables <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s grands événements<br />

politiques et <strong>de</strong>s guerres les plus prolongées et<br />

les plus désastreuses, sauf dans un ou <strong>de</strong>ux cas<br />

particuliers. Ce3 cas ne se présentent que dans les<br />

moments où le trouble s’étend à une portion fort<br />

considérable <strong>de</strong> l'Europe. Au contraire, ce sont les<br />

événements glorieux ou im portants <strong>de</strong> la science<br />

elle-même, comme la découverte <strong>de</strong> Neptune et le<br />

passage <strong>de</strong> Vénus <strong>de</strong> 1S74, qui se m arquent, par le<br />

nombre <strong>de</strong>s productions, dans la courbe <strong>de</strong> l’activité<br />

astronomique.<br />

» Une autre considération qui découle <strong>de</strong> l'inspection<br />

<strong>de</strong> cette statistique, c'est l'importance relative<br />

<strong>de</strong>s langues, dans les périodiques <strong>de</strong> la science mo<strong>de</strong>rne.<br />

Depuis un peu plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles, c’est-à-<br />

dire <strong>de</strong>puis la création <strong>de</strong> la Société royale <strong>de</strong> Londres<br />

et la fondation du Jo u rn a l <strong>de</strong>s S a vants, la<br />

langue latine n'a eu qu'une part minim e aux communications<br />

insérées dans les collections académiques<br />

et les revues. Deux langues mo<strong>de</strong>rne3 marchent<br />

<strong>de</strong> pair, dans ces communications, le français et<br />

l'anglais; l’allemand se place un peu au <strong>de</strong>ssous.<br />

Les autres langues sont tout à fait secondaires;<br />

parmi colles-ci, l’italien tient le prem ier rang. Il<br />

est curieux <strong>de</strong> rem arquer qu’eu égard au chiffre <strong>de</strong><br />

sa population, l’Espagne est, pour l'astronomie, le<br />

<strong>de</strong>rnier pays <strong>de</strong> l'Europe occi<strong>de</strong>ntale. »<br />

bibliographie tournaisienne. Recherches su r la<br />

vie et les tra v a u x <strong>de</strong>s im p rim eurs et <strong>de</strong>s libraires<br />

<strong>de</strong> Tournai, par Emile Desmazières. Tournai, typographie<br />

V« H. Casterm an, <strong>1882</strong>, 768 pages gr. in-8°.<br />

— Ce volume, qui est un tirage à part <strong>de</strong>s B ulletins<br />

<strong>de</strong> la Société historique et littéraire <strong>de</strong> Tournai,<br />

tomes 18 (1880) et 19 (1881), est le fruit <strong>de</strong> vingt<br />

années <strong>de</strong>s patientes recherches d’un bibliophile.<br />

Outre une nomenclature très exacte <strong>de</strong>s publications<br />

faites à Tournai jusqu’au commencement <strong>de</strong> ce<br />

siècle, il comprend <strong>de</strong>s notices détaillées sur les<br />

travaux d’une cinquantaine <strong>de</strong> libraires et d'im prim<br />

eurs tournaisiens.<br />

Le prem ier livre imprimé à Tournai ne date que<br />

<strong>de</strong> 1010, et 1 im prim erie n ’y fut jam ais très florissante<br />

avant notre siècle. La cause doit en être a ttribuée,<br />

dit M. Desmazières, aux règlements auxquels<br />

elle était soumise. Cependant, dès le commencement<br />

du XVIe siècle, il y avait déjà un libraire,<br />

Antoine Durieu, qui fit im prim er à P aris les<br />

ouvrages qu'il édita. Les autres libraires tournaisiens<br />

qui vinrent après lui dans le XVIe siècle, firent<br />

im prim er à Anvers, à Louvain, à Douai et à Cambrai.<br />

A partir du règne <strong>de</strong> Louis XIV, on im prim a à<br />

Tournai beaucoup d 'édits, d'ordonnances, <strong>de</strong> placards<br />

et <strong>de</strong> règlements <strong>de</strong> toute nature, qui, après<br />

avoir été enregistrés au Parlem ent <strong>de</strong> cette ville, et<br />

plus tard, sous le gouvernement autrichien, au<br />

siège du bailliage <strong>de</strong> Tournai et du Tournaisis,<br />

étaient lus a u x bretèques <strong>de</strong> la ville, le peuple a ssemblé<br />

après son <strong>de</strong> trom pette. Plus tard, sous la<br />

République française, ou y im prim a aussi un grand<br />

nombre <strong>de</strong> proclamations et <strong>de</strong> documents officiels<br />

émanés <strong>de</strong>s nouvelles autorités adm inistratives et<br />

m ilitaires. Nous signalons à la Commission pour la<br />

publication <strong>de</strong>s anciennes lois et ordonnances les<br />

documents publiés sous la domination autrichienne,<br />

et dont les titres ou l'analyse nous sont donnés par<br />

M. Desmazières; il y en a bon nombre qui ne sont<br />

pas mentionnés dans la Liste chronologique publiée<br />

par cette commission.<br />

Trois tables complètent l'ouvrage : une <strong>de</strong>s noms<br />

d'auteurs, une autre <strong>de</strong>s ouvrages anonymes, et une<br />

table analytique <strong>de</strong>s ordonnances, édits, placards,<br />

proclamations, règlements, traités <strong>de</strong> paix, etc ;<br />

celle-ci n’est pas lu moins utile ; elle est très détaillée,<br />

mais elle laisse quelque peu à désirer.<br />

Il s'est glissé dans l’impression quelques erreurs<br />

<strong>de</strong> chiffres, presque inévitables dans un livre <strong>de</strong> ce<br />

L’ATHENÆUM BELGE<br />

genre ; nous nous bornons à attirer sur ce point<br />

l’attention <strong>de</strong> l'auteur pour qu’il n ’oublie pas <strong>de</strong><br />

joindre un errata au supplément qu'il prépare.<br />

M. Desmazières a réuni les ouvrages publiés par<br />

un même libraire ou un même im prim eur; nous<br />

aurions préféré, pour faciliter les recherches, qu'il<br />

eût adopté, autant que possible, l’ordre chronologique.<br />

Malgré ces légers défauts, la Bibliographie<br />

tourna isienne doit être estimée à l’égal <strong>de</strong>s autres<br />

excellents recueils du même genre, qui ont vu le jo u r<br />

dans notre pays. O.<br />

Trübner's Catalogue o f D ictionaries and G ram ­<br />

m a rs o f the p rin cip a l languages o f the w orld. Second<br />

édition London, T rübner. — La prem ière<br />

édition <strong>de</strong> ce catalogue, publiée en 1872, renferm ait<br />

1,100 articles; la nouvelle n'en contient pas moins<br />

<strong>de</strong> 3,000, répartis dans l’ordre <strong>de</strong>s langues et dialectes<br />

principaux, au nombre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 400. L'éditeur<br />

n’a pas eu en vue d'épuiser la liste; son but a été<br />

<strong>de</strong> réunir les titres <strong>de</strong>s ouvrages qui peuvent être<br />

acquis sans difficulté. Même en tenant compte <strong>de</strong><br />

ce caractère d'utilité pratique qu’il a voulu donner à<br />

son travail, on constatera <strong>de</strong>s lacunes. Pour notre<br />

part, nous en signalerons quelques-unes. Sous la<br />

rubrique N éerlandais, nous ne trouvons pas m entionnée<br />

l’excellente gram m aire <strong>de</strong> Brill. P o u r le<br />

wallon, on cite : la gram m aire élém entaire <strong>de</strong><br />

L. M .(M ichiels), les dictionnaires <strong>de</strong> Grandgagnage,<br />

Remacle et Sigart. Il faut y ajouter : Lobet, dictionnaire<br />

du dialecte <strong>de</strong> Verviers ; Dasnoy, dictionnaire<br />

du Luxem bourg; Forir, dictionnaire wallon<br />

(le plus riche et le plus im portant aussi pour son<br />

autorité); J. Hubert, dictionnaire (2e édition 1868).<br />

M algré ces lacunes, d’ailleurs inévitables, le catalogue<br />

publié par M. Trübner m érite d’être recommandé<br />

aux linguistes et aux philologues comme un gui<strong>de</strong><br />

très utile.<br />

De M ogador à B iskra , par Jules Leclercq. Paris,<br />

Challamel. — L a M u jer M arroqui, estudio social<br />

por D. Felipe Ovilo y Canales, oficial <strong>de</strong>l Cuerpo<br />

<strong>de</strong> sanidad m ilitar, médico que fué <strong>de</strong> la legacion<br />

<strong>de</strong> Espana en Tanger y <strong>de</strong>l Cuerpo sanitario <strong>de</strong><br />

M arruecos, etc. Segunda edicion, illustrada con<br />

cromos al lâpiz y dibujos à la pluma. M adrid, F. Fé.<br />

— Dans le volume où il raconte, avec le même talent<br />

que nous avons eu plus d'une fois l ’occasion <strong>de</strong> lui<br />

reconnaître, une excursion au Maroc et en Algérie,<br />

M. J. Leclercq trace un tableau très sombre <strong>de</strong> la<br />

situation politique et sociale du Maroc. “ Que l'empire<br />

<strong>de</strong>s shérifs, d it-il, soit réform é ou non, il n'est<br />

pas besoin d’être prophète pour prédire qu’il ne<br />

restera plus longtemps le <strong>de</strong>rnier boulevard <strong>de</strong> l’islamisme<br />

: töt ou tard,cette riche contrée inexploitée<br />

tom bera, comme l'Algérie, sous la tutelle d'une<br />

puissante nation. « E t il rappelle ces mots d'un<br />

Anglais, M. Hooker : “ Il n'y a <strong>de</strong> progrès possible<br />

dans 1'état lamentable du Maroc que si ce pays passe<br />

sous la loi d’un peuple civilisé assez fort pour briser<br />

prom ptem ent la résistance inévitable <strong>de</strong> la classe<br />

dirigeante, assez éclairé pour avoir à cœur la prospérité<br />

<strong>de</strong> la nation m aro cain e » En effet, tandis<br />

que l'A lgérie, après un <strong>de</strong>mi-siècle <strong>de</strong> domination<br />

française, s’est transform ée à l’européenne, le Maroc<br />

reste fermé à toute civilisation : le <strong>de</strong>spotisme y<br />

règne en m aître souverain, et il est favorisé par<br />

une religion basée sur la doctrine fataliste du<br />

Coran.<br />

Loin <strong>de</strong> contredire ces conclusions, M. Ovilo<br />

vient les renforcer : l’empire du M aroc, écrit-il, est<br />

<strong>de</strong>stiné à disparaître dans u n prochain avenir <strong>de</strong> la<br />

carte politique <strong>de</strong>s nations. Comme M. Leclercq, il<br />

estime que si cet E tat barbare se soutient encore<br />

dans le voisinage <strong>de</strong> l'Europe civilisée, c’est grâce à<br />

la mutuelle jalousie <strong>de</strong>s nations chrétiennes. Il est<br />

intéressant, ajoute-t-il, d’étudier la physionomie <strong>de</strong><br />

ce peuple près d'être absorbé par d’autres plus vigoureux<br />

et plus -civilisés et les causes q u i le précipitent<br />

à sa ru in e; mais ce qui m érite surtout l'attention,<br />

c’est la condition du sexe faible dans ce pays où les<br />

traditions du Levant ont rencontré un terrain si<br />

favorable à leur développement. Ces considérations<br />

l'ont engagé à détacher l’étu<strong>de</strong> sur la fem m e au<br />

M aroc d'un grand travail qu’il a publié l'an <strong>de</strong>rnier<br />

dans la R evista contemporanea sous le titre général<br />

: Estudios p o liticos y sociales sobre M a rruecos.<br />

Le Maroc, comme toutes les nations m ahom étanes,<br />

a son plus grand ennemi dans son organisation<br />

politique et religieuse. Il suffit <strong>de</strong> considérer<br />

l ’état social <strong>de</strong> la femme dans ce pays pour saisir<br />

une <strong>de</strong>s principales causes du triste état <strong>de</strong> déca<strong>de</strong>nce<br />

dans lequel il est tombé. Le point <strong>de</strong> vue<br />

auquel s’est placé M. Ovilo est neuf, et il donne lieu<br />

à <strong>de</strong>s considérations pleines d'intérêt. Grâce à ses<br />

fonctions et à une longue expérience, l’auteur a pu<br />

recueillir une quantité d'informations qu’on ne trouverait<br />

point ailleurs. Son livre a donc la valeur d'un<br />

document historique. Il est illustré d'un grand nombre<br />

<strong>de</strong> planches artistem ent exécutées.<br />

C H R O N IQ U E .<br />

Le ju ry chargé d’examiner les ouvrages dram atiques<br />

en langue française présentés au concours<br />

triennal <strong>de</strong> 1879-1881 a adressé le rapport suivant<br />

au m inistre <strong>de</strong> l’intérieur :<br />

» Le ju ry a le regret do ne pouvoir proposer aucun<br />

ouvrage dram atique pour le prix du concours<br />

triennal. Cette décision a été prise à l’unanim ité,<br />

après une discussion qui a fait valoir les m érites <strong>de</strong><br />

plusieurs concurrents, m ais qui n’en a pas désigné<br />

un, spécialement, comme <strong>de</strong>vant em porter la couronne.<br />

» Le ju ry n’a pas besoin <strong>de</strong> rappeler que ce résultat<br />

négatif a déjà eu <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts. En Belgique,<br />

comme en France, comme en Allemagne, on est<br />

venu déclarer plus d ’une fois qu'il n ’y avait pas lieu<br />

à décerner <strong>de</strong>s prix institués par l’E tat. Les parties<br />

<strong>de</strong> talent, les détails heureux ne suffisent pas pour<br />

certaines récompenses publiques. Il y faut un effort<br />

assez vigoureux,une œuvre assez considérable, pour<br />

qu’on y reconnaisse officiellement ce qui a le plus et<br />

le mieux m arqué en trois années <strong>de</strong> production dramatique.<br />

» Parm i les pièces qui lui ont été présentées, et<br />

dont la liste compte vingt-neuf numéros, vingt neuf<br />

pièces ou recueils <strong>de</strong> pièces, le jury a rem arqué une<br />

comédie d'un auteur qui a obtenu le prix au <strong>de</strong>rnier<br />

concours. Cette comédie est inégale, et les bons<br />

morceaux, <strong>de</strong> verve franche ou d ’émotion forte, n ’y<br />

rachètent pas assez les scènes m alhabiles, les h ardiesses<br />

choquantes, l'éloquence <strong>de</strong> convention.<br />

L ’œuvre a pourtant <strong>de</strong>s qualités soli<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s paroles<br />

m ordantes, et surtout, cet instinct <strong>de</strong> la scène que<br />

le ju ry avait signalé, il y a trois ans, dans A n d ré<br />

Vésale, M a th il<strong>de</strong> Gilbert, et l 'Employé.<br />

» Amenant d’un débutant, cette comédie assez singulièrem<br />

ent intitulée: l'A ltru iste , avait <strong>de</strong>s p romesses<br />

dignes d ’être encouragées. Mais on <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

plus que <strong>de</strong>s promesses à un auteur déjà couronné.<br />

E t pour se faire connaître à <strong>de</strong>ux fois, les coups<br />

d’essai ne sont plus suffisants.<br />

» Le jury a goûté aussi l'esprit, la vivacité <strong>de</strong> bon<br />

ton, la langue recherchée d’un recueil <strong>de</strong> proverbes<br />

ou comédies en un acte. Mais l’auteur <strong>de</strong> ces petites<br />

pièces, qui n’a pas été étranger à l’institution du<br />

prix triennal <strong>de</strong> littérature dram atique, sait mieux<br />

que personne les conditions qu’il faut rem plir pour<br />

être vainqueur d’un pareil concours. La plupart <strong>de</strong>s<br />

comédies contenues dans le volume intitulé : A cöté<br />

<strong>de</strong> la R am pe, n’appartiennent pas à la pério<strong>de</strong><br />

réglementaire <strong>de</strong> 1879-1881. Et le petit acte détaché,<br />

qui se nomme L a H aie m itoyenne,et qui est récent,<br />

est un peu mince pour être chargé d ’un prix. Il y a<br />

<strong>de</strong>s m érites piquants qui semblent plutöt faits pour<br />

être applaudis dans un salon que pour être honorés<br />

p ar un gouvernement.<br />

* D 'autres œuvres ont attiré l’attention du ju ry .<br />

Des drames historiques, où l'exactitu<strong>de</strong> d ’événements<br />

d ’autrefois se mêle à <strong>de</strong>s inventions violentes;<br />

<strong>de</strong>s tragédies intimes qui se piquent aussi <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

l'histoire, l'histoire <strong>de</strong> tous les jours qui peut être<br />

plus surprenante que 1 histoire d’un jo u r historique;<br />

<strong>de</strong>s comédies qui ont la louable intention d'étudier,<br />

en Flandre, <strong>de</strong>s travers flamands. Des qualités diverses,<br />

à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents, peuvent être sig n alées<br />

dans ces diverses tentatives. Ce qui leur m anque,<br />

c’est l'art <strong>de</strong> faire une pièce, et parfois aussi <strong>de</strong><br />

l 'écrire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!