1882 - Université Libre de Bruxelles

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bien en dessous des exercices et des plaisirs qui ne
devraient en être que l’accessoire.
« Comme le font rem arquer tant de profonds
m oralistes, prêtres ou philosophes, cette situation
déplorable a pour cause première la fausse éducation
donnée aux femmes des classes elevées. En
général, elles ne comprennent pas ce qui fait la
force et la dignité de l'homme j elles ont pour
m aris des hommes ignorants ot désoeuvrés comme
elles. Elles sont dés lors incapables d’élever leurs
fils pour en faire des hom m es; elles ne peuvent
donner à la patrie des citoyens instruits, énergiques
et dévoués.
» Sans doute, il existe, parmi les jeunes gens des
familles aisées, de très honorables exceptions,
comme il y a des natures rebelles qui résistent aux
soins les plus attentils et les plus judicieux ; mais
presque toujours ceux qui aim ent le travail appartiennent
à des familles où père et m ère prêchent
d ’exemple, où l’on est pénétré de la supériorité et de
la distinction qui s’attachent à la culture de l’intelligence,
où l’on place à un rang inférieur les avantages
de la richesse et de la naissance.
» C’est frappé de ces faits que je demande que
l ’on développe par tous les moyens l’instruction des
femmes. Quand plus généralem ent que m aintenant
nous les ayrons pour auxiliaires dans l'œuvre de
l’enseignement donné à la jeunesse, nos Universités
verront les éludes acquérir plus de fécondité et
d ’éclat; le pays trouvera pour toutes les hautes carrières
des hommes préparés à les rem plir, et pour
toutes les œuvres généreuses et patriotiques des
citoyens qui s'y dévoueront avec cœur et intelligence
n.
— Depuis plusieurs années la science rabbinique
est redevable d'importantes publications à M. Pietro
Perreau, bibliothécaire royal de Parm e. Son active
collaboration au M osè, A ntologia israelitica de
Corfou et au Vessillo israelitico 4e Casal-M ont-
ferrat, et ses autres travaux le témoignent amplement.
Signalons dans la prem ière de ces revues les
rem arquables études suivantes : 1° Intorno aile
esposizioni m istiche in lingua ebreo-rabbinica
del R . N a th a n ben A bigdor (1879-80, rééditée
à Padoue, Crescini, 1880), où l ’auteur nous fait
connaître la méthode d'éxégèse adoptée par R . N a ­
than et d’aulres rabbins de la même école ; 2° L a
Cantica d i Salomone ed i com m entatori israeliti
nei medio evo (1881-82), excellent travail d’après
Salfeld et un grand nom bre de ses prédécesseurs;
3° Intorno al commento inedito ebrco-rabbinico del
R . Im m a n u el b. Salomo supra Giobbe (1882).
Dans la seconde de ces revues, M. P erreau a fait
paraître d’intéressantes notes historiques sur les
juifs de Gènes, A p p u n ti storici intorno agit Ebrei
in Gcnova, 1881.
En dehors de ces revues, il continue la publication
autographiée du comm entaire de R. Im manuel
b. Salomo Romano sur les psaumes, publication
arrivée aujourd’hui à son 34° fascicule.
Les études rabbiniques du savant éditeur lui ont
fourni l ’occasion de composer un recueil de nombreuses
abréviations par lettres initiales, employées
par les rabbins, A bbreviature e sigle (raschè thè-
both) cbraiclie, caldaiche, rabbiniche, talm udiche
colle loro varie soluzioni, Parm a, 1882, IV et
84 pages in-folio. Ce travail, qui est plus complet
que la plupart des ouvrages antérieurs sur le même
objet, l’est moins à certains égards que celui de
M. le professeur Keelen dans le 3° volume de sa
Chrestomathia rabbinica et chaldaica. Néanmoins,
M. Perreau a trouvé un grand nombre de solutions
nouvelles, qui sont le fruit de ses immenses lectures
dans tous les genres d’écrits des rabbins. Cet impor
tant recueil n ’est malheureusem ent pas dans le
commerce : l’auteur ne l ’ayant composé d’abord
que pour son usage personnel, ne l’a autographié
qu’à 60 exemplaires, dont il faitjouir quelques privilégiés.
Cela nous porte à souhaiter une nouvelle
édition, tirée à un plus grand nombre d’exemplaires
et accrue de ce que fournira à l'auteur une m atière
pour ainsi dire inépuisable.
— M. Pasquale V illari vient de term iner la publication
de son grand ouvrage sur Machiavel, dont le
prem ier volume a paru en 1877 : Niccolo M achia-
L’ATHENÆ UM BELGE
velli e i suoi tem pi illu stra ti con nuovi documenti
(Florence, Le M onnier, 3 volumes): Les documents
publiés en appendice à chacun des volumes sont au
nombre d’environ 150, presque tous inédits,
— M. Lanciani écrit de Rome à Y A th enæ u m de
Londres :
“ Le Forum Romanum, dans l’état actuel des
travaux, ressemble plus à un champ de bataille qu’à,
cette paisible retraite où nous nous plaisions à
adm irer les gloires du passé Des maisons et des
m urs de substruction renversés, des travaux de
mines, de longues lignes de charrettes, des centaines
d'hommes en mouvement, voilà 1 image vivante de
l ’activité qui règnedans les quartiers archéologiques
de Rome. Le projet du m inistre de l’instruction
publique, commandeur Guido Baccelli, est aussi
grand et aussi adm irable dans sa conception que
coûteux et difficile dans J’exécution : comprendre
dans un groupe archéologique la vallée du Colisée,
celle du Forum , le palais des Césars et des parties
du Velabrum et du Circus Maximus. Pourm ettre ce
projet à exécution, il est nécessaire d’abord d'ouvrir
de nouvelles lignes de communication entre les
quartiers populeux de la Subura et du Transtevere,
d’acheter et de démolir des propriétés privées de
grande valeur, d’enlever 3 millions et demi de
m ètres cubes de terre et de décombres. Si les vicissitudes
du régim e constitutionnel perm ettent au
comm andeur Baccellide rester en fonctions pendant
trois années encore, ce qui paraît aujourd’hui être
le rêve d’un esprit exalté deviendra une réalité. Ce
sera la plus grande conquête qui ait encore été faite
dans le domaine de l’archéologie depuis la chute
de l’Em pire. »
SO C IÉ T É S S A V A N T E S .
ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. CLASSE DES
BEAUX-ARTS. Séance publique du 29 octobre. —
M .Siret, directeur, prononce un discours sur « Les
prix de Rome » dont la suppression a été réclam ée
et qu’il considère comme « une des plus nobles
créations de l’autorité artistique ». — M. le secrétaire
perpétuel proclame le résultat des derniers
concours. Aucun mém oire n’a été envoyé en réponse
aux quatre questions inscrites au programme pour
la partie littéraire.
SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE. Séance du 30 octobre.
— Présidence de M. Vanderkindere.
M. Reitm ayer est proclamé membre de la
Société.
Communication de M. Albrecht su r Vos in cisif de
l'homme. M: Albrecht rappelle d’abord en quelques
mots quelles sont les dispositions anatomiques normales
chez l’enfant et chez les mammifères supérieurs.
Il m ontre que les dents incisives s’implantent
en réalité, les précanines dans l’apophyse
nasale de l'os interm axillaire, les parasymphysiennes
dans l’os incisif proprem ent dit. Cette disposition
est évidente là où, entre la symphyse palatine et la
suture inciso m axillaire, il existe une suture supplémentaire
rappelant le double bourgeon de chaque
os incisif chez l ’embryon. Quand il existe plus de
quatre incisives, chez le cheval, par exemple, où il
y en a six, ou anorm alèm ent chez l’homme, les
dents sont implantées en dehors des parasym physiennes,
ces dernières et les précanines.conservant
toujours leurs positions respectives. — Or, dans le
cas de bec de-lièvre, c'est précisém ent entre les deux
portions de l’os interm axillaire, entre l'os incisif proprem
ent dit et l'apophyse nasale, que se rencontre
l’absence de soudure. L’attention de M .Albrecht fut
appelée pour la prem ière fois sur ce fait par l ’une
des pièces présentées à la Société : c’est une tête de
cheval avec un bec-de-lièvre double ; l’inspection de
cette pièce, appartenant à l’Université de Kœnigs-
berg, démontre d’une m anière évidente que la solution
de continuité est eu avant des précanines. La
même difformité se voit également avec les mêmes
caractères sur la tête droite d’un veau diprosopis
provenant de l'Université de K iel. L’ancienne
théorie de Gœthe qui plaçait l'absence de soudure du
bec-de-lièvre entre l'os maxillaire et l’os interm axillaire,
se trouve ainsi renversée. Bien plus, les
-ouvrages de chirurgie les mieux faits et les plus
m odernes répètent toujours cette théorie, bien que
toutes les planches qu’ils donnent, justifient pleinem
ent la théorie de M. Albrecht I
L’orateur fait encore passer sous les yeux des
assistants un certain nombre de spécimens de bec-
de-lièvre : l'un d’eux, bec-de-lièvre double, est surtout
rem arquable par la présence de quatre dents
dans l’os incisif ; mais il y a là évidemment hypero-
dontie, puisque les précanines existent dans l’apophyse
nasale.
M. Albrecht term ine son intéressante communication
en faisant valoir quelques raisons d’ordre
embryologique à l’appui de sa théorie : c’est le
sillon nasal, lequel existe entre le bourgeon incisif
interne et le bourgeon incisif externe, qui détermine
le bec-de-lièvre quand la soudure ne se fait pas, et
non le sillon qui sépare le bourgeon- incisif externe
du bourgeon m axillaire supérieur et qui doit aboutir
à la formation du canal lacrymal.
SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE. Séance du
14 octobre. — Découvertes botaniques faites en Belgique
pendant l’année 1882, liste annotée par
M. Durand. — Dans la séance du mois de m ai dernier,
la Société avait décidé de faire annuellem ent
un certain nombre d’herborisations spécialement
consacrées à la cryptogamie. Une prem ière excursion
a eu lieu à Bergh ; M. Delogne communique la
liste des espèces observées. — Note sur la dispersion
en Belgique du Calypogeia arguta M ont., espèce
nouvelle pour la flore, par M. Delogne. — De la
citation des publications dans les bibliographies botaniques,
et des tirés à part, par M. Devos. — Note
sur quelques plantes rares trouvées de 1871 à 1881,
principalem ent dans la province de Liège, par le
même. — Note sur une nouvelle habitation de
l’U tricularia interm edia Hayne et sur la découverte
de l’Ornithopus compressus L. dans la zone cam pi-
nienne, par M. H.Vanden Broeck. — Notes sur quelques
fleurs m onstrueuses(3 espècesindigènesàfleurs
doubles), par M. M archai. - M. Crépin annonce
l’intention de lire, à la prochaiue séance, une relation
botanique d’une excursion qu’il a faite au pays des
Dolomites.
SOCIÉTÉ DE MISCROSCOPIE. Séance du 26 août.
M. Delogne présente deux tableaux analytiques des
espèces de mousses appartenant aux genres Dicra-
nella Sch. et Dicranum Hedw. — Préparation des
Diatomées. Nouveau procédé, par M. Brun. —
Séance du 30 septembre. Note sur les m eilleurs
procédés pour reconnaître les bactéries de la tuberculose
et en faire des préparations microscopiques,
par M. Brun. — Note sur des phénomènes d’altération
d’un ancien verre égyptien, par M. Prinz. —-
Assemblée générale annuelle du 8 octobre. Le
rapport présenté par le secrétaire, M. E rrera, constate
que le nombre des membres de la Société
s’élève à 1 5 7 .— M. A. R enard, conservateur au
Musée royal d’histoire naturelle, est élu président,
en rem placem ant de M. Van H eurck; M. M archai,
conservateur au Jardin botanique de l’Etat, vice-
président,
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. Séance du 7 octobre.
— L ’assemblée vote l'im pression, dans les Annales,
d’un Catalogue des Lépidoptères de Belgique, par
M. Ch. Donckier de Douceel. — M. Van Segvelt
communique des Notes entomologiques sur les enviro
n s d’Annecy (Galles de Cynipides et autres
insectes): — Notes sur la collection d’Hémiptères de
feu M. W esmael, par M. L ethierry. — M. le Dr
Heylaerts décrit deux nouvelles espèces de Psy-
chides. Le même membre communique des “ Observations
relatives à des chenilles de Microlépidoptères
inconnues et inédites ». — M. de Borre
signale une nouvelle capture de l’A m ara famelica
Zimm.