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1882 - Université Libre de Bruxelles

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était fille d'un négociant <strong>de</strong> Hambourg, Jean-<br />

Nicolas Bohl, et d ’une Espagnole, originaire <strong>de</strong><br />

Cadix, Françoise-Xavier <strong>de</strong> Larréa. Son enfance<br />

s'est écoulée à Cadix, dans cette ville qu’elle a<br />

tant aimée et tant louée et qu’elle compare quelque<br />

part à « un nid <strong>de</strong> blanches m ouettes dans<br />

le creux d’un rocher ». Mais elle passa sa jeunesse<br />

à Hambourg, où elle lit <strong>de</strong> sérieuses étu<strong>de</strong>s<br />

et prit- sans doute, dit son biographe, ce goût<br />

<strong>de</strong> l’ordre et <strong>de</strong> la régularité dans le travail<br />

qu’elle a toujours conservé <strong>de</strong>puis. Trois ans<br />

après son retour à Cadix, elle épousa le capitaine<br />

Planells <strong>de</strong> Bardaxi (avril 1816), qui<br />

l'emmena à Porto-Rico où son régim ent était<br />

envoyé ; son mari était un fort indigne personnage<br />

qu’elle a représenté dans son roman<br />

Clemencia sous le nom <strong>de</strong> Guévara ; heureusement,<br />

il fut tué un an après. Cecilia revint à<br />

Cadix où, en 1822, elle contracta un second<br />

m ariage; <strong>de</strong>venue marquise <strong>de</strong> Arco-Hermoso,<br />

elle s’établit à Séville, et fit <strong>de</strong> son salon le<br />

centre <strong>de</strong> la bonne compagnie espagnole et<br />

étrangère; au bout <strong>de</strong> treize ans, le marquis <strong>de</strong><br />

Arco-Hermoso, miné par la phthisie, m ourut, et<br />

Cecilia revint à Cadix. Sur les instances <strong>de</strong> sa<br />

m ère, elle épousa, en troisièm es noces, un<br />

homme plus jeune qu’elle, don Antonio Arrom<br />

<strong>de</strong> Ayala qui l’aimait passionnément ; mais don<br />

Antonio, ruiné dans <strong>de</strong>s entreprises commerciales,<br />

se fit nommer, sans le dire à sa femme,<br />

consul d’Espagne en Australie et partit précipitam<br />

m ent; il releva sa fortune, revint à Cadix, fit<br />

<strong>de</strong> nouvelles affaires qui semblaient lui prom ettre<br />

le succès, lorsque soudain il apprit la fuite du<br />

négociant auquel il avait confié ses capitaux ; il<br />

perdit la raison et se donna la m ort d’un coup<br />

<strong>de</strong> pistolet. Cecilia voulut en trer en religion,<br />

mais les prières <strong>de</strong> ses amies et surtout <strong>de</strong> la<br />

duchesse <strong>de</strong> Montpensier lui firent abandonner<br />

ce projet; elle vécut d’abord à Port-Sainte- Marie,<br />

puis à Séville, et c’est alors qu’elle écrivit ses<br />

nouvelles et ses rom ans ; elle p rit le pseudonyme<br />

<strong>de</strong> Fernan Caballero, nom d’un petit<br />

village <strong>de</strong> la Manche entre Tolè<strong>de</strong> et Ciudad-Real.<br />

Son roman « la Mouette » (la Gaviota) excita<br />

l’enthousiasm e et Ochoa le compara à W aw erley;<br />

la Gaviota <strong>de</strong>vait être pour la littérature espagnole<br />

ce qu’avait été ce roman <strong>de</strong> W alter Scott<br />

pour la littérature anglaise. Puis elle écrivit<br />

un récit historique sur l’ancienne église <strong>de</strong><br />

San Luear ; elle cherchait l’oubli dans un tra ­<br />

vail continuel. M. <strong>de</strong> Bonneau-Avenant analyse<br />

les œ uvres du charm ant rom ancier; nous renvoyons<br />

le lecteur à son étu<strong>de</strong> ; citons seulement<br />

ce fait, qu’ « en 1860 les œ uvres <strong>de</strong> Fernan Caballero<br />

excitèrent l’admiration du public belge; le<br />

gouvernem ent voulut récom penser l’écrivain et<br />

lui fit offrir la croix <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> Léopold. Le<br />

chancelier avait cru que le nom si masculin <strong>de</strong><br />

Fernan Caballero était véritablem ent celui d’un<br />

homme. Dona Cecilia sourit <strong>de</strong> sa m éprise et<br />

chargea un ami qu’elle avait à <strong>Bruxelles</strong>, le général<br />

don Juan Van Halen, d’apprendre au<br />

m inistre <strong>de</strong>s affaires étrangères quelle était la<br />

personne que voilait le pseudonyme, et <strong>de</strong> refuser<br />

pour elle toute récom pense. » (p. 109) (1) .<br />

A. M.<br />

BULLETIN.<br />

Vacle-Mecum <strong>de</strong> l’A stronom e, p ar J. C. Houzeau<br />

(Annales <strong>de</strong> l'Observatoire royal <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>.<br />

Appendice à la nouvelle série <strong>de</strong>s Annales astronomiques).<br />

<strong>Bruxelles</strong>, H ayez, im prim eur, <strong>1882</strong>.<br />

XXYIII-1144 pp. in-8°. — Tout en poursuivant,<br />

avec la collaboration <strong>de</strong> M. Lancaster, la publication<br />

<strong>de</strong> la B ibliographie générale <strong>de</strong> l'astronom ie, le<br />

directeur <strong>de</strong> l’Observatoire préparait le travail<br />

auquel il a donné le titre <strong>de</strong> Va<strong>de</strong>-Mecum, et qui,<br />

par son étendue, la quantité <strong>de</strong> m atériaux qui s’y<br />

. (1) D ora C ecilia est morte le 7 avril 1S77.<br />

L’ATHENÆUM BELGE 179<br />

trouvent accumulés, le soin avec lequel ils sont<br />

coordonnés, pouvait à lui seul absorber pendant<br />

<strong>de</strong>s années toute l’activité d’un travailleur moins<br />

infatigable.<br />

En 1878, M. Houzeau a publié dans la nouvelle<br />

série <strong>de</strong>s Annales astronom iques, t. I ,<br />

n° 2, un Répertoire <strong>de</strong>s constantes <strong>de</strong> l’astronom<br />

ie où se trouvent réunies, dans leur ordre <strong>de</strong><br />

succession, les meilleures valeurs num ériques<br />

<strong>de</strong>s différentes constantes. Ce recueil im portant,<br />

aujourd’hui épuisé, a été refait et très notablement<br />

augmenté dans le volumineux ouvrage qui vient <strong>de</strong><br />

paraître : en réalité, c'est moins une secon<strong>de</strong> édition<br />

qu’une œuvre nouvelle.<br />

Le Va<strong>de</strong>-M ecum comprend 3447 articles, raDgés<br />

sous 366 §§, qui form ent 29 chapitres : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’astronomie. — Histoire <strong>de</strong> l’astronomie. — Astronomie<br />

sphérique. — Astronomie théorique. — Mécanique<br />

céleste. — Physique astronomique. — Système<br />

solaire en général. — Lo Soleil. — Planètes<br />

intra-m ercurielles. — M ercure. — Vénus. — La<br />

T erre. — La Lune. —- Combinaisons luni-solaires.<br />

— Mars. — Astéroï<strong>de</strong>s. — Jupiter. — Saturne. —<br />

Uranus. — Neptune. — Planète trans-neptu-<br />

nienne. — Comètes. — Astronomie météorique. —<br />

Dénombrement <strong>de</strong>s étoiles. — Caractères <strong>de</strong>s étoiles,<br />

— Groupement <strong>de</strong>s étoiles. — Aslronomie pratique.<br />

— Observatoires. — Observations astronomiques.<br />

— Une table <strong>de</strong>s noms d’auteurs, accompagnés <strong>de</strong><br />

l’indication sommaire <strong>de</strong>s titres <strong>de</strong>s ouvrages cités<br />

dans le Va<strong>de</strong>-M ecum , et une table analytique complètent<br />

le volume.<br />

Comme le fait rem arquer M. Houzeau dans<br />

l'introduction, pour spécifier les progrès successifs<br />

<strong>de</strong> la science, il suffit <strong>de</strong> quelques mots, d’une date,<br />

d ’une référence à une publication originale. •< Ce<br />

n ’est donc en aucune m anière, ajoute-t-il, l’histoire<br />

<strong>de</strong> la science que nous avons prétendu reconstruire.<br />

Les notes relatives à l’origine <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s et aux<br />

observations nouvelles, renvoyant aux sources premières,<br />

seraient plutöt le simple squelette d’une<br />

pareille histoire. Elles indiqueraient les pièces<br />

originales à consulter par l’historien, celles dont il<br />

form erait une liste pour se préparer à l’étu<strong>de</strong>. Tel<br />

est le caractère, un peu plus étendu, <strong>de</strong> l'édition<br />

que nous publions aujourd’hui ». Mais le Va<strong>de</strong>-<br />

M ecum a plus d’im portance que l’auteur ne semble<br />

vouloir le faire entendre dans ces lignes trop<br />

mo<strong>de</strong>stes. Ce qui lui donne surtout une haute valeur<br />

scientifique et un caractère d'originalité, ce sont ces<br />

nombreuses notes toujours substantielles, souvent<br />

étendues (celles notam m ent qui figurent sous chacune<br />

<strong>de</strong>s 366 rubriques), que M. Houzeau a introduites<br />

dans son travail et qui perm ettent <strong>de</strong> suivre<br />

le développement <strong>de</strong> la science dans toutes ses<br />

parties; c’est égalem ent le plan qu’il s’est tracé,<br />

l’esprit qui l’a dirigé dans le choix <strong>de</strong>s documents.<br />

A cet égard, l'introduction contient d ’excellentes<br />

considérations.<br />

« Dans le <strong>de</strong>rnier siècle, dit M. Houzeau, les<br />

traités d’astronomie présentaient à la fois l’exposition<br />

didactique <strong>de</strong>s théories, le développement<br />

historique <strong>de</strong>s découvertes et le tableau numérique<br />

<strong>de</strong>s résultats. 118 avaient la prétention d’embrasser<br />

la science tout entière. Ils n’étaient pas seulem ent<br />

précieux par l’ensemble <strong>de</strong>s documents qu’ils m ettaient<br />

en œuvre : ils tiraient un intérêt particulier<br />

<strong>de</strong> la variété et <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong>s m atières dont ils<br />

traitaient. Dans les grands ouvrages <strong>de</strong> Lalan<strong>de</strong> en<br />

France, <strong>de</strong> Vince en A ngleterre, et dans quelques<br />

autres que nous pourrions également citer, on<br />

voyait la science se form er, grandir, procé<strong>de</strong>r à<br />

tous ses essais, asseoir enfin ses résultats, pour<br />

ainsi dire sous les yeux du lecteur. Non seulement<br />

ce tableau donnait <strong>de</strong> l'anim ation à l’exposition<br />

didactique, mais il perm ettait d ’apprécier la part <strong>de</strong><br />

nos <strong>de</strong>vanciers et leur m érite. On vit dans une<br />

sphère trop étroite quand on s’imagine que toute<br />

démonstration date <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière forme qu’on lui<br />

a donnée dans l’école. Nous ne cachons pas que<br />

nous avons cherché à réagir contre cette fausse<br />

impression, trop souvent partagée par la génération<br />

<strong>de</strong>s écoles contemporaines, que toute la science est<br />

<strong>de</strong> date récente. Si dans certaines m esures nous<br />

apportons plus <strong>de</strong> précision que 11e faisaient nos<br />

<strong>de</strong>vanciers, il serait injuste d ’oublier jusqu’où<br />

remonte souvent le germe <strong>de</strong>s plus belles métho<strong>de</strong>s >•.<br />

A ces considérations M. Houzeau en ajoute d'autres<br />

qui perm ettent d’apprécier le soin judicieux avec<br />

lequel il a tracé le cadre do sou travail.<br />

Nous retrouvons dans le Va<strong>de</strong>-Mecum les m érites<br />

qui distinguent le Catalogue général <strong>de</strong> l’astronom<br />

ie : la même attention à 11e négliger aucun<br />

détail bibliographique, la même exactitu<strong>de</strong> et la<br />

même précision dans les citations. L’impression est<br />

également très soignée. HT.<br />

Le P ortugal, notes d’art et d ’archéologie, | ar<br />

Ad. <strong>de</strong>.Ceuleneer (Extr. du Bulletin <strong>de</strong> l’Académie<br />

d’archéologie <strong>de</strong> Belgique). Anvers, 90 p. — M, <strong>de</strong><br />

Ceuleneer a assisté, en 1880, à la neuvième session<br />

du Congrès international d’anthropologie et d’a rchéologie<br />

préhistoriques, à Lisbonne. Il indique<br />

brièvement les principales questions dont le Congrès<br />

s’est occupé et appelle l’attention sur les musées les<br />

plus rem arquables, les monuments qu’il a examinés<br />

pendant son séjour en Portugal. Cette première<br />

partie <strong>de</strong> son travail contient <strong>de</strong>s indications dont<br />

les archéologues pourront tirer grand profit. Les<br />

<strong>de</strong>ux autres parties, dans lesquelles il s’occupe <strong>de</strong>s<br />

azulejos et <strong>de</strong> l'ancienne école <strong>de</strong> peinture m éritent<br />

plus particulièrem ent l'attention.<br />

Les archéologues qui se sont occupés <strong>de</strong> la céramique<br />

espagnole n ’ont pas fait une étu<strong>de</strong> spéciale<br />

<strong>de</strong>s carreaux émaillés connus sous le nom d ’azulejos.<br />

M. <strong>de</strong> Ceuleneer a rassemblé à ce sujet, pendant son<br />

séjour en Portugal, <strong>de</strong>s observations dont le résultat<br />

est <strong>de</strong>s plus intéressants. Il rappelle d’abord que la<br />

décoration au moyen <strong>de</strong> carreaux émaillés remonte<br />

à la plus haute antiquité; mais à aucune époque et<br />

dans aucun pays, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> décoration ne se<br />

développa au même <strong>de</strong>gré que dans la péninsule<br />

ibérique. Il y date surtout <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> la dom ination<br />

m oresque, et il y est encore en usage, surtout<br />

dans les provinces m éridionales et plus encore en<br />

Portugal. Les éléments font défaut pour classifier<br />

les azulejos d’après les fabriques d’où ils sont sortis;<br />

pour les distinguer, il faut étudier les motifs do<br />

décoration et les différences <strong>de</strong> l’émail. M. <strong>de</strong> Ceulo-<br />

neer fait rem onter les plus anciens, et eu même<br />

temps les plus beaux, les azulejos hispano-m oresques<br />

à reflet m étallique, aux mosaïques byzantines,<br />

dont ils ne sont qu'une transform ation.<br />

Les Arabes, dit-il, empruntèrent, la mosaïque aux<br />

constructions byzaptines et spécialement aux monuments<br />

<strong>de</strong> la Syrie. Les traditions ancii nues s'étaient<br />

bien mieux conservées dans cette contrée qu’ailleurs,<br />

et lors <strong>de</strong> la conquête <strong>de</strong> la Syrie, les Arabes furent<br />

frappés <strong>de</strong> l’habileté <strong>de</strong>s Chrétiens dans l’exécution<br />

<strong>de</strong>s mosaïques. Dans toutes ces mosaïques le <strong>de</strong>ssin<br />

géométrique domine. C’est en Syrie aussi qu’on<br />

trouve le type <strong>de</strong> ces décorations en stuc dont les<br />

Arabes nous ont transm is <strong>de</strong> si gracieux modèles.<br />

C’est à la Syrie encore que les Arabes em pruntèrent<br />

l’ornem entà gradins, si commun dans leurs constiuc-<br />

tions, et qui consiste en gran<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nticules et découpures<br />

pyram idales. Les éléments décoratifs qu’ils<br />

avaient em pruntés à la Syrie, ils les développèrent<br />

surtout en Espagne. Au x° siècle, un changement<br />

complet se produit dans le système décoratif <strong>de</strong> l ’a rchitecture<br />

moresque; c’est à cette époque également<br />

qu’il faut reporter la prem ière fabrication<br />

d’azulejos.<br />

Cette industrie se développa d’une m anière rem arquable,<br />

surtout dans le royaume <strong>de</strong> Valence et dans<br />

l’Andalousie. M. <strong>de</strong> Ceuleneer en suit les progrès en<br />

Espagne et en Portugal.<br />

L a troisième partie <strong>de</strong> la brochure, dans laquelle<br />

est traitée la question si obscure <strong>de</strong>s anciens tableaux<br />

portugais, est non moins intéressante. Presque tous<br />

les tableaux peints sur bois en Portugal — on en<br />

compte environ 200 — ont été exécutés entre les<br />

années 1484 et 1557. Il y a à cette époque, rem arque<br />

M. <strong>de</strong> Ceuleneer, une école <strong>de</strong> peinture portu-

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