1882 - Université Libre de Bruxelles
1882 - Université Libre de Bruxelles
1882 - Université Libre de Bruxelles
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
2ü2<br />
sérieuse fie ces plantes est l’œuvre <strong>de</strong>s quarante<br />
<strong>de</strong>rnières années, tandis que la plupart <strong>de</strong>s'<br />
livres français <strong>de</strong>stinés à apprendre l’histoire<br />
naturelle aux enfants sont au moins d’un <strong>de</strong>m i-<br />
siècle en arrière <strong>de</strong> leur époque.<br />
Aussi avons-nous un vrai plaisir à signaler<br />
l ’apparition du petit volume <strong>de</strong> M. Piré : s’il est<br />
tout à fait élém entaire et accessible à un enfant<br />
<strong>de</strong> dix ans par la clarté du récit et la naïveté du<br />
style, il est exact et scientifique dans les explications<br />
qu’il donne et les faits qu’il décrit.<br />
La forme adoptée par l’auteur est le dialogue.<br />
Une petite fille curieuse bombar<strong>de</strong> son père <strong>de</strong><br />
questions et le papa, qui est un botaniste <strong>de</strong><br />
mérite, y répond le plus simplement et le mieux<br />
qu’il peut La conversation, on le pense bien,<br />
n ’est pas nbandonnée-au pur hasard : l’auteur l’a<br />
arrangée <strong>de</strong> telle sorte qu’elle abor<strong>de</strong> successivement<br />
le Microscope, la Goutte d’eau, la Belle<br />
Rosace, les Petites Barquettes, les Filam ents<br />
verts, les C hampignons, une Herborisation sur<br />
un vieu x m u r, une E xcursion dans la Forêt <strong>de</strong><br />
Soignes, les Lichens, les Mousses, les Fougères,<br />
les Prêles, les Charaignes (qu’il serait plus<br />
correct d’écrire Charagnes) et les Lycopo<strong>de</strong>s. —<br />
Comme quelques lecteurs pourraient ne pas<br />
<strong>de</strong>viner tout <strong>de</strong> suite ce que veut dire la « belle<br />
rosace », nous leur dirons que l’auteur désigne<br />
par là une Algue du genre P e d ia stn m ; et s’ils<br />
poussaient la curiosité jusqu’à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que<br />
signifient les « petites barquettes », nous nous<br />
hâterions <strong>de</strong> leur apprendre que ce sont <strong>de</strong>s<br />
Diatomées. L’auteur a soigneusement évité les<br />
term es techniques — en quoi il a bien fait — et<br />
il s’est contenté <strong>de</strong> donner en note ceux qui<br />
sont les plus usuels.<br />
Le vrai mérite <strong>de</strong> l'ouvrage que nous analysons<br />
est <strong>de</strong> se trouver, dans tous les points<br />
essentiels, au niveau <strong>de</strong> la science. Il nous faut<br />
d’autant plus regretter que l’auteur ait cru<br />
<strong>de</strong>voir sacrifier à un vieil usage en plaçant les<br />
Cbaracées auprès <strong>de</strong>s Fougères et <strong>de</strong>s Prèles :<br />
les Characées sont <strong>de</strong>s Algues, au même titre<br />
que les Desmidiées, les Diatomées ou les Floridées.<br />
C’est aussi, croyons nous, une idée <strong>de</strong>s<br />
siècles passés que l’auteur exprime quand il<br />
écrit : « la prem ière fonction que les Cryptogames<br />
ont à rem plir, c’est celle <strong>de</strong> préparer le sol à<br />
recevoir <strong>de</strong>s végétaux plus parfaits », ou lorsqu’il<br />
essaye d’expliquer à quoi servent dans la nature<br />
les Champignons vénéneux. C’est un désir injustifié<br />
et anthropocentrique — comme dirait<br />
Hæekel — <strong>de</strong> vouloir que tous les phénomènes<br />
naturels nous soient utiles et q u ’ils aient été<br />
arrangés pour nous : le mon<strong>de</strong> entier ne converge<br />
pas vers l’homme. Nous rappellerions<br />
volontiers à l’auteur ces paroles si justes et si<br />
profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Bernard : « La loi <strong>de</strong> la<br />
finalité physiologique est dans chaque être en<br />
particulier, et non hors <strong>de</strong> lui : l’organisme<br />
vivant est fait pour lui-m êm e, il a ses lois propres,<br />
intrinsèques. Il travaille pour lui, et non<br />
pour les autres. »<br />
M. Piré fait naturellem ent un fréquent usa^e<br />
<strong>de</strong> la loupe et du microscope et nous sommes<br />
bien loin <strong>de</strong> l’en blâmer. Mais comme toutes les<br />
petites tilles n’ont pas un papa au courant <strong>de</strong> la<br />
technique microscopique, nous eussions souhaité<br />
quelques détails succincts sur la façon <strong>de</strong><br />
préparer pour le microscope les objets dont l’auteur<br />
parle. Presque tous sont très faciles à trouver<br />
à chaque promena<strong>de</strong>, et tout bon |>öre <strong>de</strong> famille<br />
s'astreindrait sans doute à manier le rasoir et<br />
L’ATHENÆ UM BELGE<br />
les aiguilles <strong>de</strong> dissection pour l’instruction <strong>de</strong><br />
ses enfants — et pour la sienne peut-être.<br />
Le volume est orné <strong>de</strong> vingt-huit figures par<br />
Mme Adèle Piré. O rné est ici le mot propre, car<br />
ces <strong>de</strong>ssins ont une élégance et une-exactitu<strong>de</strong><br />
à laquelle les ouvrages <strong>de</strong> vulgarisation ne<br />
nous ont, hélas ! pas habitués. Les Diatomées, le<br />
Fucus, les Mousses, la Fougère, le Lycopo<strong>de</strong> et<br />
bien d’autres sont d’une finesse, d’une ressem <br />
blance, d’ufie valeur scientifique qu’il faut louer<br />
sans réserve. Nous aimons moins le Proto-<br />
coccus et la conjugaison <strong>de</strong>s Spirogyres; quant<br />
au modèle <strong>de</strong> microscope à platine mobile <strong>de</strong> la<br />
fig 1, il sent un peu son vieux temps. Signalons<br />
aussi, en passant, l’oubli <strong>de</strong>sgaînes foliaires<br />
<strong>de</strong> la tige, chez la Prêle, bien que l’auteur ait<br />
attiré l'attention sur ces gaînes, dans le texte.<br />
Nous ne nous arrêterons pas non plus à quelques<br />
légers lapsus <strong>de</strong> style et d’orthographe,<br />
auxquels on se heurte ça et là : « Tu ne les mets<br />
pas si bien <strong>de</strong> cöté que ceux que maman te<br />
fait », « un am ybe », etc. Ce sont là <strong>de</strong>s détails<br />
insignifiants; si nous en disons un mot, c’est<br />
en vue d ’une <strong>de</strong>uxième édition dont l’excellent<br />
volume do M. Piré est digne à tous égards et<br />
que nous lui souhaitons <strong>de</strong> grand cœ ur. E.<br />
A. Héron <strong>de</strong> Villefosse et H. Thé<strong>de</strong>nat. Cachets<br />
d’oculistes rom anis. T. I. Paris, Champion,<br />
<strong>1882</strong>. 210 p. avec 2 pl. et 19 grav.<br />
On rencontre dans maint musée <strong>de</strong> France <strong>de</strong><br />
petites plaques rectangulaires, en schiste ardoi-<br />
sier ou en serpentine, dont les bords sont ornés<br />
d’inscriptions. Ce sont <strong>de</strong>s cachets dont se servaient<br />
les oculistes rom ains pour indiquer la<br />
nature <strong>de</strong> leurs collyres et les maladies que ces<br />
médicaments <strong>de</strong>vaient soulager. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces<br />
petits monum ents a occupé <strong>de</strong>puis longtemps<br />
les épigraphistes, tant à cause <strong>de</strong> l’intérêt qu’ils<br />
présentent pour l’histoire <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine chez<br />
les Romains que pour le grand nom bre <strong>de</strong> noms<br />
d’oculistes rom ains qu’ils nous font connaître ;<br />
et chose curieuse, c’est surtout en France "qu’on<br />
en a découvert jusqu’ici. On peut y ajouter <strong>de</strong>s<br />
cachets trouvés en Bretagne ou dans les <strong>de</strong>ux<br />
Germanies; mais, jusqu’à ce jour, aucun cachet<br />
n ’a été trouvé ni en Italie ni en Espagne. En<br />
1867 M. Grotefend publia un recueil <strong>de</strong> ces<br />
cachets, auquel vint s’ajouter un supplém ent dû<br />
à M. Klein et publié à Bonn en 1874. Depuis<br />
plusieurs années MM. Héron <strong>de</strong> Villefosse et<br />
Thé<strong>de</strong>nat s’étaient occupés <strong>de</strong>s cachets nouvellem<br />
ent découverts ou restés inédits, et en firent<br />
l’objet <strong>de</strong> savantes dissertations publiées dans<br />
diverses revues. C’est une partie <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s,<br />
revues et complétées, qu’ils publient aujourd’hui<br />
en y ajoutant quelques cachets inédits. Ce premier<br />
volume comprend l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 18 cachets<br />
d’oculistes, tous trouvés en France, à l’exception<br />
d’un seul conservé àPérouse et dont l’origine<br />
esl inconnue.<br />
Parmi ces 18 cachets <strong>de</strong>ux sont anonymes,<br />
<strong>de</strong>ux autres sont en grec, — les seuls connus en<br />
cette langue, — et 14 en latin. A la page 87, les<br />
auteurs ont dressé une curieuse liste <strong>de</strong>s seize<br />
mé<strong>de</strong>cins oculistes dont les noms nous sont<br />
connus p arles inscriptions d’Italie Cette publication<br />
fait le plus grand honneur à l’érudition<br />
française, et est en tout point digne <strong>de</strong>s écrits<br />
antérieurs <strong>de</strong> MM. Héron <strong>de</strong> Villefosseet Thé<strong>de</strong>nat,<br />
dont les savantes publications épigraphiques<br />
sont aussi appréciées à l’étranger qu’en France.<br />
Aussi avons-nous été heureux d’apprendre que<br />
l’Académie <strong>de</strong>s Inscriptions avait décerné à leur<br />
ouvrage une <strong>de</strong>s trois médailles du Concours <strong>de</strong>s<br />
antiquités nationales. Adolf De Ceu le n ee r.<br />
B ulletin du Musée royal d ’H istoire naturelle <strong>de</strong><br />
Belgique.— Tome I. N° 1. <strong>Bruxelles</strong>, im primerie<br />
Hayez, <strong>1882</strong>. VI-87 pp., in-8°. 6 pl.<br />
Le Musée royal d ’Histoire naturelle vient <strong>de</strong><br />
faire paraître le prem ier fascicule <strong>de</strong> son Bulletin.<br />
On sait que cet établissem ent possédait<br />
déjà un recueil <strong>de</strong>stiné aux mémoires trop étendus<br />
pour prendre place dans les périodiques<br />
belges jusqu’alors (1875) existants : nous voulons<br />
parler <strong>de</strong>s Annales, que VAthenæ um a eu<br />
plusieurs fois l’occasion <strong>de</strong> signaler à ses lecteurs.<br />
Aujourd’hui, le Musée nous offre une<br />
publication plus spécialement ouverte aux communications<br />
prélim inaires ou, d’une manière<br />
plus générale, aux travaux qui ne nécessitent<br />
pas <strong>de</strong> grands développements.<br />
Nous nous proposons <strong>de</strong> donner un rapi<strong>de</strong><br />
exposé <strong>de</strong>s m atières contenues dans le prem ier<br />
fascicule. Un mot pourtant, avant d ’abor<strong>de</strong>r le<br />
cöté technique <strong>de</strong> la question, sur la nature et<br />
le mo<strong>de</strong> d’apparition du nouveau recueil. Nous<br />
ne saurions mieux faire à cet égard que <strong>de</strong><br />
reproduire les quelques lignesquelaD irection a<br />
placées en tête du B idletin :<br />
« Le présent B ulletin du Musée royal d’Histoire<br />
naturelle <strong>de</strong> Belgique a été créé par décision<br />
m inistérielle du 2 juin <strong>1882</strong>. Il sera exclusivement<br />
réservé au personnel <strong>de</strong> l’établissement<br />
et à ses collaborateurs pour la publication<br />
<strong>de</strong>s travaux que le gouvernem ent a chargé le<br />
Musée d’exécuter. Lo Bulletin paraîtra en fascicules<br />
séparés, sans époque fixe; ceux-ci seront<br />
réunis en volume à la fin <strong>de</strong> chaque annee. »<br />
Le Musée royal d ’Histoire naturelle <strong>de</strong> Belgique,<br />
tel esl le titre <strong>de</strong> l’Introduction, qui n’est,<br />
en gran<strong>de</strong> partie, qu’une reproduction <strong>de</strong> la<br />
note insérée dans le prem ier volume <strong>de</strong>s A nnales<br />
du Musée (1877). Elle nous fait connaître l’historique,<br />
le program m e et l’organisation <strong>de</strong> l’établissem<br />
ent. Nous y relevons les points suivants,<br />
qui nous ont paru les plus intéressants ;<br />
« Le cadre du Musée était dès lors tout tracé.<br />
» Il <strong>de</strong>vait donner naissance à une série <strong>de</strong><br />
m esures d’une haute importance pour la science<br />
belge :<br />
» Exploration scientifique approfondie <strong>de</strong><br />
notre territoire et réunion méthodique <strong>de</strong>s collections<br />
étrangères pour assurer l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
vastes collections qui allaient résulter <strong>de</strong> cette<br />
exploration ;<br />
» Création d ’un corps <strong>de</strong> naturalistes spéciaux<br />
formant le personnel scientifique <strong>de</strong> l’institution<br />
et recevant pour mission <strong>de</strong> recueillir<br />
ces collections, <strong>de</strong> les étudier et <strong>de</strong> les d écrire;<br />
» Collaboration <strong>de</strong>s savants du pays, attachés<br />
à d'autres fonctions, et concours éventuel <strong>de</strong><br />
savants étrangers ;<br />
» Publication d’un recueil <strong>de</strong>stiné à ces travaux,<br />
beaucoup trop étendus pour prendre place<br />
dans les recueils scientifiques existants. M. Delcour,<br />
m inistre <strong>de</strong> l’intérieur, a dans ce but crée<br />
les Annales du Musée, en 1875 ;<br />
» Exécution d’une carte géologique du<br />
royaum e, à l’échelle du 20,000e, par les soins<br />
du Musée. Elle fut décidée en 1878, avec l’approbation<br />
<strong>de</strong> la Législature, par M. Delcour, et<br />
organisée la même année par M. Rolin-Jaequemyns,<br />
ministre <strong>de</strong> l’intérieur. »