1882 - Université Libre de Bruxelles

de la toxicologie ; et encore, en quoi consiste
cette im portante partie du cours? En une succession
de précipités qui apparaissent et disparaissent
aux regards étonnés des élèves; mais pas
un d’eux n ’est appelé à faire une expérience
chimique, à exam iner un noyé, un pendu, un
asphyxié ». Et plus loin : « Nous sommes donc
entièrem ent fondés à affirmer qu’il manque un
enseignement médico-légal qui correspond à la
clinique des höpitaux, et où les élèves puissent
trouver la même instruction pratique qu'en médecine
(1) . » Ne dirait-on pas que c’est d ’hier
que datent C: s paroles si sages? Elles ont eu de
l’écho en France. Nul doute qu'elles n ’en trouvent
aussi dans notre pays.
En résum é, installation, sur notre littoral,
d ’un laboratoire biologique, création d’instituts
cliniques, direction pratique im prim éeaux cours
d’hygiène et de médecine légale, tels sont,
croyons-nous, les principaux perfectionnements
à apporter aux études pratiques.
Ceux qui règlent les destinées de l’enseignem
ent supérieur dans notre pays en ont compris
la haute im portance. Pour m ener à bonne fin
leur œ uvre si bien commencée, ils ne reculeront
pas devant les nouveaux sacrifices que réclament
les améliorations et les extensions sur lesquelles
je me suis permis d’insister. Ils savent qu’il faut
sem er pour récolter, et quand un jour il leur
sera permis d é s is te r au fonciionnement normal
et régulier de toutes ces créations qu'ilsont vues
naître, ils se rappelleront ces paroles d ’Emile
Yung, exaltant les services rendus par la station
de Naples : « Si elle a beaucoup demandé, elle
a largem ent rendu, et l’argent qui y a été consacré
rapporte le plus noble des intérêts, le progrès
scientifique (2) ».
Professeur d’université, j’ai choisi pour sujet
une question qui intéresse avant tout l’enseignem
ent universitaire. Mais les branches si
diverses qui font l’objet de cet enseignem ent
form eraient-elles, par hasard, un groupe à part,
isolé au milieu du cercle des connaissances
humaines? Non, sans doute, et si Renan a pu
dire que « renseignem ent supérieur est la source
de l’enseignement prim aire .. », que « c’est
l’université qui fait l’école », il est vrai aussi
que les progrès réalisés | ar l’enseignement
moyen et prim aire peuvent donner la m esure de
ce que seront les hautes études.
C’est qu’il existe une solidarité étroite, une
filiation non interrom pue, une véritable parenté
entre toutes I