1882 - Université Libre de Bruxelles
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» C’est un m étier <strong>de</strong> faire un livre, disait La<br />
Bruyère, comme <strong>de</strong> faire une pendule. C'est aussi<br />
un m étier <strong>de</strong> faire une pièce <strong>de</strong> théâtre, et on n'apprend<br />
ce m étier-là qu'en l'exerçant.<br />
» Le ju ry s’est <strong>de</strong>mandé si nos auteurs d ram atiques<br />
avaient assez d’occasions d’essayer leurs forces<br />
et <strong>de</strong> se façonner à leur profession.<br />
„ On n’arrive à donner du m ouvement aux œuvres<br />
du théâtre qu’en m archant sur les planches mêmes<br />
du théâtre, en y prenant pied et langue. Il serait<br />
désirable, en effet, que nos auteurs fussent assurés<br />
<strong>de</strong> représentations régulières où ils apprendraient à<br />
se corriger <strong>de</strong> leur inexpérience et même <strong>de</strong> leurs<br />
défauts, en les voyant.<br />
» Mais il n'est pas facile d'organiser d’avance <strong>de</strong>s<br />
représentations <strong>de</strong> pièces qui n'existent pas encore,<br />
et sur la valeur <strong>de</strong>squelles on n’est pas renseigné.<br />
» Nous nous bornons à poser la question, sachant<br />
bien que le gouvernem ent a le souci <strong>de</strong> la vie intellectuelle<br />
du pays, qu’il veut encourager les initiatives<br />
et les aptitu<strong>de</strong>s pour les choses <strong>de</strong> l’art,com m e<br />
pour toutes les autres choses qui font une nation. »<br />
Le ju ry était composé comme suit : MM. L. Alvin,<br />
prési<strong>de</strong>nt, G. Frédérix, rapporteur, Ch. Potvin,<br />
E . Fétis, L. Hymans, membres.<br />
— Il p araîtra prochainem ent à P aris une R evue<br />
assyriologique, sous la direction <strong>de</strong> M. Oppert.<br />
Le secrétaire <strong>de</strong> la rédaction est M. Ledrain.<br />
— La Société <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s historiques m et au concours<br />
la question suivante : “ Histoire <strong>de</strong> la critique littéraire<br />
en France <strong>de</strong>puis le commencement du<br />
XIXe siècle jusqu’en 1870. » Prix : 1,000 francs. Les<br />
m anuscrits doivent être adressés, avant le l erjanvier<br />
1883, au secrétaire général, Carrefour <strong>de</strong> l’Udéon,2,<br />
à Paris.<br />
— Une société se constitue en A ngleterre, dans<br />
le but d’entreprendre <strong>de</strong>s fouilles dans le Delta du<br />
Nil.<br />
R e v u es é t r a n g è r e s . N o t ic e s d' o u v r a g e s b e l g e s .<br />
— Séances et tra v a u x <strong>de</strong> l’A cadém ie <strong>de</strong>s sciences<br />
morales et politiques. A vril-m ai. Thonissen, L’o rganisation<br />
judiciaire, etc. <strong>de</strong> la loi salique.<br />
R evue <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ju iv e s. 7 Ouverleaux, Notice<br />
sur une inscription hébraïque découverte à Béjar.<br />
Jo u rn a l <strong>de</strong>s économistes. Mai Em . <strong>de</strong> Laveleye,<br />
Les fonctions <strong>de</strong> la m onnaie. — W oeste, Les législations<br />
étrangères sur l’instruction prim aire. — De<br />
Renesse, Les Minnesængers. — Prins, Les défaillances<br />
<strong>de</strong> l’E tat m o<strong>de</strong>rne.<br />
R om a n ia . N° 41. A. d’Herbomez, Etu<strong>de</strong> sur le<br />
dialecte du Tournaisis au XIIIe siècle.<br />
H istorische Zeitschrift. <strong>1882</strong>. 3. Devaux, Etu<strong>de</strong>s<br />
sur l ’histoire rom aine.<br />
Zeitschrift <strong>de</strong>s Bergischen Geschichts ver eines.<br />
Jahrg 1881. Rahlenbeck, Metz e t T h ionville.<br />
Centralblatt fü r R echtsw issenschaft. Févr. R i-<br />
vier, Introduction historique au droit rom ain. —<br />
Mai Nys, Le droit <strong>de</strong> la guerre et les précurseurs<br />
<strong>de</strong> Grotius.<br />
K ritisclic V ierteljàhreschrift fü r Gesetzgebung<br />
u n i R echtsw issenschaft. V . 1. Rivier, Introduction<br />
historique au droit rom ain.<br />
Jahrbueh fü r Gesetzgebung, V envaltung u n d<br />
V olksw irthschaft. VI. 2. Em . <strong>de</strong> Laveleye, Der<br />
w ahre Grund <strong>de</strong>r seit 1873 bis jetzt anhalten<strong>de</strong>n<br />
wirtlischaftlichen K risis, übersetzt von O. von<br />
B ar.<br />
Zeitschrift <strong>de</strong>r Savig n y-S tiftu n g fü r Rechtsgeschichte.<br />
Roman. Abth. III. 1. W illem s, Le sénat <strong>de</strong><br />
la république romaine.<br />
De P ortefeuille. 20 mai. U it Zuid-N e<strong>de</strong>rland.<br />
SO C IÉ T É S S A V A N T E S .<br />
ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. CLASSE DES<br />
SCIENCES. Séance du 9 m a i. — D’accord avec la<br />
classe <strong>de</strong>s lettres, la classe <strong>de</strong>s sciences vote l’im <br />
pression, dans les mémoires in-8°, d’un travail <strong>de</strong><br />
M. Mailly, intitulé : « Histoire <strong>de</strong> l’Académie im périale<br />
et royale <strong>de</strong>s sciences et belles-lettres <strong>de</strong><br />
<strong>Bruxelles</strong> ». Elle vote l’impression, égalem ent, dans<br />
les m émoires in 8°, d’un travail <strong>de</strong> M. C rism ersur<br />
la réaction <strong>de</strong> Perkin et les lois sur les con<strong>de</strong>nsa<br />
L’ATHENÆUM BELGE 129<br />
tions; dans le Bulletin, <strong>de</strong>s notes suivantes: Sur<br />
l’intégration d ’une classe d’équations aux dérivées<br />
partielles du <strong>de</strong>uxième ordre, par M. Gomes<br />
Teixeira; Sur l'appareil pulmonaire <strong>de</strong>s scorpions,<br />
par M. Mac Leod ; Sur les surfaces d’involution, par<br />
M. W eyr.<br />
Le gouvernem ent a proposé et les Chambres ont<br />
adopté une loi qui a pour objet la conservation du<br />
poisson et le repeuplem ent <strong>de</strong>s rivières. L’obstacle<br />
capital qui empêche actuellem ent d’atteindre ce but,<br />
c’est la corruption <strong>de</strong>s eaux dans les petites rivières<br />
non navigables ni flottables, qui sont contaminées<br />
par <strong>de</strong>s matières soli<strong>de</strong>s ou liqui<strong>de</strong>s déversées par<br />
différentes industries, et incompatibles avec la reproduction<br />
et l’existence <strong>de</strong>s poissons. L ’Académie<br />
/ait appel à la science pour faciliter l’accomplissem<br />
ent <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong>s pouvoirs publics. Acceptant la<br />
proposition d’un <strong>de</strong> ses membres qui met généreusement<br />
à sa disposition une somme <strong>de</strong> 3,000 francs,<br />
elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong> diverses<br />
questions, à la fois chim iques et biologiques. Les<br />
m ém oires en réponse à ces questions <strong>de</strong>vront être<br />
adressés à M. le secrétaire perpétuel avant le 1er octobre<br />
1884.<br />
M. G. Dewalque donne lecture d’une note en<br />
réponse à celle que M. Dupont a communiquée sur<br />
l'origine corallienne <strong>de</strong>s calcaires <strong>de</strong>voniens <strong>de</strong> la<br />
Belgique.<br />
M. Candèze présente une note sur “ la photographie<br />
en chemin <strong>de</strong> fer et en ballon », accompagnée<br />
d'épreuves instantanées et <strong>de</strong> l’instrum ent au moyeu<br />
duquel celles-ci ont été prises. L ’objectif dont il se<br />
sert est une boîte en cuivre, à doubles lentilles entre<br />
lesquelles tourne un tam bour mû par un ressort et<br />
faisant le double office d’obturateur et <strong>de</strong> diaphragm<br />
e. Un déclic spécial fait faire à ce tambour,<br />
percé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ouvertures quadrangulaires, un <strong>de</strong>mi-<br />
tour dont la durée n’est que celle d’un éclair. Les<br />
vues exécutées p ar ce moyen ont une gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
13 centim ètres sur 18.<br />
Note <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Tilly intitulée : “ Recherches sur<br />
les équations différentielles linéaires ».<br />
ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. CI.ASSE DES<br />
BEAUX-ARTS. Séance d u 10 m a i. — M. le directeur<br />
fait savoir que l’Académie <strong>de</strong>s beaux-arts <strong>de</strong><br />
l ’Institut <strong>de</strong> France vient d’élire correspondant<br />
M. Franck, m em bre <strong>de</strong> la classe.<br />
M. Alphonse W auters lit une note a sur quelques<br />
peintres peu connus <strong>de</strong> la fin du XVe siècle », comme<br />
suite au travail qu’il a communiqué à la classe<br />
dans la séance précé<strong>de</strong>nte Dans la gran<strong>de</strong> quantité<br />
<strong>de</strong> noms que renferm e l’album <strong>de</strong> la confrérie <strong>de</strong><br />
Saint-Sébastien, <strong>de</strong> Linkenbeek, il relève d’abord<br />
celui <strong>de</strong> P ierre Coustain, pendant plus <strong>de</strong> trente<br />
années peintre en titre et valet <strong>de</strong> cham bre à la<br />
cour <strong>de</strong> Bourgogne, puis <strong>de</strong> Jean Mertens, d’ordinaire<br />
qualifié <strong>de</strong> sculpteur, et dont la seule oeuvre<br />
authentique existante est un tableau conservé dans<br />
l’église <strong>de</strong> Saint-Léonard, <strong>de</strong> Léau. Mertens travailla<br />
beaucoup pour l’église <strong>de</strong> Léau, <strong>de</strong> 1481 à<br />
1487 et en 1490-1491. Dans ses compositions rien<br />
ne révèle l’homme appelé à laisser <strong>de</strong>s traces puissantes<br />
<strong>de</strong> son talent. Il apparaît plutöt comme un<br />
décorateur que comme un véritable artiste. On ne<br />
peut donc voir en lui, non plus qu’en Coustain, le<br />
portraitiste distingué dont la palette vigoureuse<br />
nous a conservé les traits <strong>de</strong> Charles le Tém éraire ;<br />
le seul nom auquel ce portrait semble pouvoir se<br />
rattacher est celui <strong>de</strong> Jean Van <strong>de</strong>r Meire. Ici l’histoire<br />
<strong>de</strong> l’a rt se trouve en présence <strong>de</strong> difficultés<br />
inextricables. Il existe <strong>de</strong>ux Van <strong>de</strong>r Meire, Jean et<br />
G érard, tous <strong>de</strong>ux Gantois d ’origine et dont les<br />
biographies sont étayées sur <strong>de</strong>s bases très peu<br />
soli<strong>de</strong>s. M. W auters examine et discute les sources<br />
auxquelles ont été empruntées les détails biographiques<br />
que l ’on possè<strong>de</strong>. Il continuera cette étu<strong>de</strong><br />
dans une prochaine séance. Il s’attachera en particulier<br />
à rechercher la part que Gérard Van <strong>de</strong>r<br />
Meire a prise, avec Memling et Liévin d ’Anvers, à<br />
l’exécution du fameux Bréviaire Grim ani.<br />
ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. Séance générale<br />
<strong>de</strong>s trois classes du 9 m a i. — M. Ad. Siret, secré<br />
taire <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> la Biographie nationale<br />
donne lecture du rapport sur les travaux <strong>de</strong> la Commission<br />
pendant l’année 1881-82.<br />
L ’année 1881-82 a été désastreuse pour le personnel<br />
adm inistratif <strong>de</strong> la Biographie nationale,<br />
M. Auguste Van<strong>de</strong>r Meersch, qui fut pendant vingt<br />
ans le directeur effectif <strong>de</strong> l’entreprise, est m ort au<br />
mois <strong>de</strong> novembre 1880, laissant à M. De Busscher,<br />
secrétaire-trésorier, tout le poids d’une lour<strong>de</strong><br />
gestion. M, De Busscher, miné par la maladie,<br />
m ourut lui-même le 18 janvier <strong>de</strong> la présente année.<br />
M Siret rappelle les services rendus par ces <strong>de</strong>ux<br />
collaborateurs.<br />
« M. l’avocat Aug. Van<strong>de</strong>r Meersch, employé<br />
aux archives <strong>de</strong> Flandre, avait été distingué par<br />
M. le baron Jules <strong>de</strong> Saint-Genois, le fondateur <strong>de</strong><br />
l’entreprise, pour l’ai<strong>de</strong>r dans la préparation et la<br />
méthodification, si je puis dire, <strong>de</strong> la Biographie<br />
nationale. C’est sous la direction <strong>de</strong> notre prem ier<br />
prési<strong>de</strong>nt que fut dressée cette liste provisoire<br />
contenant plus <strong>de</strong> 6,000 noms, liste incomplète et<br />
pourtant si utile, puisqu’elle est encore le canevas<br />
sur lequel tout notre travail est tissé.<br />
» Après la m ort <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Saint-G enois, M. Van<br />
<strong>de</strong>r Meersch fut véritablem ent le continuateur <strong>de</strong><br />
la Biographie, et c’est rendre à sa mém oire la<br />
justice qui lui est due, <strong>de</strong> déclarer qu’il a été le<br />
prom oteur <strong>de</strong> ce grand travail académique et qu’il<br />
l a plus d’une fois préservé <strong>de</strong>s graves dangers<br />
qui l’ont menacé. La m anière dont le mécanisme<br />
adm inistratif fonctionne lui appartient, et c’est lui<br />
aussi qui en a établi les rouages. Ce travail caché,<br />
patient et souvent ingrat, il l’avait encore compliqué<br />
par la rédaction <strong>de</strong>s notices biographiques<br />
dont personne ne voulait se .charger; notices dont,,<br />
par parenthèse, quelques-unes sont <strong>de</strong> véritables<br />
tours <strong>de</strong> force et d’inattendues restitutions à 1 histoire.<br />
C’est à peine croyable, m essieurs, sur<br />
2,846 notices term inées aujourd’hui, 1,105 lui sont<br />
dues. En un m ot, Van<strong>de</strong>r Meersch a donné vingt<br />
ans <strong>de</strong> sa vie à la Biographie nationale et, pour<br />
s’y absorber plus complètement, <strong>de</strong>puis plus do dix<br />
années il avait fini p ar abandonner toute autre<br />
occupation.<br />
n M. De Busscher, pendant 18 ans, avait apporté<br />
sa p art d’autorité, d ’initiative et <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce dans<br />
l’accomplissement <strong>de</strong>s travaux communs. Nous<br />
avons parlé <strong>de</strong> sa pru<strong>de</strong>nce ; c’est ici qu’il faut<br />
s’arrêter quelque peu. Dépositaire <strong>de</strong>s désirs et <strong>de</strong>s<br />
décisions <strong>de</strong> la commission et du sous-comité,<br />
exécuteur <strong>de</strong> leurs résolutions, il lui est souvent<br />
arrivé d’avoir à traiter <strong>de</strong>s questions d ’une délicatesse<br />
d’autant plus gran<strong>de</strong> que c’est presque toujo<br />
u rs à l'am our-propre <strong>de</strong>s écrivains qu’il avait à<br />
s’adresser. Il faut voir la correspondance qui<br />
repose aux archives pour apprécier le tact, la<br />
ferm eté et la sagesse apportés par notre défunt collègue<br />
à rem plir cette partie épineuse <strong>de</strong> sa tâche.<br />
Chose touchante et originale, m essieurs, quand la<br />
m atière sem blait à De Busscher dépasser la m esure<br />
<strong>de</strong> ses forces, il appelait Van<strong>de</strong>r Meersch à la re scousse,<br />
et alors celui-ci, qui m aniait avec un esprit<br />
hors ligue l’a rme <strong>de</strong> la plaisanterie courtoise,<br />
prenait la plume et rédigeait <strong>de</strong>s plaidoyers littéraires<br />
tout rem plis d’argum ents d'une portée très<br />
fine sans raillerie et <strong>de</strong> causticité sans m orsure.<br />
Nos archives sont bourrées <strong>de</strong> lettres <strong>de</strong> ce genre<br />
que les m eilleurs épistoliers ne dédaigneraient pas.<br />
•• C’est à p artir <strong>de</strong> décembre 1880 que la<br />
Biographie se voit enrayée dans sa m arche. En<br />
15 mois nous ne faisons que <strong>de</strong>ux feuilles d ’im pression,<br />
et, pendant plus d ’un an, dix placards, form ant<br />
environ cinq feuilles, sont composés et corrigés,<br />
mais sommeillent dans les cartons et immobilisent,<br />
au détrim ent <strong>de</strong> l’éditeur, une quantité considérable<br />
<strong>de</strong> caractères. Aujourd’hui, nous avons une allure<br />
plus décidée, nous allons im prim er une vitesse plus<br />
gran<strong>de</strong> i nos travaux et, si c’est possible, doubler<br />
les résultats obtenus dans le même espace <strong>de</strong><br />
tem ps... C’est en 1866 qu’a été publié notre prem ier<br />
volume, voilà bientôt seize ans. Nous avons presque<br />
term iné le septième volume, c’est donc moins d’un