31.07.2013 Views

1882 - Université Libre de Bruxelles

1882 - Université Libre de Bruxelles

1882 - Université Libre de Bruxelles

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2TG<br />

territoire <strong>de</strong> l’Empire ; elle fut fixée par le séna-<br />

tus-consulte du 30 janvier 1810, ce co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

dynastie qui embrasse la dotation <strong>de</strong> la couronne,<br />

le domaine extraordinaire, le domaine<br />

privé, le douaire <strong>de</strong>s im pératrices, les apanages<br />

<strong>de</strong>s princes français et la dotation <strong>de</strong>s princes<br />

(pp. 22-32). La liste civile <strong>de</strong> Louis XV1I1 fut<br />

réglée par la loi du 8 novembre -1814 (liste civile,<br />

25 m illions; dotation <strong>de</strong>s princes et princesses,<br />

avec le million .accordé à l’occasion du<br />

m ariage du duc <strong>de</strong> Berry, 9 millions; revenus<br />

<strong>de</strong> la dotation immobilière <strong>de</strong> la couronne,<br />

4 m illions); mais, en outre, le roi disposait du<br />

revenu <strong>de</strong>s droits du sceau et d’une somme <strong>de</strong><br />

2,400,000 francs prélevée su r la ferme <strong>de</strong>s jeu x ;<br />

enfin, une loi du 12 décembre 1814 lui alloua<br />

un crédit <strong>de</strong> 30 millions pour le payement <strong>de</strong> ses<br />

<strong>de</strong>ttes et celles <strong>de</strong>s princes <strong>de</strong> la famille royale.<br />

Sous Charles X, la loi du 15 janvier 1825 dota la<br />

liste civile comme l’était sa <strong>de</strong>vancière. Sous<br />

Louis-Philippe, elle subit <strong>de</strong>s réductions que<br />

W. Gautier juge très regrettables (12 millions<br />

payés annuellement par le trésor public et 7 millions<br />

provenant <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> la dotation immobilière<br />

et mobilière, augmentée <strong>de</strong> l’ancien<br />

apanage d’Orléans). Mais M. Gautier n’ajoute-t-il<br />

pas qu’il n’y avait plus <strong>de</strong> compagnies <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s<br />

du corps, plus <strong>de</strong> grand aumönier, plus <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> intendance adm inistrative <strong>de</strong> la Maison,<br />

plus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s théâtres royaux (pp. 150 151)?<br />

Après avoir exposé les inci<strong>de</strong>nts qui m irent en<br />

contact les intérêts <strong>de</strong> l’Etat et ceux <strong>de</strong> la couronne<br />

sous Louis-Philippe, M. Gautier passe au<br />

règne <strong>de</strong> Napoléon III (liste civile <strong>de</strong> 25 m illions<br />

et revenus <strong>de</strong> la dotation <strong>de</strong> la couronne, 5 millions).Il<br />

recherche comment l’em pereur employait<br />

ces 30 millions, et comme il est im périaliste,<br />

trouve que Napoléon III n’a jam ais fait <strong>de</strong> cette<br />

somme énorme qu’un fort noble usage.<br />

L’ouvrage <strong>de</strong> M. le duc d’Almazan n’a ni avant-<br />

propos ni préface nous renseignant sur les<br />

sources consultées par l’auteur; il esl, à notre<br />

avis, trop sévère pour Cavour; il se term ine<br />

brusquem ent à la paix <strong>de</strong> Villafranca, sans que<br />

l’historien daigne conclure ou apprécier brièvem<br />

ent les événements ullérieurs. Mais, cette part<br />

faite à la critique, disons que le livre est très<br />

attachant, qu’il porte la marque d’un esprit original,<br />

qu’il témoigne <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s connaissances<br />

et renferme <strong>de</strong>s informations inédites. Les préliminaires<br />

<strong>de</strong> la guerre, les dém arches, les manœ<br />

uvres, les intrigues <strong>de</strong> Cavour, la politique<br />

rêveuse <strong>de</strong> Napoléon III, dont l’imagination était<br />

hantée <strong>de</strong> projets, « comme une garenne <strong>de</strong><br />

lapins », l’altentat d’Orsini et sa fameuse lettre,<br />

tout cela est exposé par M. d’Almazan dans un<br />

récit aussi attachant que rapi<strong>de</strong>. L’auteur montre<br />

que Napoléon n ’était pas prêt, mais qu’heureusem<br />

ent il avait l’argent, et pouvait « le prodiguer,<br />

recourir au commerce du mon<strong>de</strong> entier et se<br />

m ettre en mesure dans un délai <strong>de</strong> quelques se ­<br />

maines ». Il montre aussi que François-Joseph<br />

fut surpris par la guerre au moment où il s’occupait<br />

à refondre les institutions m ilitaires <strong>de</strong><br />

l’Autriche, qu'il avait épuisé les finances <strong>de</strong> la<br />

m onarchie, qu’il avait, il est vrai, doublé son<br />

arm ée, mais à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> soldats qui ne valaient<br />

pas même <strong>de</strong> simples recrues. Dans la guerre<br />

d’Italie, comme le prouve à chaque instant le récit<br />

<strong>de</strong> M. d’Almazan, ce fut le soldat français qui<br />

vainquit le soldat autrichien; ce <strong>de</strong>rnier n’était<br />

plus le soldat <strong>de</strong> Ra<strong>de</strong>tzki, soli<strong>de</strong>, discipliné,<br />

fidèle aux traditions; les régiments allemands se<br />

battirent bien, mais les Slaves avaient besoin<br />

d’être bien commandés, les Hongrois étaient<br />

mal disposés et enclins à déserter, les Italiens<br />

na valaient absolum ent rien. L’armée française<br />

fut réunie en Italie avant même qu’elle eût réuni<br />

ses approvisionnem ents; certains corps n ’avaient<br />

pas <strong>de</strong> marmite pour faire la soupe; nous avons<br />

l’air, disait l’empereur surpris et presque désespéré,<br />

d’enfants qui n ’ont jam ais fait la guerre.<br />

L’ATHENÆUM BELGE<br />

Malgré tout, ainsi que le rem arque très bien<br />

H. d’Almazan, il avait pour lui le nombre et la<br />

qualité <strong>de</strong>s troupes : les soldats français étaient<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années sous les drapeaux, ils avaient<br />

l'habitu<strong>de</strong> du service, l’entrain, ce sentim ent <strong>de</strong><br />

confiance réciproque qui soutient dans le péril.<br />

Presque partout, à Montebello, à Palestro, à<br />

Magenta, les <strong>de</strong>ux armées se trouvèrent aux<br />

prises dans <strong>de</strong>s conditions fort inattendues <strong>de</strong><br />

part et d’autre; ni Napoléon et ses généraux, ni<br />

Giulay, Urban, Hess ne semblaient avoir conscience<br />

<strong>de</strong> la situation. L’em pereur, qui ne savait<br />

pas du tout la « partie divine » <strong>de</strong> la guerre, et<br />

né possédait que dans une certaine m esure la<br />

« partie terrestre » <strong>de</strong> ce grand art, perdit trois<br />

jours à Novare, sans nouvelles <strong>de</strong> l’ennemi.<br />

A Magenta, <strong>de</strong>vant l’arm ée autrichienne, il regardait<br />

vaguement le pays, ne discernait rien,<br />

croyait avoir aflaire à un détachement. Lorsque<br />

la bataille fut gagnée par l’arrivée <strong>de</strong> Mac-Mahon,<br />

il ne s’en doutait même pas, il se <strong>de</strong>mandait ce<br />

qui s’était passé, il ne com prit qu’il était victorieux<br />

que lorsque les députés <strong>de</strong> la municipalité<br />

<strong>de</strong> Milan vinrent le prier d’entrer dans la ville.<br />

A Solferino, tout favorisa les Autrichiens : plan<br />

sensé du général, incurie <strong>de</strong>s Français, etc.;<br />

Stadion se m aintint tout le matin à Solferino,<br />

mais Wimpfen, qui <strong>de</strong>vait atteindre Carpene<strong>de</strong>lo,<br />

ne put dépasser même Medole; il lança trois<br />

corps d’armée ; chaque fois ses soldats se débandaient<br />

; ralliés, ram enés au feu, ils pliaient<br />

encore; 20,000 Français environ arrêtèrent<br />

l’effort <strong>de</strong> 60,000 A utrichiens; évi<strong>de</strong>mment, dit<br />

M. d’Almazan, la qualité du soldat n ’était pas la<br />

même. Un appendice renferm e la liste <strong>de</strong>s effectifs<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux armées, leurs marches, et plusieurs<br />

cartes du théâtre <strong>de</strong> la guerre.<br />

On nous perm ettra <strong>de</strong> ne donner qu’une table<br />

<strong>de</strong>s m atières, très som maire, <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong><br />

M. Amédée Roux sur la littérature contemporaine<br />

en Italie, <strong>de</strong> 1873 à 1883. Les cinq prem<br />

iers chapitres sont consacrés à la poésie ; les<br />

chapitres VI et VII à la tragédie et au drame<br />

(Giacometti, Salm ini, Cossa, Cavalotti, Gia-<br />

cosa, etc.) ; les chapitres VIII et IX à la comédie<br />

(Ferrari, M uratori, Calenzoli, Carrera, etc.);<br />

les chapitres X et XI à l'histoire (Pantaleoni,<br />

Cantù, A. Franchetti, les continuateurs <strong>de</strong> Botta<br />

Ghetti et Nisco, Gino Capponi, Nie. Bianchi,<br />

Carutti, Siotto Pintor, Molmenti, Fornari, Mag-<br />

gio, Villari, etc., etc.); le chapitre XII, au mouvement<br />

philosophique; le chapitre XIII à la<br />

critique et à la philologie ; le chapitre XIV à<br />

l’esthétique et à la pédagogie ; les chapitres XV<br />

et XVI au roman (Farina,Caccianiga,etc.); lechapi-<br />

treXVil aux écrits divers en prose (<strong>de</strong> A m icis,<strong>de</strong><br />

Gubernatis, Pitré). Un appendice renferm e quatre<br />

articles : 1° la presse italienne en 1883, 2°Man-<br />

zoni et Lamartine, 3° L’Appressamento <strong>de</strong>lla<br />

m orte, 4° Marco Bolossardi. M. Roux nous<br />

semble parfaitement au courant <strong>de</strong> la littérature<br />

italienne contem poraine ; nous ne l’avons pas<br />

trouvé en faute sur quelques points spéciaux que<br />

nous connaissonsassez bien; nous regrettons qu’il<br />

n ’ait pas parlé <strong>de</strong> M. Ach. Coen, ni cité la nouvelle<br />

revue <strong>de</strong> M. Bonghi, la C ultura ; peut-être<br />

aurait-il dû signaler aussi la chronique italienne<br />

que M. Marc Monnier publie tous les mois dans<br />

la Bibliothèque universelle et revue suisse. En<br />

tout cas, ce tableau, assez difficile à faire, est<br />

presque com plet; il est intéressant et instructif;<br />

cette troisièm e étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Roux sur la littérature<br />

italienne obtiendra, comme les <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>ntes,<br />

le bienveillant accueil qu’espère<br />

l’auteur.<br />

Un <strong>de</strong>s livres les plus profitables que je connaisse,<br />

un <strong>de</strong>s plus utiles au lecteur français <strong>de</strong><br />

toute condition est le D ictionnaire universel <strong>de</strong><br />

la vie pratique <strong>de</strong> Belèze ; c’est un grand répertoire<br />

<strong>de</strong> notions usuelles, <strong>de</strong> renseignem ents<br />

exacts et précis dont on a besoin tous les jours;<br />

d’indications sûres et parfaitement claires sur<br />

toutes les affaires et difficultés qui se présentent<br />

dans le cours ordinaire <strong>de</strong> l’existence. Ce<br />

D ictionnaire vient, malgré la m ort <strong>de</strong> Belèze et<br />

par les soins <strong>de</strong> M. Legouez, d’arriver à sa<br />

sixième édition ; en le parcourant-au hasard, on<br />

est frappé <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> notions im portantes<br />

qu’il renferme ; pas une <strong>de</strong> ses informations qui<br />

ne répon<strong>de</strong> à un besoin, qui ne donne le moyen<br />

<strong>de</strong> satisfaire une exigence <strong>de</strong> la vie, un <strong>de</strong>voir<br />

<strong>de</strong> la société. Les collaborateurs <strong>de</strong> Belèze et<br />

aujourd’hui <strong>de</strong> M. Legouez, sont <strong>de</strong>s hommes<br />

spéciaux : l'abbé Fabre, pour les articles <strong>de</strong><br />

religion; M. Grün, pour le d ro ite tla législation<br />

MM. La Vallée et Guillemard pour les articles<br />

<strong>de</strong> chasse et do pêche, etc. On lit dans l’aver<br />

tissem ent qui figure en tête <strong>de</strong> cette sixième<br />

édition, que jusqu’au <strong>de</strong>rnier jo u r <strong>de</strong> l’impression,<br />

les changements les plus récents introduits-<br />

dans la législation et les découvertes d’une<br />

utilité pratique reconnue ont été signalés. L’ouvrage<br />

est term iné d’ailleurs par un Supplém ent.<br />

La librairie Hachette commence la publication<br />

d’un atlas qui donnera — enfin! — le coup<br />

mortel à tous les mauvais atlas dont les libraires<br />

ont inondé les lycées et les écoles : Dus-<br />

sieux, Drioux, etc. Cet atlas, l’A tla s m anuel <strong>de</strong><br />

géographie m o<strong>de</strong>rne, renferm era cinquante-<br />

quatre cartes; il paraîtra en neuf livraisons,<br />

chaque livraison au prix <strong>de</strong> trois francs ; l’ouvrage<br />

complet sera m is en vente au mois <strong>de</strong><br />

juin 1883 La prem ière livraison que nous<br />

avons sous les yeux contient les cartes suivantes<br />

: Système planétaire, la lune, la terre en<br />

<strong>de</strong>ux hém isphères, volcans et coraux, Suè<strong>de</strong><br />

et Norvège, Suisse, Italie du Nord. Il est très<br />

regrettable que chaque carte ne soit pas isolée<br />

<strong>de</strong> ses voisines et ne puisse se vendre sép<br />

arém en t la carte <strong>de</strong> Suisse, par exemple,<br />

a l'Italie du N ord et la Suè<strong>de</strong> au verso <strong>de</strong> la<br />

feuille. Mais les cartes sont bien faites; l’abondance<br />

du détail ne nuit pas à la clarté <strong>de</strong> l’ensem ­<br />

b le; les contours <strong>de</strong>s territo ires, les élévations^<br />

du sol sont indiqués avec précision ; la carte <strong>de</strong><br />

Suisse m érite les plus grands éloges. Cet atlas<br />

n’est d ’ailleurs que l'édition française d’un<br />

atlas allemand ; les noms ont été traduits par<br />

une réunion <strong>de</strong> spécialistes; les principes qui<br />

ont guidé les traducteurs nous sem blent sû rs,<br />

et nous souhaitons à cette publication le plus<br />

grand succès, car elle ne peut que rendre <strong>de</strong>s<br />

services aux étu<strong>de</strong>s géographiques ; à la valeur<br />

scientifique <strong>de</strong> l’œ uvre s’ajoute d’ailleurs la<br />

modicité relative <strong>de</strong> son prix. A. C.<br />

L ’A S S O C I A T I O N I N T E R N A T I O N A L E A F R I C A I N E .<br />

E T L E C O M IT É D ’ É T U D E S D U H A U T -C O N G O .<br />

La tentative à laquelle se livre en ce moment<br />

le gouvernem ent français pour prendre possession<br />

d’une partie <strong>de</strong> la rive, droite du Congo, a<br />

attiré <strong>de</strong> nouveau l’attention sur les travaux,<br />

d’une nature européenne, que poursuit en<br />

Afrique à l’est l’Association internationale <strong>de</strong>puis<br />

1877, à l’ouest le Comité d’étu<strong>de</strong>s du<br />

Haut-Congo <strong>de</strong>puis 1879. Une brochure qui<br />

vient <strong>de</strong> paraître fournit à ce sujet <strong>de</strong>s renseignem<br />

ents authentiques et complets (1) . Il en<br />

ressort que <strong>de</strong>s résultats considérables sont<br />

acquis à celle heure, et que le développement<br />

en est assuré, pourvu que <strong>de</strong>s rivalités d ’un<br />

autre âge ne viennent paralyser les efforts désintéressés<br />

<strong>de</strong>s hommes qui se dévouent à cette<br />

gran<strong>de</strong> œ uvre. Les circonstances prêtent à ce<br />

document un intérêt politique; mais il présente<br />

en même lemps, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la science<br />

(1 ) L 'A sso c ia tio n in tern a tio n a le a fr ic a in e e t le Com ité<br />

d 'étu d es d u H aut-C ongo. T ra v a u x et résultats <strong>de</strong> d écem ­<br />

bre 1877 à octobre <strong>1882</strong>. P a r un <strong>de</strong> leurs collaborateurs.<br />

B ruxelles, Institut national <strong>de</strong> géographie.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!