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1882 - Université Libre de Bruxelles

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éduit à un asservissement plus sûr et plus complet<br />

<strong>de</strong> certaines forces naturelles. De sorte que les êtres<br />

libres m archent à la conquête <strong>de</strong> la terre, qu’ils<br />

façonnent à leur propre usage.<br />

- Mais les espèces luttent pour la dom ination du<br />

globe terrestre. C’est, en <strong>de</strong>rnier résultat, l’espèce<br />

la mieux douée qui doit recueillir les fruits-<strong>de</strong>s<br />

travaux accumulés pur les espèces moins bien<br />

douées. Présentem ent, c’est l’homme à qui semble<br />

dévolue la supériorité. En quoi consiste-t-elle ? Dans<br />

l’art d'obtenir <strong>de</strong> grands effets avec peu d ’effort. On<br />

a ainsi non seulement la définition du but <strong>de</strong> toute<br />

vie intelligente, mais la raison d ’être du progrès, du<br />

perfectionnement <strong>de</strong>s espèces et <strong>de</strong> la transform<br />

ation <strong>de</strong> notre planète.<br />

- L’espèce hum aine est-elle <strong>de</strong>stinée à l’im m ortalité<br />

ou — plus exactement — les trésors que nous<br />

avons créés et créerons encore, sont-ils <strong>de</strong>stinés à<br />

passer indéfiniment dans <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> plus en plus<br />

capables d’en tirer p arti et <strong>de</strong> les accroître? La<br />

question dépasse sans doute le savoir actuel ; mais,<br />

comme elle nous intéresse au plus haut <strong>de</strong>gré, on<br />

peut se hasar<strong>de</strong>r d’y répondre. Or, à mesure que la<br />

quantité d’énergie disponible dans l’univers diminue,<br />

si l’art <strong>de</strong> l’appliquer à nos usages avec économie va<br />

croissant, on peut assurer à l’intelligence et à la<br />

liberté une existence indéfinie dans l’avenir, comme<br />

elles en ont une dans le passé. »<br />

P assio et M iracula B eati O laui edited from a<br />

twelfth-century m anuscript in the L ibrary of Corpus<br />

Christi College, Oxford. W ith an introduction and<br />

notes by F.M etcalfe. Oxford, Clarendon Press, 1881.<br />

Pet, in-4°. Fac simile. 130 p. — On connaît l’im ­<br />

portance du r öle <strong>de</strong> saint Olaf dans l ’histoire <strong>de</strong> la<br />

Norvège. Le nom <strong>de</strong> ce souverain, détröné par<br />

Canut le Grand, après avoir achevé d’établir dans<br />

son pays le christianism e qu’Olaf Ier, un <strong>de</strong> ses<br />

ancêtres, y avait introduit, est <strong>de</strong>venu très populaire<br />

dans tout le nord <strong>de</strong> l’Europe. Des églises furent<br />

partout établies sous le vocable du patron <strong>de</strong> la<br />

Norvège dans les pays scandinaves et dans la<br />

Gran<strong>de</strong>-Brelagne ; on en trouve même en Belgique,<br />

en France, en Espagne, en Pologne, et son culte<br />

s’étendit jusqu’au Groenland et jusqu’à Constanti-<br />

nople. M .F . Metcalfe, du Lincoln College à Oxford,<br />

a donné récemment, d’après un m anuscrit du<br />

XIF siècle, conservé dans la bibliothèque du Corpus<br />

Christi College, la Passio et M iracula B eati Olaui.<br />

Dans une savante et substantielle introduction,<br />

écrite en anglais, il nous fait connaître l'histoire du<br />

saint roi, ses relations avec Canut, son im portance<br />

dans l'histoire <strong>de</strong> la Norvège, son culte et sa place<br />

dans la légen<strong>de</strong> populaire. Le texte du m anuscrit<br />

s’accor<strong>de</strong> généralem ent avec celui <strong>de</strong>? A cta Sancti<br />

Olavi R egis et M a rtiris, édité par le professeur<br />

Gustav Storm dans les M onum enta historica N o r-<br />

wegiæ (Christiania, 1880) ; M. Metcalfe l’a publié<br />

avec beaucoup <strong>de</strong> soin et l ’a enrichi <strong>de</strong> très bonnes<br />

notes explicatives. O.<br />

N O T E S .<br />

F O U IL L E S E X É C U T É E S P A R L A SO C IÉ T É<br />

AR C H É O L O G IQ U E DE N A M U R E N 1 8 8 0 . '<br />

M. A. Bequet, conservateur du Musée <strong>de</strong> Nam<br />

ur, vient <strong>de</strong> publier un exposé développé <strong>de</strong>s<br />

fouilles exécutées par la Société archéologique<br />

en 1880 (1) . Ce travail, dont nous reproduisons<br />

la plus gran<strong>de</strong> partie, offre un grand intérêt.<br />

Ainsi qu’on le verra, M. Bequet ne se contente<br />

pas d’énum érer et <strong>de</strong> déterm iner les objets découverts<br />

: il en étudié la signification, il en fait<br />

connaître l’importance. Le résultat <strong>de</strong> ses<br />

recherches lui a permis d’ajouter à l’histoire ancienne<br />

<strong>de</strong> la Belgique <strong>de</strong>s faits et <strong>de</strong>s aperçus<br />

qui m éritent d’être recommandés à l’attention.<br />

I.<br />

FRANCHIMONT.<br />

l e s f r a n c s p a ï e n s . — Le petit village <strong>de</strong> Fran-<br />

(1) Nos feu illes en 1880. 40 pp. in-8\ 3 pl. et figg. dans le<br />

texte Extr. <strong>de</strong>s Annales <strong>de</strong> la Société archéologique <strong>de</strong><br />

N am ur, t X V .<br />

L’ATHENÆUM BELGE 203<br />

chim ont est situé dans l’Entre-Sambre-et-Meuse,<br />

près <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> Villers-le-Gatnbon, province<br />

<strong>de</strong> Namur, et non loin <strong>de</strong> la voie antique<br />

qui va <strong>de</strong> Trêves à Bavay. Son territoire, couvert<br />

en partie <strong>de</strong> pâturessarts, est déchiré par <strong>de</strong><br />

profonds ravins où coulent <strong>de</strong>s ruisseaux. Ce<br />

village possédait une église dont quelques parties<br />

étaient très anciennes; elle a été démolie<br />

récem m ent. C’était une église mère ou ontière,<br />

indice d’une origine très reculée. Une source<br />

abondante, silu éesu r la hauteur près <strong>de</strong> l’église,<br />

alimente la population; c’est la fontaine <strong>de</strong><br />

Saint-Ha<strong>de</strong>lin, dont il sera parlé plus loin à l’occasion<br />

<strong>de</strong> sa légen<strong>de</strong>.<br />

Pendant tout le moyen âge, Franchimont végète<br />

obscurém ent au milieu <strong>de</strong>s guerres et <strong>de</strong>s<br />

pilleries qui ravagent l’Entre-Sambre-et-Meuse.<br />

Aujourd’hui, la commune possè<strong>de</strong> 319 habitants.<br />

Par un contraste frappant, ce pauvre village,<br />

sans histoire, a une origine bien plus reculée<br />

que la plupart <strong>de</strong> nos gran<strong>de</strong>s et riches cités. Il<br />

doit son nom <strong>de</strong> Franchimont, ou montagne <strong>de</strong>s<br />

Francs, à ces Germains qui, au commencement<br />

du ve siècle, s’établirent en si grand nombre<br />

dans le sud <strong>de</strong> la province <strong>de</strong> Namur. Son territoire<br />

semble n’être qu’une nécropole que la soif<br />

<strong>de</strong> l’or a m alheureusem ent bouleversée sans aucun<br />

profit pour la science.<br />

Dans le haut du village, existe un torrain communal<br />

où les jeunes gens se réunissent pour<br />

jouer à la balle: c’cst le Tombois, dénom ination<br />

qui indique toujours, dans nos contrées,<br />

l'em placem ent d’un cim etière antique et<br />

particulièrem ent d’un cim etière <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong>s<br />

Francs.<br />

A quinze minutes au levant du Tombois, on<br />

rencontre une colline ari<strong>de</strong> dont le pied, vers<br />

le m idi, esl baigné par un ruisseau qui coule au<br />

fond du ravin; on l’appelle la Colline du Tombeau.<br />

Là, sous le gazon, repose encore toute<br />

une tribu <strong>de</strong> Francs.<br />

Ce n ’est pas tout: entre le Tombeau et le<br />

ruisseau, les recherches firent découvrir un<br />

troisième cim etière. Celui-ci datait d’une époque<br />

antérieure aux précé<strong>de</strong>nts; il ne renfermait<br />

plus la dépouille <strong>de</strong> Germains ensevelis avec<br />

leur équipem ent <strong>de</strong> guerre ; on ne trouvait que<br />

quelques vases groupés autour <strong>de</strong> l’urne contenant<br />

les cendres <strong>de</strong>s familles belgo-romaines<br />

qui habitaient en ces lieux avant l’établissement<br />

<strong>de</strong>s Francs.<br />

La Société archéologique <strong>de</strong> Namur commença,<br />

à la fin <strong>de</strong> 1879, les fouilles <strong>de</strong> Franchimont<br />

Au Tombois, les travaux firent reconnaître l’emplacement<br />

<strong>de</strong> 165 sépultures dont 101 avaient<br />

été pillées. Dans le cim etière, dit au Tombeau,<br />

sur 220 tombes, une cinquantaine, à peine,<br />

étaient restées intactes.<br />

La richesse <strong>de</strong>s inhum ations franques fut une<br />

cause perm anente <strong>de</strong> violation et <strong>de</strong> brigandage :<br />

comme c’est habituellem ent vers le haut du<br />

corps que se trouvent les objets précieux, les<br />

spoliateurs ne bouleversaient que cette pariie<br />

<strong>de</strong> la tombe, négligeant le plus souvent les<br />

objets placés aux pieds ou le long <strong>de</strong>s jambes.<br />

Ce pillage doit avoir été accompli peu <strong>de</strong> temps<br />

après l’abandon <strong>de</strong>s cim etières, et lorsqu’on<br />

connaissait encore l’emplacement réservé aux<br />

chefs et à leur famille Aucune trace <strong>de</strong> violation<br />

n ’a été rem arquée dans la partie du champ<br />

<strong>de</strong>stinée à la sépulture <strong>de</strong>s serfs, dont la pauvreté<br />

ne pouvait tenter la cupidité <strong>de</strong>s voleurs.<br />

Dans les tombes dévastées où les os <strong>de</strong>s sque-<br />

leltes avaient été coupés avec un instrum ent<br />

tranchant, comme une bêche, on a observé que<br />

la section <strong>de</strong> ceux ci était nette, ce qui a paru<br />

indiquer une décomposition peu avancée. Les<br />

voleurs <strong>de</strong>vaient travailler la nuit ou avec précipitation,<br />

afin d’éviter les peines sévères dont<br />

la loi salique frappait ceux qui pillaient les tom ­<br />

beaux. On comprend <strong>de</strong> cette manière que quelques<br />

objets précieux aient échappé à leurs<br />

regards; c’est ainsi que, parmi les restes bouleversés<br />

d’une riche sépulture <strong>de</strong> femme, on a<br />

recueilli encore <strong>de</strong>ux pendants d’oreilles eh or,<br />

et dans une autre, une broche du même métal.<br />

Comme dans tous les cim etières <strong>de</strong> l’époque<br />

franque, on trouva souvent, à Franchimont,<br />

plusieurs cadavres dans une même fosse; q uelquefois<br />

ils sont couchés côte à côte : ainsi<br />

on a rencontré un guerrier, sa femme et leur<br />

enfant. Les corps étaient ensevelis dans un c e rcueil<br />

en bois, ou déposés dans un caveau m uré,<br />

ou bien encore simplement confiés ;i la terre.<br />

Généralement, on no pouvaitjuger <strong>de</strong> la richesse<br />

et <strong>de</strong> l’abondance <strong>de</strong>s trouvailles par l’aspect du<br />

caveau; on en a rem arqué plusieurs construits<br />

avec le plus grand soin et qui, bien<br />

qu’intacts, ne contenaient aucun objet. Citons<br />

<strong>de</strong>ux tombes murées qui étaient entourées d’un<br />

fossé circulaire! renfermant du bois brillé.<br />

D’où vient ce cercle <strong>de</strong> feu? Avait-il servi à<br />

pratiquer quelque rite funéraire <strong>de</strong> la religion<br />

<strong>de</strong>s Francs, ou bien les individus que renfermaient<br />

ces sépultures étaient-ils m orts d’uno<br />

maladie contagieuse?<br />

On rencontra, à Franchimont, l’emplacement<br />

<strong>de</strong>s foyers servant aux repas qui accompagnaient,<br />

chez les Francs, les cérémonies funèbres ; ils<br />

avaient un m ètre <strong>de</strong> diam ètre et quarante centim<br />

ètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur ; on y trouvait, mêlés à<br />

<strong>de</strong> la cendre <strong>de</strong> bois, <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> poteries, dos<br />

ossements d ’animaux, <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> bois <strong>de</strong><br />

cerf. Sous la tête d ’un squelette, on ramassa un<br />

morceau <strong>de</strong> tuile romaine portant lo sigle TRPS.<br />

Ce débris provenait, peut-être, <strong>de</strong>s ruines ro ­<br />

maines d’Anlhée ou <strong>de</strong> Flavion, localités peu<br />

éloignées, où cette m arque <strong>de</strong> tuilier se rencontre<br />

en abondance. Dans la partie <strong>de</strong>s cim etières<br />

réservée aux hommes libres, on mit à jour les<br />

restes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux édifices <strong>de</strong> 5 m ètres 00 centim ètres<br />

<strong>de</strong> longueur sur 4 m ètres 30 centim ètres<br />

<strong>de</strong> largeur. Les fondations grossières, qui seules<br />

existent encore, sont faites avec <strong>de</strong>s pierres ra ­<br />

massées sur le sol et maçonnées avec du mauvais<br />

m ortier. Ces <strong>de</strong>ux édifices paraissent rem onter<br />

à l’époque <strong>de</strong> l’introduction du christianism e<br />

dans la contrée.<br />

La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> sépultures <strong>de</strong> l’époque franque<br />

ayant été souvent donnée dans les Annales<br />

<strong>de</strong> la Société archéologique, M. Bequet se borne<br />

à citer, comme exemple, lo résultat <strong>de</strong> l’exploration<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tombes <strong>de</strong> Franchimont, après<br />

quoi il fait connaître le produit <strong>de</strong>s fouilles avec<br />

les observations que lui suggère l’examen <strong>de</strong>s<br />

objets.<br />

Voici la sépulture d’un guerrier enseveli au<br />

Tombois : Une lour<strong>de</strong> hache ou francisque se<br />

trouvait contre le tibia do la jambe droite du<br />

squelette, <strong>de</strong> façon que le manche <strong>de</strong>vait se trouver<br />

à portée <strong>de</strong> la main. La lance ou framée, dont<br />

on retrouva le fer à la hauteur <strong>de</strong> la tête et la<br />

bouterolle près <strong>de</strong>s pieds, était aussi placée au<br />

cöté droit du guerrier. La main gauche, relevée<br />

sur la hanche, sem blait tenir encore un scrama-<br />

saxe, espèce <strong>de</strong> grand coutelas dont la partie supérieure<br />

passait sous l’épaule du mort. Sur<br />

l’abdomen, on recueillit une boucle <strong>de</strong> ceinture<br />

avec plaque en bronze, assez simple <strong>de</strong> forme,<br />

mais d’excellente fabrication comme la plupart<br />

<strong>de</strong>s objets en bronze <strong>de</strong> cette époque. Trois<br />

rivets du même métal, à tête aplatie en forme <strong>de</strong><br />

cœ ur, étaient à cöté; ils avaient servi, probablem<br />

ent, à attacher le bout <strong>de</strong> ceinture <strong>de</strong> cuir qui<br />

maintenait la boucle. A droite <strong>de</strong> la ceinture se<br />

trouvaient les accessoires obligés <strong>de</strong> tout guerrier<br />

franc : le silex, le couteau, les ciseaux et la<br />

fiche ou perceoir. Enlin ce squelette avait aux<br />

pieds une urne noire et un gobelet en verre par-<br />

failemenl conservés.<br />

Citons encore la sépulture d’une petite fille,<br />

<strong>de</strong> 13 à 14 ans, qu’une mère avait revêtue, avant<br />

<strong>de</strong> s’en séparer, <strong>de</strong> sa plus riche toilette : a la<br />

hauteur <strong>de</strong> la hanohe gauche se trouvait un

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