Langues modernes (3) - SeGEC

MODULE 1 : L’ÉVALUATION À VALEUR FORMATIVE - LA REMÉDIATION : QUELQUES OUTILS
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n’en est donc déjà plus au RIEN paralysant). Parfois cette étape a
suffi à « débloquer » l’élève qui peut alors repartir seul.
- Toutefois, si l’incompréhension est telle que, malgré les bribes
comprises, l’élève ne peut aller plus loin dans son travail, je
propose la démarche suivante (en deux temps, la deuxième
seulement si elle est indispensable) :
Je donne à l’élève une liste du vocabulaire « clé » de ce
document avec traduction des mots en français 45 . Je l’invite
à lire d’abord attentivement ces mots et à s’imprégner de
leur signification « de façon à pouvoir les reconnaître quand
il les entendra dans le texte ». Ensuite je lui propose de
réécouter le document si possible sans la liste sous les yeux.
Certains ont parfois besoin de faire une première écoute
avec la liste.
Le but est qu’il s’entraîne à reconnaître les mots, à découper
de façon sensée les sons qu‘il entend. Dans ce cas , ce n’est
pas trop grave s’il a encore la liste sous les yeux . Mais je lui
demande en dernière étape de réécouter le texte sans
support 46 .
Si malgré cela l’élève reste toujours bloqué, je lui donne le
script du document sonore 47 et je lui propose de le lire en
l’écoutant. Son travail est alors de tenter de découper
correctement la série de sons entendus. Après quelques
phrases ou répliques, je lui demande de repasser
l’enregistrement, de réécouter SANS le support écrit et de
voir comment il peut redécouper correctement et seul ces
sons pour en faire une suite de mots et de phrases qui, cette
fois, ont du sens.
Les séances en classe sont aussi le moment où l’on corrige le travail accompli entre temps à
domicile. Pour vérifier que leur compréhension est correcte et qu’ils ont bien répondu aux
différents exercices qui leur ont été proposés, les élèves viennent chercher une fiche
d’autocorrection 48 .
Si à ce moment, ils constatent qu’ils ont commis des erreurs qu’ils ne comprennent
pas malgré une nouvelle audition avec les corrections sous les yeux,
si ils ont commis trop d’erreurs,
alors ils viennent me trouver et ensemble nous tentons d’identifier la cause du problème. Le
plus souvent nous sommes revenus aux « problèmes » cités dans le tableau ci-dessus. Les
mêmes démarches s’ensuivent alors.
N.B. Cette méthode de travail a été particulièrement efficace dans des classes très hétérogènes où
chaque élève a ainsi pu travailler à son propre rythme. En effet, si j’ai pu consacrer du temps aux
difficultés rencontrées par les élèves plus faibles, les plus performants ne sont pas sentis lésés et n’ont
pas eu l’impression de perdre leur temps. A ceux qui avaient réussi à atteindre les textes plus complexes
(sur lesquels ne portaient pas les contrôles et qui abordaient des sujets de fond), j’ai proposé d’en faire
une présentation orale (seul ou à deux, en se répartissant les textes à leur convenance) au reste de la
classe. Ces textes ont par la suite fait partie des textes travaillés en classe.
45 Ces documents ne restent pas en possession de l’élève ; ils sont repris au plus tard en fin de cours.
46
A plusieurs reprises quelques élèves m’ont fait part de leur prise de conscience de l’importance de disposer de ce
vocabulaire dans leur mémoire!
47
Cette démarche qui peut paraître fastidieuse a pourtant porté ses fruits chez la plupart des élèves en réelle difficulté
en compréhension à l’audition.
48
Lorsque les élèves ont eu compris que le but n’était pas ici de les « coter » mais bien de développer avec eux leurs
techniques et stratégies de compréhension, il n’y a pratiquement pas eu de tentative de copier la fiche d’autocorrection
au lieu de faire le travail. Ceci n’aurait en effet eu aucun sens puisque je n’évaluais pas ces productions-là et que par
ailleurs, ils n’auraient alors pas eu la possibilité de travailler l’essentiel : leurs points faibles.