Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Chapitre 3 Conclusions sur la viabilité des habitats groupés<br />
Malgré les obstacles auxquels les projets d’habitat groupé sont confrontés, nous constatons<br />
que les projets actuels fonctionnent, bien que parfois en équilibre précaire, et que d’autres se<br />
créent.<br />
Nous avons pointé les obstacles juridiques (la question controversée du statut de ces<br />
initiatives, l’équilibre à trouver entre la liberté et la sécurité des habitants, la protection<br />
juridique suffisante des habitants, etc.) et financiers (le manque de moyens pour monter les<br />
projets, le manque de moyens pour joindre les deux bouts sans proposer des prix trop élevés,<br />
les obstacles fiscaux et administratifs, etc.). Nous avons montré que de nombreuses réflexions<br />
étaient en cours. Il faut les nourrir et les prolonger !<br />
Que ce soit au niveau juridique ou financier, ces deux sections ont permis de mettre en<br />
évidence le rôle porteur d’une collaboration avec le secteur public. Il semble en effet<br />
émaner clairement de cette analyse que le meilleur facilitateur de la viabilité des habitats<br />
groupés réside dans l’élaboration de collaborations avec les pouvoirs publics: soutien<br />
financier, stabilité et reconnaissance sont assurément les apports majeurs de ces<br />
collaborations.<br />
Ces collaborations devraient s’envisager dans le sens d’un partenariat. Elles devraient débuter<br />
dès les premiers balbutiements du projet d’habitat groupé, afin que ce projet devienne celui de<br />
toute une commune ou de tout un quartier, augmentant par là ses chances de réussite. Nous<br />
pensons aussi que le soutien moral et la reconnaissance qu’un partenaire public peut apporter<br />
à ces initiatives participent aussi à leur réussite. En systématisant des études d’opportunité<br />
(des <strong>personnes</strong> vont-elles se montrer intéressées par ce projet ?) puis, si le projet s’avère<br />
pertinent, une étude de faisabilité (mon projet d’habitat groupé est-il concrètement réalisable ?<br />
Financièrement ? Architecturalement ? Quels complémentarités avec les autres partenaires<br />
déjà existants ? Le quartier est-il ouvert à une telle initiative ? Le besoin est-il réel ? Etc.) au<br />
sein de la future commune d’appartenance, les porteurs de projet s’assurent un terrain de<br />
départ beaucoup plus stable.<br />
En ce qui concerne les soutiens financiers, rappelons que le pouvoir public ne doit pas être<br />
considéré comme un simple bailleur de fonds providentiel, d’autant plus que la situation<br />
d’endettement de la majorité des communes le leur permet difficilement. Citons quelques<br />
pistes d’aides financières: nous pensons, par exemple, à des aides en nature qui peuvent<br />
fortement aider la mise sur pied et la pérennité de telles novations: la mise à disposition à titre<br />
gratuit (ou pour un moindre coût) d’un bâtiment désaffecté, la mise à disposition à titre gratuit<br />
d’un terrain, un soutien logistique gratuit (entretien des jardins, dépannages, etc., effectués par<br />
les ouvriers communaux), à la mise à la disposition de personnel à titre gratuit par le CPAS<br />
dans le cadre de l’article 60 de la loi organique des CPAS, etc.<br />
Au niveau juridique, nous avons vu que le prêt ou la location à long terme (bail<br />
emphytéotique par exemple) par un tiers, souvent une collectivité publique, permettait une<br />
grande stabilité au projet (le propriétaire ne change pas et un bail à très long terme lie l’asbl<br />
au propriétaire). Ce montage ne pose aucun problème de transmission de la propriété en cas<br />
de décès d’un habitant. C’est le modèle le plus souvent développé.<br />
133