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Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement

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<strong>groupe</strong>s indépendamment de toute hiérarchie. Il s’agit d’une conception de la participation<br />

qui vise non pas à donner mais à renforcer le pouvoir (175).<br />

1.2 La confiance<br />

Le regard que nous venons d’évoquer participe à cette dimension de confiance: il stimule la<br />

confiance en soi des <strong>personnes</strong> âgées. Les responsabilités qu’elles prennent dans leur vie et<br />

dans la vie du <strong>groupe</strong> les motivent et leur donnent un sentiment de fierté et de satisfaction. À<br />

l’écoute des nombreux témoignages, nous sommes amenées à penser que certains habitants se<br />

sont investis dans des rôles, dans des actions qui leur paraissaient inaccessibles avant leur<br />

entrée dans l’habitat.<br />

Cela nous fait dire, à la suite d’Anne-Marie Guillemard, que « la relation au social préserve<br />

donc l’autonomie de l’individu en entretenant chez lui une image de soi valorisée tant à ses<br />

propres yeux qu’aux yeux des autres » (176).<br />

1.3 La réciprocité<br />

La réciprocité a été longuement étudiée, entre autres par Mauss, dans son essai sur le don.<br />

Elle semble être une constante qui « traverse comme une exigence les relations humaines »<br />

(177) et fonde l’échange et le lien social. Les théories du bien-être parlent, quant à elles,<br />

d’interrelations sociales.<br />

Mauss définit rigoureusement le lien du don et de l'échange « par la triple obligation de<br />

donner, de recevoir et de rendre ». Il montre que par cette triple obligation, « il se noue des<br />

rapports étroits entre donateurs et bénéficiaires et l'importance des relations de réciprocité, de<br />

don et de contre-don dans le maintien du lien social. S'il n'y a pas d'échange, le <strong>groupe</strong> se<br />

désagrège » (178). C’est dans cette relation réciproque, faite aussi d’échange et de dialogue,<br />

que se fonde une relation d’estime mutuelle.<br />

« Qu’est-ce qui est le plus important dans ces relations sociales: donner ou recevoir, être<br />

protégé ou protéger ? Paradoxalement, il semble que les <strong>personnes</strong> âgées, en général, désirent<br />

plutôt aider, donner; peut-être parce qu’elles veulent être considérées, admirées, laisser d’elles<br />

un souvenir qui les magnifie ? » (179).<br />

Au sein des habitats groupés que nous avons rencontrés se créent effectivement des<br />

connexions et des relations sociales réciproques entre des individus à l’importance égale.<br />

Selon les moments, selon les besoins, de manière bien souvent très spontanée mais parfois<br />

formalisée au sein de moments d’échanges et de discussion, chacun peut en effet y être<br />

l’éventuel donneur ou receveur de conseils, de soins et d’attentions.<br />

1.4 L’appartenance<br />

L’appartenance, en opposition à l’isolement, est un déterminant du lien social. Dans cette<br />

optique, « la cohésion sociale signifie partage des valeurs, sentiment de faire partie d’une<br />

175 <strong>Habitat</strong> et Participation, vol II , op. cit., p. 49.<br />

176 Guillemard, A.-M., La retraite, une mort sociale, Paris, Mouton, 1972.<br />

177 Pitaud, P., Les solidarités intergénérationnelles comme fondement du lien social, Institut de<br />

Gérontologie sociale à Marseille.<br />

178 Mauss, M., Oeuvres, Tome 2, Paris, ed. De minuit, 1968.<br />

179 Tubiana, M., op. cit., p. 238.<br />

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