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Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement

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pour les familles qui pratiquent cette formule. Aucun décret n’a encore été voté concernant<br />

cet accueil familial.<br />

4.2. L’habitat kangourou<br />

Le terme « kangourou » se réfère à la poche du kangourou, dans laquelle le jeune marsupial se<br />

sent en sécurité, à l’abri.<br />

Concrètement, la personne âgée s’installe au rez-de-chaussée d’un habitat tandis qu’un jeune<br />

ménage ou une famille occupe le reste de la maison. Dans la plupart des cas, la personne âgée<br />

est la propriétaire ou le bailleur des lieux et il est prévu un contrat qui précise les modalités de<br />

la relation de services et le loyer modique payé par la famille. Cette formule d’habitat simple<br />

et efficace permet aux <strong>personnes</strong> âgées de mieux vivre chez elles grâce à un voisinage<br />

bienveillant.<br />

A Bruxelles, une expérience de ce type est menée par l’asbl « Dar al Amal », « La Maison de<br />

l’Espoir », dont l’objet social est d’organiser des activités pour la population féminine<br />

allochtone de Bruxelles. Depuis 1986, Dar Al Amal constitue un exemple d’habitat<br />

kangourou permettant de favoriser une cohabitation harmonieuse entre deux populations<br />

caractéristiques de la population de Molenbeek: les <strong>personnes</strong> âgées belges qui représentent<br />

30% de la population et la population d’immigrés (55%).<br />

L’expérience est partie de deux constats majeurs:<br />

- deux populations (<strong>personnes</strong> immigrées, <strong>personnes</strong> âgées belges) qui se côtoient<br />

sans se connaître, ce qui cause incompréhensions et actes de racisme;<br />

- d’autre part, la problématique du logement des <strong>personnes</strong> âgées, du placement en<br />

maison de repos, qui se vit bien souvent comme une déchirure.<br />

De ces constats est née l’idée de faire cohabiter ces différentes populations et générations sous<br />

un même toit, la personne âgée belge occupant le rez-de-chaussée et la famille immigrée les<br />

autres étages. Cette cohabitation favorise leur connaissance mutuelle tout en permettant aux<br />

<strong>personnes</strong> âgées encore valides de rester le plus longtemps possible à domicile, dans leur<br />

quartier de vie habituel. Le système permet aussi aux <strong>personnes</strong> immigrées d’être aidées par<br />

les plus âgés à s’intégrer dans ce quartier qui devient le leur. Chacun est à la fois « aidé » et<br />

« aidant ». Ce projet se conçoit d’autant mieux que culturellement, dans les populations<br />

immigrées, la personne âgée occupe une place importante dans le foyer.<br />

La relation mise en place dans ce système est triangulaire: la personne âgée hébergée,<br />

locataire; la famille immigrée, locataire, dont la seule obligation formelle est d’être prête à<br />

aider en cas de besoin et à mettre l’asbl au courant des problèmes; et l’asbl, propriétaire des<br />

lieux et jouant un rôle d’accompagnement. Les deux locataires sont liés par un contrat de bail<br />

vis-à-vis du propriétaire. Un premier contrat de location est conclu pour un an, reconduit<br />

pour la même période, puis transformé en bail à long terme (9 ans).<br />

L’habitat kangourou apporte un aspect sécuritaire pour la personne âgée parce qu’elle<br />

n’habite pas seule et parce qu’elle sait qu’elle peut toujours faire appel à la famille dans le cas<br />

de besoin. La famille sait que la maison est toujours habitée en cas d’absence mais peut<br />

également bénéficier d’une foule de petites aides non réglementées comme la garde des<br />

enfants, l’aide aux devoirs, etc.<br />

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