Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
maison de repos et de soins), le lieu de contrôle interne est lié à la satisfaction; par<br />
contre, dans une population vivant en établissement, le lieu de contrôle externe est en<br />
relation directe avec le bien-être (Palmore et Luikart, 1972; Felton & Kahana, 1974).<br />
La mise en relation de ces arguments nous amène à penser que les habitants que nous avons<br />
rencontrés ressentent une adéquation entre leur désir de contrôle de la situation et la<br />
possibilité de contrôle que cette situation leur offre. Tout mène alors à penser qu’une majorité<br />
des habitants présente un lieu de contrôle interne.<br />
Nous pouvons, à leur égard, citer un extrait de M. Levet, déjà cité par A. Carlson: « les<br />
derniers enfin, ont le souci de leur destinée. Ils ont choisi de poursuivre leur propre<br />
développement et, devenus ainsi leur propre auteur, utilisent leur énergie psychique pour<br />
compenser leurs pertes, conquérir leur autonomie et rester créateurs de culture jusqu’à leur<br />
denier souffle » (164).<br />
Section 2 L’ajustement « personne-environnement »<br />
Pour ressentir du bien-être, l’environnement de la personne doit correspondre à son besoin de<br />
contrôle: elle doit évoluer dans un lieu qui correspond à son type de personnalité.<br />
Trois chercheurs (Conway, Vickers et French, 1992) ont ainsi proposé un modèle de relation<br />
entre le contrôle perçu (mesuré à l'aide du lieu de contrôle) et le contrôle désiré, basé sur la<br />
théorie de «l'ajustement personne-environnement» de French et Kahn (1962). Notons<br />
toutefois que cette étude s’attachait à une population spécifique et que ses résultats ne peuvent<br />
être totalement généralisés.<br />
Pour ces chercheurs, le bien-être psychologique est en relation avec l'équilibre ou le<br />
déséquilibre entre ces deux variables. Ils observent que plus l'écart entre le contrôle perçu et<br />
le contrôle désiré augmente, plus il y a présence d'affects négatifs et diminution de la qualité<br />
de vie (165).<br />
Cette théorie appuie la relation entre la personnalité et l’environnement:<br />
- Une personne davantage interne se sentira bien dans son lieu de vie si elle peut le<br />
contrôler. Si cette possibilité ne lui est pas laissée, cette situation sera source<br />
d’insatisfaction et de mal-être.<br />
- Par contre, une personne davantage externe placée dans un environnement où elle devra<br />
prendre des décisions risque de ne pas s’y sentir bien, ce type de personnalité ayant<br />
besoin que d’autres individus prennent des décisions pour elle-même.<br />
Comme nous avons vu que les habitants des habitats groupés tendaient à avoir un lieu de<br />
contrôle orienté vers l’intérieur, nous pouvons en conclure que l’environnement offert par les<br />
habitats groupés leur convient et participe à leur bien-être.<br />
Cela signifie-t-il que des <strong>personnes</strong> présentant un lieu de contrôle externe ne pourraient<br />
rencontrer le bien-être dans ces habitats groupés ? Une réponse exclusive et généralisable<br />
n’est, à notre avis, pas possible. Il faut davantage considérer les habitants et habitats au cas<br />
par cas. Nous pourrions, par exemple, penser qu’une personne âgée, résignée à être vieille et<br />
en demande d’aide (se présentant comme ayant un lieu de contrôle externe) à qui on présente<br />
l’opportunité de diriger sa vie pourrait « retrouver » un lieu de contrôle interne et se sentir à<br />
164 Levet, M., Vivre après 60 ans, Flammarion, Paris, 1995, p. 27.<br />
165 Garant, V. et Alain, M., Perception de contrôle, désir de contrôle et santé psychologique, Université du<br />
Québec à Trois-Rivières, in Revue canadienne des sciences du comportement, vol. 27, n°2, avril 1995.<br />
200