Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
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Dans le deuxième cas, chez Entre Voisins, ce sont les circonstances matérielles de l’entrée<br />
dans l’habitat qui justifient les difficultés vécues. Le terme utilisé par les habitants est celui du<br />
passage d’un tunnel : « On est presque sortis du tunnel ».<br />
« C’était un milieu hostile ! C’était très préoccupant pour nous, bruyant à cause des<br />
travaux qui continuaient, nous étions souvent coincés dans l’ascenseur, d’ailleurs on y<br />
avait même installé une chaise et un coussin ! Il n’y avait même pas de mobilier dans<br />
les pièces communes sauf une table ! »<br />
En effet, les travaux étaient inachevés et certains ne donnaient pas toujours satisfaction. Les<br />
parlophones n’étaient pas installés et l’ascenseur est souvent tombé en panne. Les arrivants<br />
devaient gérer, simultanément, leur propre déménagement/emménagement (avec tous les<br />
aléas que cela implique) ainsi que les problèmes suscités par la nouvelle maison. De plus,<br />
comme ils n’avaient pas encore d’aide familiale, ils devaient aussi, à tour de rôle, prendre en<br />
charge l’organisation des repas de midi et la gestion quotidienne de la maison.<br />
Madame O. nous rapporte ses grosses difficultés d’adaptation:<br />
« Au début, je ne voulais pas rester ! L’appartement est petit, encore plus petit que ce<br />
j’avais avant. J’ai beaucoup de choses qui ne sont toujours pas rangées, c’est encore<br />
difficile. Je n’arrête pas de changer mes meubles et je commence seulement à me faire<br />
ma place. Le reste de mes affaires est encore à la cave ! La plus grosse difficulté: c’est<br />
l’espace, pour ça, je me demande toujours si j’ai bien fait de venir ici! »<br />
2.2 Des facteurs ayant diminué l’impact du relogement<br />
Les facteurs ayant le potentiel de diminuer l’impact du relogement que nous avons analysé au<br />
sein de cette section sont les suivants: la préparation au relogement, le consentement à celuici,<br />
le degré de changement impliqué, certains traits de personnalité et l’état de santé.<br />
Le degré de préparation<br />
On remarque en général que les <strong>personnes</strong> âgées ayant reçu une certaine préparation au<br />
changement s’y adaptent plus facilement. A notre sens, une bonne information préalable et<br />
une possibilité de stage peuvent participer à cette préparation en rendant le changement plus<br />
prévisible. A côté de cela, chacun peut développer ses stratégies personnelles. Par exemple,<br />
Roger, maintenant habitant d’Entre Voisins, a été trésorier de l’asbl pendant plusieurs années<br />
avant de franchir le pas.<br />
Une autre personne a décidé d’essayer de s’intégrer dans le quartier avant même d’y habiter.<br />
« Comme mon entrée dans la maison a pris du temps, j’ai pris les devants et j’ai<br />
commencé à m’insérer dans le quartier avant d’arriver. Ce quartier est très dynamique et<br />
j’ai trouvé quelques associations où m’investir. Malheureusement, j’ai dû diminuer mes<br />
activités quand je suis arrivée ici. » (Interview de madame X., Entre Voisins)<br />
L’information<br />
Une bonne préparation pourra avoir lieu si la personne sait à quoi elle s’engage: la préparation<br />
est dès lors à rapprocher de l’information qui prélude au choix. Les habitants des habitats<br />
groupés ont-il exactement connaissance de ce qui les attend ? Avaient-ils précisément<br />
compris avant l’entrée dans l’habitat ce que la vie dans cet habitat impliquait ? En général, il<br />
semble y avoir peu de déçus de la vie en habitat groupé par rapport à leurs attentes.<br />
Nous constatons donc que bien que peu d’information circule au sujet des habitats, celle qui<br />
parvient à ses destinataires est adéquate. Une personne ou l’autre nous a tout de même avoué<br />
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