Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
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4.2 L’apparition du handicap ou de la maladie au sein de l’habitat<br />
Lorsque le handicap ou la maladie n’est pas manifeste au moment de l’admission au sein de<br />
l’habitat, mais qu’il se présente par la suite, alors que la personne vit avec les autres habitants,<br />
comment ce fait est-il géré ? Est-il un motif de départ, choisi par la personne ou poussé par<br />
les autres ?<br />
Dans les deux maisons Abbeyfield (Entre Voisins et Monticelli), la Charte définit l’habitat<br />
comme orienté pour les <strong>personnes</strong> âgées valides et autonomes et dans le bulletin d’admission,<br />
une clause est allouée aux dispositions prises par la personne en cas d’apparition de handicaps<br />
ou de problèmes de santé (qui sera la personne de référence qui aidera à prendre les<br />
dispositions utiles, quel hôpital ou MRS, etc.).<br />
Cette pratique est justifiée par une motivation de protection de l’habitant, qui est rassuré par<br />
cette procédure de choix préalable qui évite d’être envoyé dans un hôpital ou une MRS<br />
anonyme en cas d’urgence. Après une hospitalisation, le souhait du Conseil d’administration<br />
est, nous dit-on, de voir les habitants revenir à la maison !<br />
La plupart des habitats, hormis l’Antenne Andromède, se définissent comme orientés pour des<br />
<strong>personnes</strong> âgées valides et autonomes, nous l’avons déjà mentionné. Néanmoins, pour<br />
certaines d’entre elles qui présentaient ces caractéristiques au moment de leur entrée dans<br />
l’habitat, la maladie ou l’apparition de handicaps ont changé la donne.<br />
Lorsque les habitants ont vécu ensemble pendant un certain temps et qu’ils ont créé des liens,<br />
nous avons observé une mobilisation autour des <strong>personnes</strong> en perte d’autonomie et cela, afin<br />
qu’elles puissent rester dans l’habitat où tous lui reconnaissent une place. Par exemple, à la<br />
Résidence de l’Automne, une personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Au sens strict,<br />
cette maladie est un motif pour rediriger la personne vers un autre lieu de vie, de type maison<br />
de repos et de soins. Pourtant, les autres habitants se sont mobilisés pour que cette personne,<br />
qui faisait partie des premiers habitants de l’habitat, puisse y rester. Avec l’aide des membres<br />
de la famille, ainsi que d’un personnel soignant, c’est une véritable solidarité qui s’est<br />
construite autour de cette personne. Néanmoins, les habitants sont conscients de l’avancée<br />
inexorable de la maladie et qu’il arrivera un moment où leur soutien ne suffira peut-être plus.<br />
Mais ils tiennent à reculer ce moment le plus longtemps possible. Les autres habitants sont<br />
solidaires pour cette personne en particulier mais pensent également à ce qui pourrait leur<br />
arriver à eux-mêmes et au fait qu’ils aimeraient eux aussi, le moment venu, bénéficier de cette<br />
chaîne de solidarité.<br />
Dans une autre mesure, pour des soucis de santé moins graves dans le long terme (fracture,<br />
pneumonie, dépression, etc.), nous avons déjà témoigné et rapporté les témoignages de<br />
nombreux actes de soutien et d’aide pratique entre les habitants au sein de tous les habitats<br />
groupés.<br />
En résumé, nous pouvons dire que les limites du maintien en habitat groupé sont les même<br />
que celles du maintien au domicile privatif d’origine, mais que la personne éventuellement<br />
malade ou handicapée y bénéficiera du soutien du <strong>groupe</strong>, ce qui pourra permettre de reculer<br />
ces limites. On peut aussi penser que la vie dans un habitat groupé va limiter les influences<br />
négatives de la maladie ou du handicap, la créativité de chacun pour trouver des solutions<br />
étant stimulée.<br />
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