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Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement

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Le consentement au déplacement est un facteur qui favorise l’adaptation. Ainsi, une personne<br />

qui consent à être relogée ou qui a décidé elle-même de l’être s’adaptera plus facilement à son<br />

nouvel environnement (Ferrari, 1963).<br />

Tous les emménagements des <strong>personnes</strong> interviewées dans les divers habitats groupés se sont<br />

faits avec leur consentement, qu’elles soient les instigatrices de ce déménagement ou que<br />

quelqu’un d’autre le leur ait proposé.<br />

Lorsque l’on parle de consentement, la notion gérontologique qui y est corrélée est celle<br />

d’autonomie, dont l’étymologie grecque renvoie au fait d’être sa propre loi, de se gouverner<br />

selon ses propres lois. L’autonomie est une notion subjective. Elle est définie comme « la<br />

liberté de diriger sa vie par ses propres moyens, elle implique une indépendance<br />

comportementale qui permet non de subir mais de mener la vie sociale choisie, ce qui<br />

nécessite, à la fois, des capacités intellectuelles et physiques suffisantes. L’autonomie dépend<br />

donc de la volonté de s’adapter à son environnement et de garder la maîtrise de sa vie. » (154)<br />

Cette notion de maîtrise appelle quant à elle celle du lieu de contrôle (locus of control, Rotter,<br />

1960).<br />

En recueillant les informations sur le choix de l’habitat groupé, il nous a paru évident (hormis<br />

quelques exceptions développées plus loin) que ce moment de choix était caractérisé par son<br />

autonomie. La personne choisit son lieu de vie par et pour elle-même sur la base<br />

d’arguments, d’informations et de renseignements glanés auprès des instances concernées ou<br />

auprès d’amis ou de parents estimés être de bons conseils (voir la notion de préparation<br />

développée plus haut).<br />

Le choix est-il totalement libre ? Il n’y a pas de choix totalement libre, dirons-nous. C’est ce<br />

qui faisait parler le professeur Carlson de « choix dans la contrainte » et dire « croire en sa<br />

liberté totale de choix est une illusion » (155). Pour une personne âgée comme pour toute<br />

autre, avoir à effectuer des choix est bien souvent relié aux contraintes du renoncement:<br />

« choisir, c’est renoncer ».<br />

Ainsi, nous avons vu dans la section consacrée aux motivations à vivre en habitat groupé que<br />

ce choix pouvait aussi être posé par défaut, pour une raison qui n’était pas directement liée à<br />

l’habitat groupé. En effet, certains habitants se sont trouvés face à une situation les obligeant à<br />

choisir un nouveau lieu de vie. Ce choix a été motivé par des raisons matérielles comme la<br />

vente de l’appartement dans lequel ils vivaient (Entre Voisins, Le Jardin du Béguinage), par<br />

des raisons médicales comme l’impossibilité de pouvoir encore entretenir la maison ou<br />

monter les escaliers suite à une chute ou à un autre problème de santé (Résidence de<br />

l’Automne, Antenne Andromède, Résidence des Hauteurs) ou encore, par des raisons sociales<br />

comme l’éloignement des enfants (Antenne Andromède) ou le besoin de se rapprocher de<br />

centres urbains offrant plus de possibilités d’activités (Entre Voisins, Le Petit Béguinage).<br />

Nous voyons qu’un sous-<strong>groupe</strong> d’habitants se dégage, qui n’ont pas, de prime abord,<br />

manifesté le désir de changer de lieu de vie, mais face à des événements de vie contraignants,<br />

se sont vus dans l’obligation d’y réfléchir. C’est une cause extérieure qui a déclenché le<br />

besoin de déménager. A ce moment-clé, ils décident alors, de leur propre chef, de choisir ou<br />

d’accepter l’habitat groupé. Dans ce sous-<strong>groupe</strong>, les habitants ont pris cette décision comme<br />

une seconde alternative. Ils auraient préféré rester chez eux, rester dans leur domicile privatif<br />

antérieur mais n’en ayant pas la possibilité, ont privilégié cette formule d’habitat à d’autres<br />

154 Tubiana, M., Le Bien-Vieillir, p. 243.<br />

155 Carlson, A., op. cit., p. 52.<br />

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