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Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement

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La santé qui conditionne l’acceptation et l’adaptation<br />

Dans la plupart des projets, être en bonne santé est d’ailleurs un critère d’admission qui doit<br />

parfois faire l’objet d’un avis médical. Par contre, l’Antenne Andromède est accessible à des<br />

<strong>personnes</strong> dont l’état de santé est moins bon et qui, de ce fait, ont besoin de soins infirmiers.<br />

Néanmoins, un handicap physique constitue un moindre obstacle à l’intégration qu’un<br />

handicap mental (comme une démence). Un porteur de projet nous disait que son<br />

interprétation de cette divergence était la suivante: la maladie physique semble mériter le<br />

soutien tandis que la maladie mentale fait peur et provoque le rejet et l’égoïsme. Ce rejet,<br />

ressenti par le malade, provoque à son tour une accélération du processus de déclin mental !<br />

Au début, nous dit-il, la maladie mentale n’est pas trop perturbante mais après, lorsqu’elle<br />

évolue et que la maladie mentale devient trop avérée, certains, peut-être par peur, rejettent la<br />

personne et se plaignent de son comportement dérangeant. De plus, la maladie mentale liée<br />

au vieillissement cérébral, s’accompagne souvent d’une certaine forme de rigidité et de<br />

difficultés de flexibilité et d’adaptation aux changements de l’environnement.<br />

A la Résidence des Hauteurs, une personne aveugle s’est très bien intégrée et bénéficie du<br />

soutien du <strong>groupe</strong>. A la Résidence de l’Automne, une personne souffre actuellement de la<br />

maladie d’Alzheimer et est aussi très entourée et bénéficie de beaucoup d’entraide. Mais<br />

lorsqu’elle est arrivée dans la résidence, sa maladie n’était pas encore avérée.<br />

Section 3<br />

La maladie<br />

Comme nous venons de l’évoquer dans le point précédent, la maladie est un facteur majeur de<br />

transition dans la vie d’une personne âgée, faisant intervenir ses capacités d’adaptation.<br />

L’avancée en âge entraîne un vieillissement biologique qui rend les <strong>personnes</strong> âgées plus<br />

susceptibles de développer des maladies invalidantes. En gériatrie, on explique cette fragilité<br />

par la « diminution des capacités fonctionnelles de l’organisme », appelée aussi le « syndrome<br />

de fragilité » ou la « diminution des capacités maximales liée au vieillissement<br />

physiologique » (157). C’est cette fragilité qui constitue la base du phénomène d’avalanche,<br />

l’accumulation d’évènements ou de maladies qui, au début, ne paraissent pas graves, mais qui<br />

s’associent à d’autres jusqu’à devenir graves. L’âge de 75-80 ans représente « une limite audelà<br />

de laquelle l’équilibre est fragile, tant sur le plan psychique que physique; il peut être<br />

rompu par une chute, un accident, une maladie ou un choc psychologique » (158).<br />

A ces éléments objectifs, des éléments subjectifs s’ajoutent pour faire varier non seulement<br />

les représentations que chacun aura de sa maladie, mais aussi les stratégies mises en place<br />

pour y faire face. Ainsi, l’adaptation à la maladie est nuancée par les évaluations cognitives de<br />

la situation, le niveau socioculturel, les stratégies de gestion de la maladie et le soutien social<br />

qui influencent également le degré de bien-être.<br />

Quel est le rapport entre l’habitat groupé et la préservation de la santé ou à tout le moins, sa<br />

détérioration moins rapide ? Comme nous venons de le voir, la littérature s’accorde pour<br />

mettre en évidence les éléments subjectifs ainsi que le soutien social comme facteurs<br />

atténuant l’impact de la maladie. La vie en habitat groupé semble réunir les conditions pour<br />

atténuer l’impact d’une éventuelle maladie.<br />

157 Louis, A., L’évaluation du patient gériatrique, 2003.<br />

158 Tubiana, M., op.cit., p. 226.<br />

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