Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
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commune, qu’ils ont les mêmes défis à relever et qu’ils font partie de la même collectivité ».<br />
Sur la base de cette définition, nous pouvons supposer que, par le fait qu’il favorise la<br />
cohésion sociale au sein de l’habitat, l’habitat favorise le sentiment d’appartenance des<br />
habitants à une collectivité plus large et le sentiment d’être des acteurs à part entière de cette<br />
société.<br />
Pour rappel également, certains habitants, tous habitats confondus, ont de nombreux<br />
investissements dans la société, que ce soit sous la forme de bénévolats, de prises de<br />
positions, etc. Comme ces investissements citoyens étaient déjà présents avant l’entrée dans<br />
l’habitat, nous ne pouvons conclure que les habitats groupés stimulent l’investissement<br />
citoyen. Par contre, nous pouvons constater que la vie en habitat groupé, en laissant place à la<br />
vie privée, et à la liberté d’agir à sa guise, ne constitue pas un frein à l’investissement citoyen<br />
des habitants concernés !<br />
Section 2<br />
Lien social, isolement et solitude<br />
Le propre de l’habitat groupé est d’allier, dans une juste alchimie, une dose d’intimité, le<br />
« chez-soi », avec une dose de vie groupée, le « chez-nous », ayant pour avantage de procurer<br />
à ses habitants sécurité et soutien. Ces deux pôles sont toujours présents, constituent l’essence<br />
même des habitats groupés et participent à la réussite du juste équilibre requis par la vie en<br />
habitat groupé.<br />
2.1 Le chez-soi et l’intimité<br />
Dans tous les habitats groupés que nous avons visités, l’accent est mis en priorité sur l’aspect<br />
privé du domicile au sein de l’habitat. Cet aspect privé se conjugue avec les lieux de vie<br />
communs, et les moments de vie partagés, plus ou moins importants ou nombreux selon les<br />
cas.<br />
L’habitat groupé, au niveau conceptuel se situe davantage dans la sphère domiciliaire que<br />
dans la sphère institutionnelle. Interrogés sur cette différence, pratiquement tous les habitants<br />
nous ont dit qu’ils ne se sentaient pas vivre en institution mais bien dans un domicile privé et<br />
cela, malgré la dimension collective que peut, selon les moments, prendre leur domicile.<br />
Soulignons néanmoins un petit bémol pour l’Antenne Andromède (tout spécialement pour<br />
l’un des deux appartements visités) et la Résidence de l’Automne, où l’impression relatée par<br />
les habitants était celle d’être plutôt en institution, quoique différente de l’idée traditionnelle<br />
qu’ils se font des institutions d’hébergement pour <strong>personnes</strong> âgées.<br />
Avoir un espace d’intimité et le préserver, c’est une demande légitime pour toute personne.<br />
Disposer d’un espace à soi, où l’on se sent chez soi, où l’on peut recevoir ses amis ou sa<br />
famille: ces éléments nous ont été rapportés par les <strong>personnes</strong> interviewées comme des<br />
déterminants de leur bien-être mais aussi, nous l’avons vu, comme des motivations de leur<br />
choix envers l’habitat groupé.<br />
De plus, bien que dans plusieurs projets, une pièce spéciale ait été réservée pour les<br />
rassemblements familiaux, c’est dans son intérieur plus intime que chacun aime recevoir.<br />
L’intimité des retrouvailles l’emporte alors sur le manque d’espace. « Recevoir chez soi »,<br />
analyse R. Vercauteren dans une analyse de la qualité de vie en maison de retraite,<br />
« correspond à préserver la liberté de l’individu qui effectue ses propres choix. Cette pratique<br />
s’inscrit comme l’opportunité pour le résident d’offrir une contrepartie à ceux qui peuvent<br />
l’inviter. En effet, on assiste trop souvent à un blocage des relations avec l’extérieur, sur la<br />
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