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Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement

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apporter au <strong>groupe</strong> avec sa propre histoire de vie. C’est aussi cet accueil en tant que personne,<br />

ce regard d’intérêt envers ce que l’on est, qui brise la solitude.<br />

Nous avons déjà relevé le rôle très positif accordé par la littérature à l’entourage amical des<br />

<strong>personnes</strong> âgées dans la rupture de la solitude, tel que celui apporté par l’habitat groupé.<br />

Certains auteurs, comme Perlman et al., 1978, ont conclu que la solitude est davantage reliée<br />

aux contacts avec les amis qu’avec les parents. Le maintien de relations amicales est plus<br />

significatif de non-solitude que le maintien de relations familiales. L’une des raisons viendrait<br />

du fait que les relations avec la famille sont souvent obligatoires et manquent de réciprocité.<br />

Alors que, nous l’avons exposé, la réciprocité des liens est un facteur vital pour le bien-être<br />

des adultes âgés. Les amis semblent pouvoir offrir davantage de réciprocité que les parents<br />

ou les enfants (Lee, Ishii-Kuntz, 1987). Cela ne minimise en rien le rôle de la famille mais<br />

montre que la diversité des relations est une composante de la citoyenneté et de l’insertion<br />

sociale.<br />

Ensemble, entre amis ou voisins, les habitants construisent leur projet. Ce projet, c’est avant<br />

tout d’arriver à vivre bien ensemble malgré ses différences et l’histoire de vie que chacun a<br />

derrière soi. Ce projet, c’est, à la différence d’une famille qu’on ne choisit pas, le choix que<br />

chacun a posé de vivre ensemble. Et pour ce projet, tous sont prêts à faire des sacrifices.<br />

2.3 La sécurité dans la liberté<br />

Quelles sont les craintes d’insécurité des <strong>personnes</strong> âgées ? La principale crainte est celle liée<br />

à l’insécurité de l’isolement: elle nous a été moult fois commentée. Il s’agit de la crainte<br />

profonde qu’un accident arrive et que personne ne soit là pour sonner l’alarme. La peur de<br />

passer la nuit seul par terre après une chute, la crainte de crier sans que personne n’entende, la<br />

peur d’étouffer seul sans pouvoir appeler à l’aide. Cette crainte est partagée tant par les<br />

<strong>personnes</strong> qui pourraient être victimes de ces accidents de santé que par leur famille.<br />

À cette inquiétante insécurité, la présence apportée par les autres habitants apporte une<br />

réponse rassurante. L’habitat groupé constitue bien l’une des réponses à la vulnérabilité de<br />

l’être humain en lui offrant une existence digne au sein d’un lieu adapté à sa fragilité. « Le<br />

chez-soi dans la sécurité traduit le paradoxe de beaucoup de <strong>personnes</strong> très âgées, voulant être<br />

seules tout en ne se sentant pas seules » (189). L’habitat groupé en traduit non seulement le<br />

paradoxe mais y apporte une réponse respectueuse.<br />

En effet, la sécurité que l’habitat groupé apporte ne se fait pas au détriment de la liberté !<br />

Dans ces projets, les habitants ne sont pas soumis à des professionnels qui, peu ou prou, ont<br />

sur eux un certain pouvoir; l’indépendance et l’autonomie sont totalement respectées. Et si le<br />

risque pris est sans doute plus important qu’il ne pourrait l’être dans les lieux de vie<br />

institutionnels classiques, ces projets reconnaissent le respect du droit au choix et du droit au<br />

risque dont dispose chaque individu jusqu’au bout de sa vie.<br />

189 Carlson, A., op. cit., p. 112.<br />

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