Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
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Chapitre 5 Conclusions sur l’accessibilité des habitats groupés<br />
L’accessibilité des habitats groupés a été analysée sous quatre angles de vue: financière,<br />
sociodémographique, géographique et architecturale.<br />
Au terme de cette analyse, nous n’avons pu détecter aucun obstacle majeur à une large<br />
accessibilité aux habitats groupés.<br />
Au niveau financier, la gamme élargie de prix et les collaborations avec le secteur public, et<br />
tout particulièrement celui des logements sociaux, permet une large accessibilité financière.<br />
Cette analyse nous permet d’infirmer les stéréotypes de cherté qui circulent sur les habitats<br />
groupés. Nous avons vu qu’une publicité plus large était faite par Abbeyfield (et c’est surtout<br />
Monticelli, la première maison Abbeyfield belge, qui est connue) et Le Petit Béguinage. Or,<br />
ces deux initiatives sont celles qui sont les moins abordables financièrement. Une plus large<br />
publicité de tous les habitats groupés permettra d’inverser cette opinion largement répandue.<br />
Au niveau des critères sociodémographiques, un autre stéréotype circule sur le niveau<br />
intellectuel des habitants des habitats groupés. Encore une fois, la diversité des habitats<br />
rencontrés et le nombre réduit de ceux-ci ne permettent pas de conclure à une accessibilité<br />
limitée aux niveaux sociodémographiques les plus élevés. La même remarque sur Abbeyfield<br />
et Le Petit Béguinage, où les niveaux d’éducation sont les plus élevés, s’impose aussi à ce<br />
sujet.<br />
La question du niveau de santé nécessite un plus long développement. L’autonomie et la<br />
bonne santé, nous l’avons vu, sont des critères généraux d’entrée dans les habitats groupés,<br />
sauf Andromède. Nous avons conclu de nos interviews que le critère de santé résidait plutôt<br />
dans les capacités du candidat à gérer sa maladie ou son handicap et de l’importance que<br />
celle-ci pourrait avoir sur la vie de <strong>groupe</strong>, sur les relations avec les autres habitants. En<br />
fonction du niveau d’autogestion et de la quantité des tâches à accomplir dans l’habitat, nous<br />
pensons qu’un certain niveau de forme physique et mentale est requis. Toutefois, nous avons<br />
aussi vu que certains habitats groupés, tout en mettant en avant l’autonomie des habitants,<br />
requéraient moins d’investissement de leur part ou proposaient une plus grande part de<br />
professionnels externes. Ces formes d’habitats sont probablement des pistes à exploiter pour<br />
les <strong>personnes</strong> souffrant d’une moins bonne santé.<br />
L’accessibilité géographique, quant à elle, semble liée à deux critères importants qui sont la<br />
familiarité pour la personne et la proximité. Maintenir un éventail d’habitats dans tous les<br />
milieux, ruraux ou citadins, nous semble important pour garantir un niveau d’accessibilité<br />
suffisant. Au niveau géographique, l’intégration de l’habitat groupé dans un lieu de vie plus<br />
large (quartier, ville, etc.) nous semble très important afin d’éviter la ghettoïsation.<br />
L’architecture des habitats groupés ne semble pas avoir toujours été étudiée en fonction des<br />
besoins évolutifs d’habitants vieillissants. Nous pensons que ce point devrait être<br />
systématiquement étudié afin que les aménagements architecturaux nécessaires soient connus<br />
et mis sur pied. Toutefois, il ne nous semble pas que ce manque d’aménagement constitue<br />
actuellement un frein majeur à l’accessibilité des habitats groupés. Mais, à ceux qui ne l’ont<br />
pas prévu, la question se posera de manière aiguë lorsque des handicaps plus lourds feront<br />
leur apparition.<br />
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